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Hespress | Maroc | 09/04/2020
Le professeur de pneumologie Ghali Iraqi est intervenu dans les réseaux sociaux pour donner son avis « tout à fait personnel » sur l’utilisation de la chloroquine comme traitement et traitement préventif des sujets en contact d’un cas positif ainsi que pour le personnel soignant. Son point de vue, il l’a donné « pour que ça reste dans l’histoire étant sûr que cela ne plairait pas à tous ». Toujours est-il que dans cette perspective ce tour d’horizon sur la crise du coronavirus (Covid-19) est riche en enseignements pour nous autres illustres incultes de la feuille médicale.
On rappellera à juste titre, que Dr Ghali Iraqi est professeur de pneumologie, qu’il a occupé le poste de directeur et chef du service au CHU Moulay Youssef de Rabat et qu’il est spécialiste des maladies respiratoires de la Faculté de médecine de Toulouse. Sa notoriété n’étant donc plus à faire dans sa spécialité, son avis médical n’en peut-être que plus éclairé et éclairant quant au traitement de la maladie du coronavirus (Covid-19).
D’autant plus, que le pneumologue durant son survol de la crise sanitaire que traverse le Royaume, a relevé au fur et à mesures quelques dysfonctionnements collatéraux à une réalité du terrain dans notre pays et qu’il faudra penser à corriger. Le professeur ne s’est pas limité qu’au traitement de la maladie, il a ratissé large et a donné ses recommandations sur les moyens d’enrayer la pandémie au niveau local (Maroc) en plus de conseiller ses confrères et consœurs.
Traiter le Corona comme on traite la tuberculose
Pour le Pr Ghali Iraqi « il faudrait traiter la maladie comme on traite la tuberculose ». Et de développer « il faut traiter le cas et systématiquement son entourage, ce qui permettrait de limiter la contagion ».
Tout en exposant protocole, parfois coûteux pour traiter la maladie, il s’interroge: « A-t-on vraiment besoin d’un bilan avec un scanner, d’une recherche PCR qui coûtent trop cher et qui dépassent les moyens financiers de notre pays ? ».
« Selon mon humble expérience je pense que quelqu’un qui présente un syndrome pseudo-grippal au mois d’avril avec tout le cocktail de syndromes qu’il engendre (écoulement nasal, rhinites, pharyngites etc…) il faut le traiter », dit-il, avant d’ajouter « moi je le traite en tout cas pour dix jours avec de la nivaquine et son associatif, cela coûte 100 dirhams. Nous le faisons pour la tuberculose dont le traitement dure six mois et c’est payant ».
Convaincu de son raisonnement, l’adepte du traitement du docteur Raoult en appelle aux infectiologues et à leurs compétences tout comme les Centres dédiés aux maladies infectieuses et respiratoires, ainsi qu’à la médecine privée et des pneumologues en général, aguerris à ces prises en charge pour conduire à des actions à même de combattre ce fléau grâce à la méthode utilisée contre la tuberculose.
« Ils doivent prescrire le traitement suivant un flair clinique et le prescrire le plus rapidement possible, le plus tôt possible dès le départ, ne pas attendre qu’il y ait des signes radiologiques pulmonaires ou de scannographie », estime-t-il.
Et le professeur Ghali Iraqi de souligner que la sensibilisation est primordiale. « Il faut sensibiliser dans les médias (télévision et radio) qu’au moindre signe clinique, éternuement ou autre d’un patient il faut qu’il soit traité dans les centres appropriés pour arrêter la contamination. On évitera ainsi, des personnes avec des pneumopathies, alvéolaires diffuses qui peuvent être mortelles pour certaines d’entre-elles ».
Puis décrivant le mal, Pr Iraqi ajoute: « Dans cette maladie il y a deux phases, celle de la bronchite avec des syndromes pseudo-grippaux dus au virus et la phase de pneumonie qui n’est rien d’autre qu’une alvéolite généralement fatale ».
A ce propos, il insiste sur le fait que le traitement doit être prodigué le plus rapidement possible tout en respectant les contre-indications (problèmes cardiaques et autres maladies chroniques ne le supportant pas), « même l’Etat marocain du reste a opté pour ce traitement du coronavirus (Covid-19) », ajoute-t-il.
Faisant référence au Pr Raoult, Dr Iraqi juge la méthode prônée comme étant « la meilleure ». « La personne traitée ne développera pas de résistance, elle n’est plus contagieuse puisque la virémie a chuté, de plus, on traite également l’entourage en même temps ce qui est conséquent », considère-t-il.
Et puis le pneumologue a ces mots d’une importance extrême dans sa façon de voir les choses: « Je préfère traiter par excès et que tout le monde puisse vivre que traiter par défaut. Car dans ce dernier cas il y aura des personnes qui iront en réanimation risquant ainsi la mort. L’Etat ne pourra pas faire face parce que cela coûte horriblement cher et de plus les résultats de la réanimations sont d’une proportion extrêmement faible (fort pourcentage de décès) ».
Evoquant l’isolement des malades Ghali Iraqi indique: « Je pense que la meilleure solution est que l’on n’a pas besoin de mettre toutes les personnes seules dans des chambres isolées. On démarre le traitement, on traite l’entourage, et toute la famille et je suis certain que cela reviendra moins cher pour nous et on arrivera à circonscrire l’infection ».
A titre de comparaison le professeur déclare que « l’on ne peut pas se calquer à des pays d’Europe ou à la Corée du Sud, c’est impossible ce sont des pays riches, donc nous qui sommes un pays émergent, il faut que l’on adapte la vision +Santé publique+ à notre pays ».
Et de revenir sur sa méthode « Traiter la personne suspecte avec des signes cliniques ainsi que son entourage ça ne fait aucun mal, c’est la seule façon qu’on peut faire pour limiter les dégâts, autrement, je vous garantis, cette histoire va durer plusieurs mois et quand je dis plusieurs mois c’est voire au-delà d’une année ».
Puis de conclure en se tenant à ses convictions : « je suis certain qu’il y aura des personnes qui ne suivront pas mon raisonnement, je n’ai donne qu’un humble avis. J’ai passé plusieurs nuits à réfléchir sur la manière d’arrêter cette épidémie avec une approche et une vision tout à fait marocaines, c’est la seule façon d’y aller pour endiguer le mal ».
Cet audio a eu vite fait de recevoir un écho favorable et non des moindres puis que le Pr Soulami Saad, imminent cardiologue à Casablanca, a de son côté, publié un audio lui assurant son soutien le plus absolu en adhérant à sa méthode. « Professeur si on ne le fait pas, nous irons droit dans le mur c’est garanti. Donc, effectivement il faut traiter les symptômes le plus rapidement possible car il n’est pas normal d’avoir une grippe au mois d’avril. Tout ce qui est dit est extrêmement logique, cela libérera des lits pris pour rien car les cas peuvent être traités sans aucun souci. ».
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