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Libération | Maroc | 09/03/2020
La fertilité de l’homme et de la femme connaît une diminution importante ces dernières années, a indiqué vendredi à Marrakech, Hassan Boudrar, gynécologue spécialiste en médecine de la reproduction.
"Environ 13 à 15% des couples marocains souffrent d'infertilité", a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse organisée en marge du 5è Symposium international sur la fertilité, attribuant ce taux élevé à l’impact des changements climatiques, au changement des modes alimentaires, au parcours d'études long chez des femmes et des hommes, outre le recul de l'âge du mariage; entre autres facteurs. M.Boudrar, également directeur d’une clinique spécialisée dans la fertilité, a fait savoir que la technique de fécondité in vitro a été pratiquée près de 25.000 fois au Maroc. Un chiffre qui reste encore faible par rapport à d’autres pays voisins, a-t-il déploré, faisant remarquer que la prise en charge des couples souffrant d’infertilité constitue une question majeure à laquelle, il faudra trouver des solutions adéquates.
Le professeur Samir Hamamah, responsable du département de biologie de la reproduction au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier (France) a plaidé en faveur de l’intégration de la préservation de la fertilité dans la santé reproductive, tout en préconisant aux hommes et aux femmes la réalisation d’un check-up annuel car, a-t-il tenu à préciser, la fécondité est un système fragile de l’être humain.
De son côté, le professeur Mats Brännström, qui a conduit l’équipe médicale ayant réalisé la première opération de transplantation de l’utérus au monde, a souligné que la communauté scientifique mondiale a besoin de 10 à 20 ans d’essais cliniques pour pouvoir développer encore cette technique médicale présentée comme une percée majeure dans la lutte contre l'infertilité.
Ce professeur de gynécologie et d'obstétrique à l'université de Stockholm et chef de service à l'hôpital pour femmes de l'université Sahlgrenska, a indiqué que seulement 25 bébés sont nés suite à des opérations de transplantation de l’utérus au monde, ce qui est encore loin des attentes des spécialistes, déplorant le fait qu’aucune opération de ce genre n'ait été réalisée en Afrique.
Et de rappeler que cet exploit offre un espoir aux femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants parce qu'elles sont nées sans utérus, souffrent d'une malformation ou bien ont subi une ablation de l'utérus en raison d'un cancer ou d'une hémorragie lors d'une précédente grossesse.
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