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Ecoactu | Maroc | 06/02/2020
La Cour des comptes, dans son rapport de l'été dernier, ressuscité lors de la récente présentation au parlement, a beaucoup de maux à dire au sujet de la santé publique. Seulement, le vécu de nos "voisins" est plus sombre.
Le rapport de la cour des comptes, rendu public vers la fin de l'été dernier, traitant des résultats de l'audit de plusieurs formations hospitalières, fait apparaître que la santé, au Maroc, montre des signes de fatigue très avancée. Les changements répétitifs à la tête du département n'ont pas été d'un grand apport. En effet, ce n'est pas en changeant de médecin qu'on change l'état du malade. Un secteur budgétivore qui s'est vu sur les quatre dernières années, renforcer de 11.500 agents et bénéficier de crédits de fonctionnement de l'ordre de 49 milliards de dirhams et de crédits d'investissement à hauteur de 21 milliards de dirhams.
Incapable de comprendre comment un secteur bénéficiant d'une aussi générosité du budget général de l'Etat est loin de présenter une santé de fer, j'ai dû demander aide à un ami de longue date, expert dans la santé publique. Ce dernier s'est montré rassurant et m'a précisé que la situation sous d'autres cieux est plus critique.
Il m'a précisé que dans des pays voisins, quand vous accédez à un établissement hospitalier, il est impossible de distinguer entre le médecin, l'infirmier, le personnel administratif ou encore le personnel mis à disposition. La blouse blanche démolit tous les rangs. Cette confusion est responsable de plusieurs actes dolosifs à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital.
Plusieurs chefs de services, médecins bien sûr, considèrent que l'hôpital est un fonds de commerce. Les mutualistes, après identification, sont acheminés vers les cliniques privées, les indigents courent dans les couloirs de l'hôpital en quête d'un bon médecin. Or, le meilleur médecin est celui après lequel on court sans le trouver. Les médecins, sous couvert, du temps plein aménagé, passent plus d'heures avec leurs patientèles séjournant dans les cliniques privées et laissant les indigents entre les mains des majors ou au mieux entre les mains de médecins stagiaires. En matière de médecine à distance, les pays voisins sont en nette avance.
Ces mêmes chefs de services ne trouvent aucune gêne pour mettre à contribution les moyens humains et matériels des formations hospitalières pour créer de la richesse chez les cliniques privées. En effet, des prélèvements sanguins, urinaires ou d'organes font l'objet d'analyses dans les laboratoires publics dépendant desdites formations hospitalières, usant du matériel, des produits chimiques et du personnel pour être facturés ailleurs mais généralement pas plus loin. Des examens radiologiques pour le compte des hôtes des cliniques, en usant des scanners, des radios financées du budget d'investissement de l'Etat sont également réalisés mais leurs recettes n'atterrissent pas dans les régies de l'hôpital. Il parait également, selon ma source toujours, que les blocs opératoires relevant des hôpitaux publics sont la scène préférée de ces chefs de services pour mettre en avant leurs arts en matière de chirurgie et ce toujours au bénéfice de leurs malades.
Notre expert pense que la solution réside dans la levée de cette confusion ou public et privé font un couple désastreux pour les finances publiques. Il recommande également à ces pays, faute de pouvoir marquer les limites entre public-privé, de développer un partenariat public-privé au bonheur de tout le monde.
Ce dernier continue sur sa lancée et précise que les finances de ces formations hospitalières sont également victimes d'hémorragie interne. Ainsi les rendez-vous pour décrocher un lit ou réaliser un examen biologique ou radiologique se traitent dans une bourse ou le dernier mot revient à l'argent. Cette spéculation fait perdre à la formation des recettes conséquentes.
Pour la gestion médicaments, hormis les pertes essuyées en raison des dépassements des dates de péremption des produits, d'autres pertes sont également constatées lors de l'octroi des dotations aux pharmacies de services. Les médicaments devant être affectés aux admis aux services font l'objet d'un transfert sur un marché parallèle ou servis contre paiement au détriment des caisses de l'hôpital.
Les opérations chirurgicales opérées dans les blocs opératoires ne sont pas facturées conformément aux référentiels tarifaires. Ainsi le K opératoire facturé est sans lien avec l'acte exécuté, le R facturé est sans rapport avec la radio effectuée, le B facturé est sans rapport avec l'analyse réalisée et d'autres patients bénéficient d'opérations de smilies en s'acquittant d'un D largement minoré. Le différentiel, vous le savez, atterrit dans les poches des anges gardiens de la santé.
Connaissant la rigueur de la cour des comptes et notant que ces comportements n'ont pas été relevés dans le rapport de l'été dernier, je me suis rangé du côté de notre expert très rassurant. Mais mon cœur a envie de lui dire que : l'hôpital se moque de l'infirmerie mais faute de preuves tangibles, je préfère garder le silence.
Avant de finir ce papier, je précise que toute personne qui se reconnait dans les faits ou dans les circonstances ci-dessous doit être sûre qu'il s'agit d'une pure et parfaite coïncidence.
Houssifi El Houssaine
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