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Revue de presse

Une maladie à prendre très au sérieux

Albayane | Maroc | 12/09/2019

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Hypertension Artérielle (HTA) est le principal facteur de risque associé aux maladies cardiovasculaires et aux Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC). L’âge, les facteurs génétiques, une mauvaise hygiène alimentaire, la sédentarité… sont tous des facteurs qui influencent le risque de développer cette maladie. Au Maroc, l’HTA constitue l’un des principaux motifs de consultation dans les services sanitaires ambulatoires.

Le cœur fonctionne comme une pompe qui propulse le sang au travers de l’organisme. L’hypertension artérielle est le reflet d’une pression trop importante exercée par le sang sur la paroi des artères. La pression artérielle s’exprime par deux chiffres. Le premier, le plus élevé, correspond à la pression dite « systolique », c’est-à-dire la pression exercée sur les parois des artères quand le cœur se contracte. Le second, le plus faible, correspond à la pression « diastolique », pression lors de la phase de relâchement du cœur. L’unité de mesure utilisée est le millimètre de mercure, ou mm Hg. Plus la tension systolique et diastolique est élevée et plus elle est élevée longtemps, plus cela endommage les vaisseaux sanguins.

Chez l’adulte en bonne santé, la tension artérielle systolique est de 120 mm Hg et la tension diastolique de 80 mm Hg. L’hypertension artérielle se définit par une tension systolique égale ou supérieure à 140 mm Hg ou par une tension diastolique égale ou supérieure à 90 mm Hg.

Une tension artérielle (systolique et diastolique) normale est essentielle au bon fonctionnement des organes vitaux, comme le cœur, le cerveau et les reins, ainsi qu’à la santé et au bien-être en général.

L’HTA peut se manifester par les symptômes suivants :

Céphalées répétées au niveau de la région occipitale, bourdonnements d’oreilles, vertiges, dyspnée à l’effort et difficulté à respirer, douleur thoracique, accélération du battement cardiaque et évanouissement.

Des causes connues

Dans la très grande majorité des cas, les causes de l’hypertension artérielle restent inconnues. Les médecins qualifient cette hypertension d’essentielle. Plusieurs facteurs de risque ont été associés à ce type d’hypertension comme par exemple l’âge (le risque augmente en vieillissant), le sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes), les facteurs héréditaires (les enfants d’hypertendus ont plus de risques de développer la pathologie), le surpoids et l’obésité, la sédentarité, une alimentation trop riche en sel, le tabagisme et la consommation d’alcool et le stress. Il y a aussi d’autres causes de l’hypertension artérielle telles que les maladies rénales ou pathologies des glandes surrénales. Dans ce cas, l’hypertension est qualifiée de secondaire, car elle est la conséquence d’une pathologie sous-jacente. Il y a aussi l’hypertension dite gravidique, rencontrée spécifiquement chez la femme enceinte et qui représente une complication possible de la grossesse.

Cette hypertension artérielle complique 8 à 11 % des grossesses et représente la première cause de morbidité et mortalité périnatales. L’hypertension doit donc être prise très au sérieux. Au-delà d’un simple facteur de risque, elle est une véritable maladie chronique. Sa progression constante est la conséquence de l’évolution de nos modes de vie, en particulier une alimentation trop riche en graisses et en sel, ainsi qu’une diminution de l’activité physique.

Quels sont les risques de l’hypertension sur la santé ?

Si l’on n’y fait pas attention, l’hypertension est dangereuse. Plus la tension artérielle demeure longtemps au-dessus de la normale, plus les dégâts potentiels seront importants sur le cœur et les vaisseaux dans les organes majeurs, comme le cerveau et les reins. Si elle n’est pas diagnostiquée et surveillée, l’hypertension artérielle peut entraîner une crise cardiaque, un élargissement du cœur et, par la suite, une insuffisance cardiaque. Des poches peuvent se former dans les vaisseaux (en cas d’anévrisme) et ces derniers peuvent se fragiliser par endroits, ce qui augmente le risque de rupture et d’occlusion. Si ces événements se produisent dans le cerveau, un accident vasculaire cérébral peut survenir. L’hypertension artérielle peut causer une insuffisance rénale, la cécité et des déficiences cognitives…

Un réel problème de santé publique au Maroc

Grâce à la sixième Enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF) 2017-2018, nous relevons que la proportion des individus atteints d’hypertension artérielle est passée de 5,4 % en 2011 à 6,8% en 2018. La prévalence de l’HTA augmente significativement avec l’âge. En effet, l’enquête fait également ressortir que 34% des personnes âgées de 60 ans et plus sont hypertendues. Par ailleurs et selon les résultats d’une étude réalisée par la société marocaine de l’hypertension artérielle, plus d’un tiers de la population est concerné par l’hypertension artérielle. Cela représente plus de 10 millions de nos concitoyens. Un chiffre qui interpelle et qui ne peut laisser insensible.

Des coûts exorbitants

Les coûts inhérents à l’hypertension artérielle sont très élevés, car l’HTA nécessite des consultations périodiques chez le spécialiste, des dépenses annexes pour les bilans radiologiques (échocardiogramme, électrocardiogramme) et les bilans biologiques.

A cela, il faut ajouter les médicaments que le malade doit suivre à vie, qui sont couteux. Connaissant le pouvoir d’achat de la grande majorité de nos citoyens, qui est relativement faible, l’achat et la prise continue d’un médicament antihypertenseur restent une problématique pour les patients hypertendus démunis.

Conscient de cette réalité et afin de ne pas priver les malades hypertendus démunis d’une prise en charge adéquate, le ministère de la Santé prend en charge le traitement de 270 milles malades souffrant d’hypertension artérielle, bénéficiaires du Régime d’Assistance Médicale RAMED, dans le cadre du programme national pour la prévention et le contrôle de cette maladie.

Le ministère de la santé consacre une enveloppe de 55 millions de dirhams, pour l’achat des médicaments, et équipe les centres de santé d’appareils électroniques de mesure de la pression artérielle.

Pour les malades bénéficiaires de l’AMO, il faut savoir que l’hypertension artérielle (HTA) occupe la 2e place parmi les 41 affections de longue durée (ALD).

Nous sommes tous concernés

La lutte contre l’hypertension artérielle ne peut se concevoir, que si nous luttons contre tous les facteurs de risque que sont l’obésité, le cholestérol, la sédentarité, le tabagisme, l’alcoolisme.

Il est préférable d’adopter un mode de vie sain qui consiste d’abord à arrêter de fumer, manger sainement, faire régulièrement du sport, éviter l’usage nocif de l’alcool et réduire sa consommation de sel. Concrètement, cela signifie réduire sa consommation de sel à moins de 3g par jour, manger des fruits et légumes chaque jour au moins cinq portions et réduire sa consommation de matière grasse totale et de graisses saturées.

La sédentarité est elle aussi un ennemi de nos artères. Pratiquer une activité physique régulière, encourager notamment les enfants et les jeunes à pratiquer au moins 30 minutes de sport par jour est une approche saine fortement recommandé. Il est important de savoir qu’en améliorant ses habitudes alimentaires, en perdant du poids et en étant actif, la majorité des personnes souffrant d’hypertension régulariserait leur tension artérielle ! À l’instar du diabète et de l’obésité, les changements d’habitude de vie deviennent essentiels.

Ouardirhi Abdelaziz

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