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La nouvelle T | Maroc | 25/07/2019
A en croire l’Association de Lutte Contre Le Sida (ALCS), la situation, aussi bien au Maroc qu’ailleurs, est inquiétante. En effet, l’hépatite virale C présente une véritable problématique de santé publique. En 2017, l’OMS estime que près de 71 millions de personnes à travers le monde souffrent d’une infection chronique au virus de l’hépatite C avec 3 999 000 décès annuellement.
Chez nous au Maroc, le bilan de cette épidémie est qualifié par l’ALCS de terrible, avec 5 000 Marocains qui meurent chaque année, soit 15 décès par jour. En tout, ce sont plus de 400 000 citoyens qui sont infectés par le Virus de l’hépatite C, et on compte en moyenne 16 nouvelles infections chaque jour. Selon l’ALCS, la majorité des personnes infectées ignore encore leur infection jusqu’à la survenue d’une complication telle que cirrhose ou cancer du foie. Mais, explique l’association, « avec l’avènement des nouveaux médicaments révolutionnaires antiviraux à action directe (ADD) très efficaces et commercialisés au Maroc avec un coût relativement bas, ce lourd bilan ne devrait plus être une fatalité ».
Pour rappel, en 2015, le Maroc a autorisé la fabrication et la commercialisation sur son marché du Sofosbuvir (une des molécules antivirales prescrites dans le traitement de l’hépatite virale C), puis il l’a inscrit sur la liste des médicaments remboursables par les assurances publiques et privées. Depuis, d’autres molécules ont été introduites sur le marché marocain (Daclatasvir, Ledipasvir, Velpatasvir). En 2016, le Maroc a procédé à l’élaboration du premier Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre les hépatites virales pour la période 2017-2021. Et en ce début d’année 2019, il y a eu le lancement de l’étude de séroprévalence nationale.
Néanmoins et selon les professionnels de la santé, l’implémentation et la mise en oeuvre des réalisations décrites sont compromises par l’annulation de l’appel d’offres d’achat des ADD lancé en décembre 2017, et depuis non relancé. Le PSN de lutte contre les hépatites virales élaboré en 2016 n’est toujours pas lancé officiellement. Dans le même sens et par conséquent, les personnes infectées par l’hépatite virale C et ne bénéficiant pas d’une assurance privée, notamment les Ramédistes, n’ont pas accès au traitement, ce qui les expose à une évolution vers la cirrhose et le cancer du foie. En plus des problèmes de santé, le coût de la prise en charge médicale des personnes porteuses du virus de l’hépatite C augmentera pour ceux qui auront évolué vers la cirrhose et ou le cancer, et qui nécessiteront une prise en charge multidisciplinaire et très coûteuse.
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