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Albayane | Maroc | 18/07/2019
Avant de rentrer dans le vif du sujet et de décortiquer les tenants et aboutissants du malaise qui perdure depuis plusieurs semaines, un malaise qui parcourt les deux professions, celle d’ophtalmologue et d’opticien lunetier. Une situation qui se complique au fil du temps, un combat qui demeure entier et qui n’est pas sans inquiéter pour ces deux professions.
Il est utile de revenir sur certains aspects essentiels qui vont nous permettre de mieux cerner ce problème. Il s’agit des troubles de la vision qui nécessitent le port de lunettes pour une correction de ces troubles.
Entre les ophtalmologues et les opticiens lunetiers, la tension ne semble pas s’estomper. Chaque partie reste déterminée à défendre jusqu’au bout sa position, ses points de vue et sa légitimité. Sans rentrer dans les détails de cette affaire, qui a fait et qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre, à cause de l’interprétation de loi datant de 1954, du temps du protectorat, une loi vieillie de 65 ans, peu cohérente avec la réalité d’aujourd’hui, mais aussi à cause d’une opacité qui ne dit pas son nom.
On se retrouve aujourd’hui avec un véritable casse-tête qui oppose des praticiens et des opticiens lunetiers. Un diffèrent qui n’a pas de raison d’être car dans le domaine de la pratique médicale, ou celui des prestations médicales, qui touchent d’une manière ou d’une autre a la santé des individus et à leur bien-être, le législateur a été en ne peut plus clair dans ce sens grâce à la loi 131/13 relative à l’exercice de la pratique médicale.
Qui du respect de la loi 131/13 ?
La loi n° 131-13 relative à l’exercice de la médecine est claire. Elle stipule dans son article dans son article 4 que Nul ne peut accomplir aucun acte de la profession médicale, à quelque titre que ce soit, s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre conformément aux dispositions de la présente loi et celles de la loi n° 08-12 relative à l’Ordre national des médecins, au titre du secteur dans lequel il entend exercer.
Dans ce sens et pour y voir un peu plus clair , la réfraction (mesure de la vue) est un acte médical, qui relève du champ et des compétences des médecins ophtalmologues, et ce en vertu de la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine au Maroc.
Or dans certains cas, il y a des opticiens lunetiers qui écoulent des lunettes de vue sans ordonnance médicale, cela peut représenter un réel danger pour les patients qui souvent ne savent pas à quel saint se vouer, surtout que les boutiques de lunetiers foisonnent a Derb Ghalef, ou Souk Koréa.
Dans ces métiers ou s’entremêlent lunetiers et opticiens, il y a l’évidence un flou qui empêche la visibilité, une opacité qui est exploitée par certains.
Une absence de réglementation, qui engendre des difficultés à identifier les réelles compétences des différents intervenants.
On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi ?
Chacun son métier
Les ophtalmologues sont des docteurs en médecine, des spécialistes dans le dépistage et le traitement de toutes les pathologies de l’œil et des troubles de la vision.
Dans l’exercice de sa pratique courante, le médecin ophtalmologue est consulté pour un problème de vue (exemples : presbytie, myopie). C’est le seul professionnel de santé habilité à prescrire des lunettes ou des lentilles correctrices.
L’ophtalmologue traite de nombreuses maladies oculaires comme la cataracte et le glaucome (maladie dégénérative du nerf optique). Il soigne également les pathologies des paupières et du système lacrymal (comme la sécheresse oculaire).
L’ophtalmologue a étudié pendant 7 ans au niveau de la faculté de médecine pour obtenir son doctorat en médecine, et a fait sa spécialité pendant 5 autres années pour bien maitriser son art au total se sont souvent 14 années d’un dur labeur avant de pouvoir exercer.
Le nombre d’ophtalmologistes au Maroc est estimé à 1.000. La formation d’opticien lunetier est assurée par des écoles privées, les études durent 3 ans qui sont sanctionnées par l’obtention d’un Brevet de Technicien opticien-Lunetier.
Ce sont les professionnels qui mettent au point et commercialisent les lentilles de contact et les lunettes. Ils tiennent compte dans leur activité des prescriptions des ophtalmologistes, qui détaillent dans leur ordonnance l’importance du défaut de vision en cause et précisent le type de correction qui doit être envisagé.
Les connaissances de l’opticien lui permettent la fabrication et l’ajustement des lunettes et lentilles en fonction des prescriptions émises par le docteur ophtalmologiste.
Il n’est donc pas celui qui évalue, diagnostique ou qui traite le problème de la vue, mais bien celui qui s’assure que vos lunettes soient adaptées à votre situation, comme il conseille le client sur la forme de monture la plus adaptée et lui explique comment procéder à l’entretien des lentilles de contact.
En attendant de voir plus clair, et que se dissipe toute l’opacité qui entoure ce problème de vue, qui oppose les ophtalmologues aux opticiens lunetiers, et que le texte qui est actuellement au niveau de la chambre des représentants dans le cadre d’une deuxième lecture voit le jour, et où l’article 6 peut à nouveau subir des modifications, on ne peut en déduire que le combat demeure encore entier.
Ouardirhi Abdelaziz
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