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Libération | Maroc | 03/07/2019
Les diabétiques algériens ne bénéficient pour le moment d’aucune innovation concernant les nouvelles classes thérapeutiques, tant les anti-diabétiques (oraux ou injectables) que les insulines, mais aussi le matériel médical, notamment le FreeSyle Libre pour la mesure de la glycémie.
Au niveau des médicaments, a souligné le Pr Semrouni, les dernières classes thérapeutiques, à savoir les inhibiteurs des SGLT2, les inhibiteurs des DPP4 et analogues du GLP1, qui ont montré leur efficacité pour réduire le risque cardiovasculaire associé au diabète, tardent à arriver en Algérie, alors que «ces médicaments permettent ainsi une amélioration de la glycémie, en même temps qu’ils favorisent la perte de poids, ne déclenchent aucune hypoglycémie et n’ont que très peu d’effets secondaires », a-t-il précisé.
Des traitements pour lesquels des sociétés savantes ont recommandé l’utilisation mais, estime le Pr Amar Tebaïbia, chef de service dans l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Birtraria, que des recommandations doivent être écrites et remises aux autorités pour que les malades bénéficient de ces molécules et de leur remboursement.
« Ces recommandations de bonnes pratiques que les sociétés savantes élaborent doivent tenir compte des résultats des dernières études afin de les recommander à la prescription, même si le coût direct est élevé, car il ne faut pas oublier que l’insuline, qui compte parmi les produits les plus coûteux, est aussi gaspillée », a-t-il indiqué, tout en rappelant l’interêt de l’optimisation des dépenses, de préserver l’équilibre de la Caisse et d’éviter tout gaspillage.
Les responsables de la Sécurité sociale semblent être favorables à l’approche développée par les experts cliniciens et les sociétés savantes, avons-nous appris. Celle de faire des propositions de recommandations afin d’intégrer ces nouvelles classes thérapeutiques dans la prise en charge diabète sur la liste des médicaments remboursables.
Cette rencontre, organisée par le ministère de la Santé, où les résultats de l’enquête nationale et du baromètre ont été présentés, a mis en exergue l’ampleur de la maladie qui prend des proportions importantes face à une prise en charge très insuffisante. Outre les traitements médicamenteux, la prise en charge des patients diabétiques est en deçà de ce qui se fait ailleurs dans le monde.
Les résultats des études présentés à ce forum sur le diabète, illustrent parfaitement ces insuffisances. A travers cette enquête, dont les résultats ont été publiés par notre journal dans les éditions précédentes (7 et 14 avril 2019), il est aisé de donner un aperçu sur la prise en charge réelle, « telle qu’elle est pratiquée actuellement, dans la vraie vie », note-t-on. Les enquêteurs ont signalé que dans le cadre de la prévention primaire, beaucoup reste à faire.
A défaut de diététiciens, les mesures diététiques déclarées par les deux tiers des patients relèvent de simples recommandations générales trouvées sur internet, non standardisées et différentes d’un malade à un autre.
« Les mesures hygiéno-diététiques sont loin d’occuper la place qui leur revient », ont-il souligné, et de déplorer l’absence ou le non-remboursement des nouvelles molécules neutres sur la prise de poids (inhibiteurs de DPP-4), ou permettant une perte de poids (AR-GPL1 et inhibiteurs de SGLT2), ce qui constitue un frein à l’amélioration de l’équilibre glycémique.
Dans cette prise en charge thérapeutique, il est apparu, signale-t-on, une utilisation des antidiabétiques oraux à des doses sous-optimales chez des patients mal équilibrés, « témoignant d’une inertie thérapeutique flagrante, probablement liée à la peur des hypoglycémiants.
On assiste à une dégradation de l’équilibre glycémique en fonction de l’ancienneté du diabète, malgré l’augmentation des doses d’insuline », ont indiqué les auteurs de cette enquête, qui estiment que tous ces résultats témoignent d’une inertie thérapeutique, dont l’imputabilité est difficile à déterminer et qui risque de perdurer tant qu’une politique nationale de formation de formateurs à l’éducation thérapeutique n’est pas entreprise.
En conclusion, il est souligné l’accroissement rapide de la prévalence de l’obésité au sein de la population algérienne, et que « les stratégies thérapeutiques souffrent du retard de mise sur le marché ou du non-remboursement des nouvelles molécules hypoglycémiantes, maintenant reconnues par les sociétés savantes comme traitement majeur dans la prise en charge du diabète de type 2 ».
Comme il est noté l’urgence de lutter contre l’inertie thérapeutique et le développement de l’éducation thérapeutique des patients. A noter que l’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de la prise en charge du diabète en Algérie par la mesure d’un ensemble d’indicateurs de performance standardisés, tels que définis par les recommandations FID de 2013.
Djamila Kourta
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