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Revue de presse

Lutte contre les envenimations scorpioniques et les morsures de serpents

Albayane | Maroc | 03/07/2019

Une campagne nationale de lutte contre les Piqûres et Envenimations Scorpioniques (PES) ainsi que les morsures de serpents a été lancée lundi à Rabat, avec comme objectif de sensibiliser la population à ces risques redoutés notamment en période estivale. Lancée par le ministre de la Santé, Anass Doukkali, la campagne s’assigne aussi pour objectifs de consolider les axes de la stratégie nationale de lutte contre les envenimations et de renforcer les réalisations de la stratégie au niveau régional.

Mise en œuvre par le ministère de la Santé, cette stratégie s’articule autour de quatre axes stratégiques, en l’occurrence des actions centrées sur les facteurs de risques et l’environnement, le comportement de la population et des professionnels de la santé, sur l’amélioration de la prise en charge des malades et l’implication multisectorielle, en plus du rôle de la commission nationale de lutte contre les envenimations créée en 2013.

S’exprimant devant la presse, M. Doukkali a précisé qu’environ 30.000 cas de piqûres et d’envenimations scorpioniques et 350 victimes de morsures de serpents sont recensés chaque année dans le Royaume par le Centre national antipoison et de pharmacovigilance.

La stratégie nationale de lutte contre les envenimations, a-t-il dit, a permis de réduire nettement la létalité liée aux PES de 2,37% en 1999 à 0,18% en 2018 ainsi que la létalité par morsures de serpents de 8,9% en 2011 à 1,7% en 2018.

« L’ambition est de réduire à 0 le nombre de décès au Maroc, en améliorant la prise en charge au niveau hospitalier mais aussi de s’attaquer aux facteurs sociaux et environnementaux qui sont liés à ces piqûres », a-t-il expliqué.

Pour sa part, la directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), Rachida Soulaymani Bencheikh, a fait observer que le Maroc a réussi à réduire le nombre de décès lié aux piqûres scorpioniques et aux morsures de serpents, soulignant à cet égard l’importance de la collaboration multi-sectorielle face à un fléau qui touche particulièrement les populations vulnérables.

Elle a en outre indiqué que l’ambition est de créer une collaboration sectorielle solide avec les collectivités locales, en premier lieu les secteurs de l’enseignement et de l’agriculture de sorte à prévenir au mieux les risques de piqûres et de morsures.

Selon M. Fouad Chafik, médecin spécialiste en toxicologie au sein du CAPM, les morsures de serpents surviennent dans certaines régions du Maroc, à savoir notamment Daraa-Tafilalet, Souss-Massa, Marrakech-Safi et Beni Mellal-Khénifra, surtout durant l’été. « En cas de morsures de serpents, il est nécessaire de calmer la personne concernée, de désinfecter la partie mordue et d’éviter de faire des gestes ou des mouvements qui peuvent être dangereux et de s’adresser le plus vite possible au plus proche hôpital ou centre antipoison », a-t-il déclaré à la MAP.

Dans le souci de soutenir son action dans ce domaine, le ministère de la Santé s’est engagé pour la formation des professionnels de santé en la matière, la standardisation de la conduite à tenir devant de telles situations, la distribution annuelle de kits de médicaments pour la prise en charge des patients, l’acquisition et la distribution de 600 sérums anti-vipérins aux différentes structures hospitalières, la sensibilisation de la population aux facteurs de risque des PES et les morsures de serpents et aux premiers gestes à effectuer particulièrement en milieu scolaire et dans les zones rurales, en plus de l’établissement de partenariats avec les secteurs concernés par la lutte contre ce problème de santé publique.

Lors de cette journée à laquelle ont pris part le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, les directeurs des CHU, les directeurs régionaux de la santé, des représentants des Forces Armées royales, de l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF, des membres de la Commission nationale consultative de Toxicovigilance, des élus et des acteurs de la société civile, ainsi que des représentants des départements ministériels concernés, M. Doukkali a inauguré l’espace de conférence « Taieb Bencheikh » au sein du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, en hommage à l’ancien ministre de la Santé, feu Taieb Bencheikh.

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