La prise en charge des urgences dans les établissements hospitaliers au niveau de toutes les régions du Maroc constitue à l'heure actuelle une priorité du département de la santé, qui met tout en œuvre pour assurer la meilleur prise en charge possible aux malades dont l'état de santé nécessite une prise en charge immédiate, quand le besoin devient plus patent et pressant, lorsque le pronostic vital est en jeu.

Parce qu'ils sont au cœur de notre système de santé, le ministère de la santé entend entreprendre une profonde réforme des urgences.

Pour relever ce défi, le ministère de la santé entend moderniser tous les services d'urgences existants, et ce conformément au Plan d'accélération de la mise à niveau des urgences 2019 -2021, une approche qui constitue à l'heure actuelle une priorité du département de la santé. C'est dans ce cadre que s'inscrit le coup d'envoi donné le lundi 1 er Avril 2019, par le ministre de la santé Anass Doukkali pour le nouveau service des urgences au Centre hospitalier régional Mohammed V à Tanger. Ce projet de modernisation des urgences de cet hôpital, le plus important centre médical de la ville du Détroit, a nécessité un budget de 27 millions de dirhams pour la mise à niveau du service de ces urgences pour lequel ont été affectés 37 médecins et 22 infirmiers.

En plus d'un staff technique et administratif, il est doté de cinq ambulances de type (A) et (B) et d'un hélicoptère médicalisé HéliSMUR.

Dans une déclaration à la presse, M. Doukkali a souligné que le service des urgences est "doté d'équipements médicaux modernes de troisième niveau, et de ressources humaines suffisantes", assurant que, outre les médecins généralistes et des infirmiers, "le service est renforcé par 30 médecins internes relevant du Centre hospitalier universitaire".

6 millions de patients par an

Les services des urgences sont très sollicités par les Marocains. Selon les données livrées par le ministre, les consultations médicales d'urgence dans les hôpitaux publics ont atteint 6 millions au cours de l'année 2018.

Les services régionaux accueillent quotidiennement 400 personnes. Ce nombre est de 250 pour les centres provinciaux. Il est de 100 personnes quand il s'agit des hôpitaux de proximité.
6 millions de patients fréquentent annuellement les urgences hospitalières, avec un accroissement annuel moyen de 10 %. Ce qui représente plus de 50% des consultations ambulatoires des hôpitaux publics1, dont 8% se soldent par une hospitalisation. Il est à noter que 33,5% des interventions chirurgicales majeures sont réalisées en urgence ce qui justifie la nécessité de restructurer ces services, d'en assurer la mise à niveau et d'actualiser leur fonctions et attributions.

Les services régionaux accueillent quotidiennement 400 personnes. Ce nombre est de 250 pour les centres provinciaux. Il est de 100 personnes quand il s'agit des hôpitaux de proximité.

C'est dire l'importance de la mise à niveau et de la modernisation des services des urgences a travers toutes les régions du Maroc.
Des compétences avérées, mais pas seulement...

Pour la très grande majorité de nos concitoyens, et particulièrement ceux dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale urgente, les services d'urgences constituent la garantie d'une prise en charge sanitaire a toutes heures, 7 jours/7 jours, les week- end et les jours fériés, mais également un filet de sécurité face à l'ensemble des situations de détresse, y compris, parfois, sur le plan social.
De ce fait la médecine d'urgence demande des connaissances et des compétences avérées (médecins, infirmiers), des professionnels capables de poser rapidement un diagnostic , de prendre toutes les décisions qui s'imposent concernant le traitement adapté à chaque situation et d'assurer le suivi et la gestion des aspects les plus urgents de la maladie pour tous les groupes d'âge de notre population qui sollicite les services d'accueil d'urgence à toutes heures de la journée.

Faire face à la précarité

Ceci étant, il ne faut pas ignorer les citoyens qui vivent dans la précarité, celles et ceux qui s'adressent au service d'urgence comme étant leur ultime Boué de secours, ceux qui se dirigent vers le service d'urgence et qui le considèrent comme unique refuge à leur situation.

C'est le SDF qui grelote de froid et qui n'a pas ou dormir, c'est la personne âgée délaissée, ignorée, c'est le jeune qui a fugué...
Des cas et tant d'autres qui vivent dans la précarité, et que nous voyons souvent au niveau des urgences. Ces citoyens ont droit à notre compassion, a notre respect. De leur côté, les professionnels de santé au niveau des urgences, ont le devoir de trouver des solutions adaptées à chaque cas, à chaque situation afin de placer ces personnes dans des centres sociaux.

Dès lors on comprend mieux toute l'importance que revêt un service d'accueil d'urgence performant dans la prise en charge des citoyens, et on mesure à sa juste valeur la place qui doit être la sienne et les moyens qui doivent être mis à sa disposition.

Tous ces éléments mettent en lumière les raisons pour lesquelles les urgences sont à l'ordre du jour, pourquoi le ministre de la santé Anass Doukkali inscrit en tête de liste de ses préoccupations les services des urgences.

Il faut rappeler ici que c'est par ces services que transitent plus de 50% des malades , qui sont hospitalisés au niveau des différents hôpitaux du royaume , de ce fait les services des urgences sont un véritable miroir de notre médecine, de notre système de santé et partant de notre modernité.

Un choix de société

Il devient très clair que la modernisation des services d'urgences va exiger que soit mis une mise à niveau de tous ces services, qu'ils soient implantés au niveau des hôpitaux de proximité, ou ceux des provinces et préfectures du Maroc.

C'est ce qu'attendent les citoyens, c'est ce que demandent nos élus, c'est aussi la politique de notre gouvernement et donc la modernisation des services d'urgences est un choix de société, celui de toute la nation, celui de notre roi Mohammed VI dont la sollicitude à l'égard de la santé des citoyens est constamment renouvelée.

Pour tout cela et au regard des réels enjeux que représentent aujourd'hui des services d'urgences dignes de ce nom, l'urgence doit s'affirmer comme une mission de santé publique à part entière, qui doit impliquer l'ensemble de nos forces vives, des professionnels de santé (public-privé) des médecins, des infirmiers, des établissements hospitaliers.