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L'économiste | Maroc | 28/03/2019
Avec plus de 1,6 million de décès dans le monde, la tuberculose est l’une des maladies les plus mortelles, plus que le VIH et le paludisme réunis. C’est ce qu’a rappelé Anas Doukkali, ministre de la Santé, lors de la rencontre organisée autour de ce fléau, lundi dernier à Rabat.
Doukkali a reconnu les limites des stratégies précédentes qui ambitionnaient d’en venir à bout. En témoigne la faible baisse du taux d’incidence, estimé à 1% annuellement depuis 1990. Cela est dû notamment à la multiplicité des facteurs favorisant la propagation de cette maladie, dont les conditions socioéconomiques des familles.
Le ministre de la Santé a proposé d’impliquer le Fonds de cohésion sociale dans l’amélioration de certains aspects sociaux, déterminants le niveau de survenance de la maladie. C’est l’une des idées qui devraient être intégrées dans le plan d’action de lutte contre la tuberculose, qui devrait bientôt être mis en place. Il s’agit du programme de mise en œuvre de la stratégie nationale, lancée l’année dernière.
S’étalant sur la période 2018-2021, elle ambitionne de réduire le taux de mortalité liée à la tuberculose de 40%. Une série d’objectifs sont prévus, notamment l’augmentation du nombre des cas dépistés, pour atteindre 36.300 annuellement, avec un taux de réussite du traitement de 90%.
Actuellement, la persistance de cette maladie reste préoccupante. Les services de santé enregistrent chaque année 30.000 nouveaux cas, soit un taux de 87 cas pour chaque 100.000 habitants. 60% de cette population sont des hommes. La catégorie la plus touchée est celle âgée entre 15 et 45 ans. Entre 1990 et 2015, les efforts de lutte contre la tuberculose ont permis de réduire le taux de survenance de 27% et le taux de décès de 59%, selon Doukkali.
Parallèlement, le taux de dépistage a été augmenté, passant de 75% à 85%. « Ce qui permet de détecter le plus grand nombre de personnes atteintes et d’éviter la propagation de la maladie en l’absence de prise en charge », a expliqué le ministre. Celui-ci a également insisté sur l’importance des financements pour lutter contre ce fléau.
Le budget mobilisé pour limiter la propagation de cette maladie a été doublé, passant de 30 millions de DH en 2012 à 76 millions l’année dernière. Les collectivités locales sont également mises à contribution. Idem pour le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, dont le soutien s’élève à 32 millions de DH pour la période allant de 2017 à 2021.
Pour Doukkali, c’est décisif vu le coût élevé des soins, fournis gratuitement aux patients. La prise en charge varie entre 520 et 1.330 DH. Ce montant passe à un niveau entre 13.500 et 60.000 pour les personnes atteintes de tuberculose résistant aux médicaments.
Le diagnostic mené pour le département de la Santé a permis d’identifier une série de déterminants de la propagation de la maladie. Par exemple, 70% des personnes atteintes vivent dans des quartiers périphériques des grandes villes. Au niveau territorial, 86% des cas détectés vivent dans 6 régions, à savoir Casablanca-Settat, Rabat Salé Kenitra, Tanger Tétouan Al Hoceïma, Fès Meknès, Marrakech Safi et Souss Massa.
Approche humaniste
« L’approche des droits humains participe à une meilleure prémunition de la population contre la tuberculose », selon Maryam Bigdeli, représentante résidente de l’OMS à Rabat. Pour elle, cela passe par « une meilleure hygiène de vie, de meilleures conditions d’habitat et de travail ». La lutte contre la tuberculose constitue l’un des objectifs du millénaire pour le développement (ODD). Sur ce point, « le Maroc a réalisé des résultats importants dans ce domaine, après la régression du taux d’incidence de 27% et du taux de mortalité de 59% », est-il indiqué.
Tuberculose en chiffres
Mohamed Ali Mrabi
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