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Revue de presse

« Un mode de vie sain pour prévenir l’infarctus du myocarde »

Albayane | Maroc | 28/03/2019

L’Infarctus Du Myocarde (IDM) désigne une nécrose du myocarde (muscle cardiaque). Il se manifeste lorsqu’une ou plusieurs artères coronaires (elles irriguent le cœur) s’obstruent. Le myocarde n’est plus vascularisé, ne reçoit plus d’oxygène et donc cesse de fonctionner, ce qui peut entrainer la mort ou provoquer des paralysies à vies, si un traitement adéquat n’est pas mis en route dans les 4 à 6 premières heures après la crise cardiaque.

Au Maroc, l’infarctus du myocarde est un problème de santé cardiovasculaire important qui fauche des milliers de vies. Le professeur Ahmed Bennis, spécialiste en cardiologie, ancien médecin – chef du département de cardiologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca et ancien président de la Société Marocaine de Cardiologie, nous en donne plus de détails.

Al Bayane : Qu’est ce que l’infarctus du myocarde ?

Professeur Ahmed Bennis : Il s’agit d’un trouble cardiovasculaire grave qui se caractérise par une nécrose plus ou moins importante du myocarde. Ce type de destruction survient lorsqu’une partie du cœur est insuffisamment irriguée. Or c’est le sang qui transporte l’oxygène dont le muscle cardiaque a besoin pour se contracter. La personne victime d’un infarctus du myocarde ressent alors une violente douleur thoracique pouvant potentiellement irradier jusqu’à la mâchoire ou dans le bras gauche. Toutefois, certaines crises cardiaques ne se manifestent pas de manière caractéristique, ce qui retarde leur prise en charge. En l’absence de traitement efficace, un arrêt cardiaque est susceptible de se produire.

La seule solution est de déboucher l’artère le plus rapidement possible après le début des symptômes. Cette « reperfusion » rapide diminue la mortalité et les complications associées à l’infarctus du myocarde.

Quelles sont les causes de l’infarctus du Myocarde ?

Ce type de pathologie cardiaque est induit par une accumulation de graisses au sein des structures artérielles. Les dépôts graisseux vont ainsi progressivement réduire le diamètre des artères ainsi que leur élasticité. Dans le langage médical, on parle de plaques d’athérome ou, plus généralement, d’athérosclérose. Si l’âge et les prédispositions héréditaires constituent des facteurs favorisants sur lesquels le patient n’a aucune prise, le tabagisme, l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle ou encore le diabète constituent des facteurs de risques sur lesquels il est possible d’agir. L’adoption d’un mode de vie sain basé sur un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière représente l’un des principaux leviers d’action.

Concernant l’âge des sujets qui sont les plus exposés, celui – ci se situe vers 60 ans chez l’homme et 65 – 70 ans chez la femme. Les hommes sont plus exposés que les femmes. Mais nous constatons que depuis plusieurs années, cet évènement cardiaque arrive de façon plus précoce (aux alentours de 40 ans).

A ce sujet, je tiens ici à rappeler pour vos lecteurs qu’au niveau mondial, l’OMS estime à 17,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,4 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne, un chiffre qui donne froid au dos et qui démontre si besoin est toute la gravité de cette affection.

Dans tous les cas de figure, il est essentiel de savoir que l’infarctus du myocarde est une pathologie grave, qu’il est essentiel de savoir détecter le plus précocement possible, ce qui signifie que nous devons sensibiliser, éduquer et communiquer avec le plus grand nombre de nos concitoyens afin qu’ils puissent être très bien informés.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Il s’agit en général d’une douleur très intense située en plein milieu du thorax (derrière le sternum), produisant une sensation angoissante de serrement, d’oppression évoluant initialement en vague ou, d’emblée, brutale.

Cette douleur se prolonge dans le temps (au moins vingt minutes). Elle peut irradier vers la gorge, les mâchoires, l’épaule, les bras, parfois les poignets. Il peut s’y associer une fatigue intense, des sueurs, une pâleur, un essoufflement, des palpitations, un malaise, une sensation de mort imminente ou encore des signes digestifs : nausées et vomissements.

Il faut prêter attention à ces symptômes quand ils surviennent au repos ou au moindre effort, de façon non prolongée et répétitive. A ce stade, le muscle cardiaque n’est pas encore atteint : il est absolument impératif de consulter un médecin dans les plus brefs délais.

Que pouvez - vous nous dire au sujet des facteurs de risque ?

Il existe des facteurs de risque contrôlables et d’autres qui ne le sont pas.

Certains facteurs de risque d’athérome, et donc d’infarctus du myocarde, peuvent être modifiés. C’est le cas du tabagisme, de l’hypercholestérolémie, du diabète de type 2, de l’obésité, de l’hypertension artérielle du stress, de la sédentarité.

D’autres facteurs sont non modifiables, comme l’hérédité cardiovasculaire, l’âge (risque augmenté après 55 ans) et le sexe.

Il faut aussi savoir, qu’en ce qui concerne les femmes, celles – ci avant la ménopause ont quatre fois moins de risque de faire un infarctus que les hommes. Cependant après la ménopause, les risques sont équivalents pour les deux sexes.

Mais comme je l’ai dit, la proportion de femmes jeunes aujourd’hui victimes d’infarctus du myocarde a tendance à s’accroître, notamment en raison de l’augmentation du tabagisme et de l’obésité chez ces dernières.

Quel est le pronostic d’un infarctus du myocarde ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que le pronostic après un infarctus du myocarde est directement lié à la revascularisation possible du myocarde.

Les soins d’urgence de l’infarctus du myocarde visent en priorité à rétablir la circulation sanguine dans le muscle du cœur (la « reperfusion coronaire »). Deux méthodes principales sont employées pour y parvenir :

La thrombolyse est l’injection dans une veine d’un médicament destiné à dissoudre le caillot sanguin à l’origine de l’obstruction de l’artère. Cette injection se fait dès que possible (moins de trois heures après le début de l’infarctus).

Si le délai de 90 minutes est respecté, une angioplastie suffit. Elle consiste à dilater les parois de l’artère obstruée à l’aide d’un ballonnet gonflable, afin de restaurer la circulation sanguine. S’en suit la pose d’un sent, un petit tube en maille métallique placé dans l’artère pour la maintenir dilatée.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le pronostic après un infarctus du myocarde est directement lié à la revascularisation possible du myocarde. Plus vite l’artère responsable de l’infarctus sera désobstruée, plus la fonction contractile du cœur sera conservée et plus vite le patient pourra s’en sortir.

Mais quand le malade tarde à venir, il n’est pas pris en charge à temps. Le pronostic vital est souvent fâcheux.

Peut-on prévenir l’infarctus du myocarde ?

La réponse à cette question est oui, et j’en veux pour preuve toutes les études que mènent les chercheurs partout dans le monde, et qui confirment l’étroite relation entre un régime alimentaire sain, l’exercice physique et la bonne santé. L’une de ces dernières études qui a été publiée par « le journal of American college of cardiology », souligne que « quatre hommes sur cinq pourraient s’éviter une crise cardiaque s’ils arrêtaient de fumer, diminuaient leur consommation d’alcool, adoptaient un régime alimentaire équilibré et faisaient de l’exercice ».

Oui on peut prévenir l’infarctus du myocarde, et au risque de me répéter, il suffit pour ce faire d’adopter une bonne hygiène de vie. Cela revient comme souligner ici à arrêter définitivement le tabac. J’insiste sur ce point, à modérer la consommation de l’alcool, ce qui en soi est possible. Il est aussi conseillé de pratiquer des exercices physiques et éviter la sédentarité, le maintien d’un poids santé est essentiel dans la prévention du mal. Il faut aussi gérer le stress qui est un facteur clé qui s’avère très néfaste. Il est idéal d’avoir un suivi médical régulier. Il faut être à l’écoute de son corps, être attentif aux moindres symptômes et de consulter un spécialiste en cas de doute. Comme on le voit, ce sont des actions qui demandent une implication de tout un chacun, car nous sommes tous concernés. Il n’en demeure pas moins vrai que nous avons la responsabilité de sensibiliser et d’informer aussi souvent que possible le public, un devoir que les professionnels de la santé du public et du privé doivent entreprendre au quotidien.

C’est également une mission pour les médias, qui jouent un rôle important dans l’information et la sensibilisation de nos concitoyens pour mieux prévenir les maladies cardiovasculaires dont l’infarctus du myocarde qui est qualifié de mal de ce siècle.

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