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Libération | Maroc | 22/02/2019
“La sélection de la population à risque (utilisateurs de drogues illicites, pratiques sexuelles) reste un réel challenge » souligne le docteur Jihane Elhamzaoui. C’est un véritable fléau mondial auquel le ministère de la Santé veut s’attaquer. Avec le soutien de l’OMS, de l’Unicef et des autorités locales, le département d’Anas Doukkali lance, entre les mois de février et avril, la première enquête nationale de séroprévalence sur les hépatites virales B et C, chez la population marocaine âgée de cinq ans et plus.
En sus d’un questionnaire sur les habitudes de vie, des prélèvements sanguins seront réalisés dont les résultats seront transmis aux participants et la prise en charge assurée, pour les cas positifs, au niveau des structures du ministère.
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, 257 millions de personnes sont porteuses du virus de l’hépatite B dans le monde, et 887.000 personnes y succombent annuellement, à cause notamment de la cirrhose ou de cancer du foie. Tandis qu’environ 71 millions d’individus sont porteurs chroniques de l’hépatite C et 399.000 personnes en meurent chaque année.
Dans nos contrées, l’OMS estime la prévalence de l’hépatite B à 2% chez la population générale et 1,2% pour l’hépatite C. En revanche, « aucune étude sérologique n’a été réalisée au Maroc pour estimer l’ampleur réelle du problème lié à ces infections », d’après le communiqué du ministère de la Santé. D’où sa volonté de récolter des données épidémiologiques fiables sur les hépatites virales au Maroc.
En effet, et même si une étude datant de 2012 confirme les estimations de l’OMS en considérant que le Maroc est un pays à faible endémicité et à faible prévalence estimée à 1,66%, il était temps de se pencher sur ce virus hautement dangereux. Qui plus est lorsque l’on sait que la plupart des personnes contaminées ne le savent pas. « Cette pathologie est souvent silencieuse et ne présente aucun signe, excepté parfois une jaunisse ou dans de rares cas un dysfonctionnement rapide du foie et une détérioration souvent fatale sans transplantation urgente », comme nous le confirme, Jihane El hamzaoui, docteur généraliste.
Pour notre interlocutrice, en dépit du fait qu’aucune enquête n’a été réalisée par le passé sur le sujet, « le ministère a toujours œuvré pour la prévention des hépatites en lançant des campagnes de dépistage auprès des personnes à risque et en assurant la disponibilité des traitements pour les patients atteints. L’assurance maladie obligatoire assure les tests et les traitements, ainsi que le RAMED qui effectue le diagnostic et le traitement de ces malades », souligne-t-elle.
Cela dit, les 17 équipes d’enquêteurs du ministère qui interrogeront un échantillon de 13.500 participants appartenant à 4.575 ménages, répartis dans toutes les régions du Royaume, pourraient être confrontées à un obstacle de taille : « L’action du ministère d’approfondir nos connaissances épidémiologiques relatives aux hépatites est louable, mais la sélection de ladite population à risque (utilisateurs de drogues illicites, pratiques sexuelles) reste un réel challenge », souligne Jihane Elhamzaoui.
Et pour cause, parmi les groupes à risque de l’hépatite B et C, et outre les personnes hémodialysées (35% - 76%), hémophiles (3% - 42%), et autres hospitalisés (0,8 -10%), on trouve également les usagers de drogues légales (23 %-79%) et autres personnes atteintes du VIH + (5-20%) et IST (3%). Sans parler des professionnels du sexe et des prisonniers, dont aucune donnée n’existe selon le ministère de la Santé. Soit autant de sujets tabous dans notre société et par ricochet difficiles à aborder par nos citoyens au moment où ce type de questions leur sont posées.
En tout cas, une chose est sûre, cette pathologie n’est pas à prendre à la légère. S’agissant de l’hépatite B, et d’après le docteur Jihane Elhamzoui, « c’est un virus qui cause l’inflammation du foie et qui, non traitée, peut être fatale. Elle débouche sur une cirrhose, un cancer ou une insuffisance hépatique qui, dans de rares cas, peut engendrer le décès en quelques jours sauf transplantation hépatique urgente ». Et de préciser : « Il existe un vaccin qui prévient l’hépatite B tout comme un traitement disponible au Maroc et pris en charge par l’AMO et le RAMED ».
Pour ce qui est de l’hépatite C, notre interlocutrice précise que cette maladie présente, à peu de choses près, les mêmes caractéristiques que l’hépatite B, à savoir un virus qui affecte le foie et cause son inflammation, ce qui engendre une cirrhose (fibrose cicatricielle du foie et dysfonctionnement de l’organe) ou un cancer. Par contre, et à l’inverse de l’hépatite B, « il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C », conclut-elle.
Chady Chaabi
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