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L'observateur du Maroc | Maroc | 28/11/2018
Le taux de mortalité par le cancer du col utérin, causés par le papillomavirus humain (HPV), a presque doublé au Maroc depuis 2012. Selon les dernières données du Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC), publiées sur GLOBOCAN 2018, le Maroc est passé de 2.258 nouveaux cas par an en 2012 à 3.388 nouveaux cas par an en 2018. Le nombre de décès est passé de 1.076 en 2012 à 2.465 décès en 2018. Déjà classé comme la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes au Maroc, ces taux demeurent toujours les taux de cancer du col de l'utérus le plus élevés de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
« Le drame c'est que nous savons comment prévenir, détecter et traiter les maladies liées au HPV. Le manque de volonté politique, la stigmatisation et la désinformation sont autant d'obstacles à surmonter pour éliminer ces cancers et sauver des vies », précise Alim EL GADDARI, directeur d'ITPC-MENA. En Effet La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) prévient la majorité des cancers du col de l'utérus et autres cancers dus à l'HPV tels que le cancer de l'anus, du pénis, certains cancers oropharyngées ainsi que les verrues génitales.
Conseillé avant le début de la vie sexuelle, son efficacité pour empêcher l'infection par les stéréotypes HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%. Approuvé et disponible depuis 2006 ce vaccin est maintenant offert dans le cadre du programme national d'immunisation de plus de 90 pays dans le monde comme la Libye, le Sénégal et les Emirats Arabes Unies. "Il est temps de vacciner nos enfants contre le HPV. Un vaccin aujourd'hui sauvera des vies demain" a déclaré Pr. Aicha Kharbache gynécologue obstétricienne et chef de service au CHU Avicenne de Rabat et vice-présidente de Ligue Marocaine de Lutte Contre les MST.
Depuis 2009, l'Organisation Mondiale de la Santé (l'OMS) a recommandé d'inclure le vaccin anti-HPV dans les programmes nationaux de vaccination et considère comme un des « meilleurs choix » en matière de santé publique. « Dans le plan de santé 2025 le gouvernement marocain compte enfin introduire la vaccination anti HPV. En même temps l'Australie qui a introduit ce vaccin en 2007 cherche à éradiquer ce cancer à l'horizon 2028. Ces résultats auraient pu être obtenus sous nos cieux!" a déclaré Dr Mounir Bachouchi qui a plaidé pour l'introduction du vaccin depuis 2006 avec "l'appel de Rabat" lancé lors du premier Symposium international sur la prévention du cancer du col utérin.
"Pourquoi attendre si longtemps à mettre en place une stratégie sûre et validée qui aurait permis d'éviter l'hécatombe tant annoncée ?" se demande Dr. Bachouchi avant d'ajouter que "Seule une volonté politique bien orientée et documentée peut venir à bout de cette ineptie souvent entretenue par des informations tendancieuses et non productives" .
Au Maroc, il a été estimé que le coût total des soins du cancer du col utérin pendant un an après le diagnostic à 13,589 $. Alors que le prix en gros du vaccin HPV est obtenu par des pays similaires au Maroc autour de $9.58 la dose.
Avec l'appel à l'action du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l'OMS, en faveur d'un effort mondial coordonné pour éliminer le cancer du col de l'utérus, cette maladie évitable est en train de devenir une priorité internationale.
La coalition régionale pour l'élimination de l'HPV et le bureau régional de la International Treatment Preparedness Coalition (ITPC) appellent les autorités marocaines à prioriser l'introduction du vaccin HPV dans le calendrier vaccinal pour les garçons et filles âgées entre 9 et 13 ans et à le rendre disponibles à toutes les populations vulnérables âgées de moins de 45 ans. Ils appellent également à ce que cette introduction soit accompagnée par une approche globale pour faire face aux taux élevés du HPV et du cancer du col de l'utérus. Cette approche doit inclure des dépistages précoces par frottis doit être réalisé tous les trois ans de 25 ans à 65 ans et dont les taux de couverture au Maroc ne dépassent pas les 10%, un accès équitable au traitement et aux soins palliatifs ainsi qu'une campagne de sensibilisation et d'éducation à large échelle.
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