Désormais les habitants de Mohammedia ne sont plus obligés de se déplacer à Casablanca pour effectuer un dépistage du VIH. En effet, un centre d'information et de diagnostic vient d'être inauguré dans au centre de qualification sociale d'El Alia. « Le diagnostic est gratuit pour toute la population. En outre, nous préservons tout à fait l'anonymat des patients », explique un responsable du centre. Et d'ajouter qu'outre les différentes prestations, cet établissement sera actif dans le domaine de la sensibilisation et de la prévention auprès de la masse publique et des groupes marginalisés.

Il convient de signaler que cette initiative vise à vulgariser l'accès au traitement et la prise en charge des personnes atteintes du SIDA et porteuses du virus VIH. Ainsi, plus qu'une simple incitation au dépistage, le centre aura pour objectif de déclencher une véritable prise de conscience individuelle. Il n'aura pas seulement pour prérogative d'offrir un simple test de dépistage, mais en même temps de faire en sorte que l'individu qui s'y soumet soit informé sur la prévention contre ce fléau.

Pour les personnes, dont le test peut se révéler positif, cela leur permettra de bénéficier d'une prise en charge précoce et des traitements antirétroviraux, si cela est nécessaire. Il est à noter que cette infrastructure médicale est réalisée en collaboration avec l'Association de lutte contre le SIDA « ALCS » et plusieurs acteurs civils de la commune urbaine de Mohammedia. Dans ce cadre, l'ASVT de Mohammedia a organisé un stage de formation en faveur des éducateurs.

Ces derniers ont été choisis selon des critères de communication afin de sensibiliser les élèves des divers établissements scolaires sur les dangers de cette maladie. Ont assisté à l'inauguration du nouveau centre, le gouverneur de la préfecture de Mohammedia, Abdeslam Zougar, la présidente de l'ALCS, Hakima Himmich ainsi que des membres des associations locales. Il est à rappeler que l'ALCS a annoncé en novembre 2006 la mise en place de vingt-six projets de prévention et de recherche contre le SIDA.

Ces derniers seront financés à hauteur de deux millions de dirhams par Sidaction Maroc 2005. Sur ces vingt-six projets, quatre ont été présentés par des universités et des instituts et qui porteront sur des travaux de recherche appliquée. Les projets retenus concernent différentes régions du Maroc et s'adressent à des publics variés : femmes, jeunes scolarisés et non scolarisés, enfants, etc. Le nouveau centre de Mohammedia n'est qu'une autre action militante de l'ALCS visant à élargir le champ de la lutte contre le SIDA.

Repères

Le SIDA au Maroc

• 2.080 cas de SIDA déclarés
• Entre 16.000 et 20.000 séropositifs
• 68% ont entre 15 et 39 ans.
• 42% de femmes
• 7.492 personnes ont fait le test de dépistage du VIH/SIDA entre le 5 au 7 janvier 2007
• Près de 2.148 personnes ont fait ce test au niveau de Mohammedia Le traitement d'Atripla

En juillet 2006, Food and Drug administration, service du gouvernement américain responsable de la pharmacovigilance, a approuvé une nouvelle thérapie pour le virus du SIDA consistant en une prise quotidienne d'un seul cachet comprenant 3 antiviraux connus.

Ce médicament, appelé Atripla, contient de l'Efavirenz (inhibiteur de la transcriptase du VIH), de l'Emtricitabine (ou l'Emtriva, un analogue nucléosidique), et du Ténofovir (un analogue de l'adénine qui inhibe la transcriptase inverse).

Ces trois ingrédients actifs agissent en bloquant la transcriptase inverse, une enzyme nécessaire à la réplication du VIH.

Abdelmajid Boustani