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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 18/10/2018
L’Observatoire National de Développement Humain (ONDH) a dévoilé, mercredi 17 octobre à Rabat, les résultats d’une étude portant sur « l’évaluation des prestations de services des établissements de soins de santé primaires au Maroc ». Cette étude a été menée en partenariat avec l’Ecole nationale de santé publique et l’Institut de médecine tropicale (Belgique) avec l’appui de la Banque mondiale.
Dans le cadre de cette étude, sept centres de santé ont été sélectionnés : le Centre de santé de Médiouna (Médiouna), Laouamra (Larache), Bir Tam Tam (Séfrou), Ain Leuh (Ifrane), Sidi Bettache (Benslimane) et Ras Al Ain (Rhamna) et Sbaayoune (El Hajeb).
Les résultats de cette étude montrent que les taux d’utilisation de la consultation curative sont relativement faibles (entre 0,71 et 0,99 nouveaux cas/an/habitant). Autre élément à signaler : les médecins des centres de santé ont un volume important de consultations curatives. La charge moyenne de travail par médecin varie de 25 à 64 consultations par jour. A titre d’exemple, le nombre de consultations effectuées par médecin est de 25 par jour au centre de santé de Médiouna contre 64 au centre Laouamra. Il faut néanmoins signaler que les médecins consacrent seulement près de 4 heures par jour aux consultations. Ainsi, le temps dévolu à une consultation s’étale approximativement entre 9,6 mn (centre de Médiouna) et 3 mn (Laouamra). A ce sujet, l’ONDH note qu’une moyenne inférieure à 10 mn est insuffisante pour adopter une approche centrée sur le patient, gage de qualité des soins au premier échelon.
Sages-femmes : Entre 9 et 80 accouchements par an
Il a été constaté qu’une faible proportion d’accouchements est effectuée au niveau de la maison d’accouchement des centres de santé. Cette situation peut s’expliquer par le fait que les femmes enceintes ne viennent pas au centre de santé pour accoucher ou qu’elles sont référées ailleurs pour accoucher. Le taux de couverture des accouchements diffère d’un centre de santé à l’autre. Ce taux n’est que de 31% pour le centre de santé de Mediouna alors qu’il est de 131% au centre de Bir Tam Tam. Ras el Ain et Laouamra sont presque non fonctionnels avec respectivement 13 et 10%. Les sages-femmes travaillant dans ces centres sont pour la plupart jeunes et disent se sentir inexpérimentées. En effet, lors des entretiens, les sages-femmes, surtout les plus jeunes, ont rapporté leur anxiété, leur peur de l’erreur, voire de l’échec, lorsqu’elles doivent faire face à une situation imprévue lors de l’accouchement. La faible performance des maisons d’accouchement réside aussi dans le fait que l’organisation instaurée par les sages-femmes n’est pas adéquate. Ces dernières résident pour la plupart en dehors du secteur où se trouve le centre de santé. Le nombre d’accouchements par sage-femme établi au niveau des sites étudiés varie entre 9 et 80 accouchements par an. L’ONDH estime que des chiffres inférieurs à 50 accouchements par an sont insuffisants pour maintenir la compétence des sages-femmes des maisons d’accouchement. Notons que l’OMS estime que la sage-femme a un rôle primordial pour que la grossesse et l’accouchement soient sécurisés.
La performance du centre de santé dépend du leadership exercé par le médecin-chef
L’insuffisance des ressources humaines dans plusieurs centres de santé a été soulevée par l’étude. Celle-ci a pour conséquence une forte surcharge du travail et affecte la qualité des services de santé offerts aux citoyens. La performance des ressources humaines dans plusieurs centres est influencée par la proximité ou non des logements au lieu de travail. Quand les prestataires habitent loin ou se déplacent quotidiennement des villes voisines, celui-ci affecte négativement leurs performances professionnelles. Outre le problème des ressources humaines, l’insuffisance des moyens techniques et logistiques a été soulevée par les interviewés comme expliquant la faiblesse des performances. Il faut aussi noter que plusieurs centres souffrent de l’insuffisance des équipements médicaux ou de la mauvaise gestion des médicaments. La qualité des locaux influence la réalisation des prestations, mais aussi la motivation du personnel médical et paramédical. Cette étude a montré que le facteur qui influence le plus la performance du centre de santé est le leadership exercé par le médecin-chef. Lorsque ce leadership est fort, la performance du centre va de pair avec une gestion du personnel attentive aux besoins et orientée vers l’objectif d’amélioration de la santé de la population. Ces médecins-chefs définissent ainsi avec leurs équipes les objectifs à atteindre pour les programmes de santé et interagissent avec la population qui, en retour, les apprécie. Enfin, l’étude met en exergue le rôle primordial joué par le médecin généraliste dans les structures de soins dites de première ligne.
Laila Zerrour
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