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Libération | Maroc | 12/07/2018
7.000 praticiens marocains travaillent à l'étranger alors que les besoins du pays sont énormes. Lors d'une conférence de presse tenue lundi à Casablanca, les responsables de l'Association nationale des cliniques privées (ANCP) ont critiqué la loi n°131-13 relative à l'exercice de la médecine qui, trois ans après son adoption, a montré ses limites. Ils ont également souligné que l'ouverture des capitaux des cliniques privées aux non-médecins qui promettait une amélioration du système sanitaire au Maroc n'a pas tenu ses promesses.
Le président de cette association, Radouane Semlali, a, dans ce cadre, critiqué la fiscalité qui pèse lourdement sur le secteur privé, ce qui aura des répercussions sur l'offre de soins dans ce secteur. « Avec une fiscalité des plus lourdes au monde et un coût des investissements médicaux en augmentation permanente, l'offre de soins dans le secteur libéral ne pourra que voir sa cadence d'évolution subir de sérieuses perturbations avec des répercussions désastreuses sur les citoyens consommateurs de soins », a-t-il déploré. Et d'ajouter que « les cliniques ne peuvent pas récupérer la TVA et, au final, c'est le patient qui la paie. Ce qui devrait être revu dans l'intérêt clair du citoyen, car il faut donner aux cliniques la possibilité d'offrir les meilleurs soins possibles à la population ».
Il a aussi mis en garde contre la « véritable hémorragie des médecins marocains qui fait que pas moins de 7.000 praticiens marocains travaillent à l'étranger alors que les besoins du pays sont énormes. Il faut trouver les moyens d'améliorer la situation des médecins en général et des cliniques privées en particulier afin de favoriser leur installation dans leur pays ».
Selon la même source, les cliniques privées doivent faire face à plusieurs entraves qui les empêchent de se développer et de prodiguer des soins de bonne qualité. Parmi ces entraves, l'ANCP cite une assurance maladie qui n'arrive pas à être en adéquation avec le système de soins efficient auquel aspire le citoyen marocain, une tarification nationale qui ne permet pas d'assurer une prise en charge médicale de qualité, un panier de soins figé et insuffisant pour répondre aux référentiels de bonne pratique actualisés, le coût du foncier qui est en hausse constante et les exigences des normes sont à l'origine d'un ralentissement sensible de la cadence de la création des cliniques.
Les responsables de l'ANCP ont mis également l'accent lors de cette conférence de presse sur le partenariat entre les secteurs public et privé, et ont exprimé leur souhait de le renforcer dans les années à venir dans l'objectif d'améliorer l'accès aux soins pour les Marocains.
Ils estiment à ce propos que « le secteur libéral souhaite renforcer le partenariat public-privé et le rendre efficient. L'expérience de la dialyse des patients Ramedistes, dans le cadre d'un achat de service par le ministère de la Santé, est un franc succès ».
Il convient de rappeler que l'ANCP a tenu récemment une réunion avec le secrétaire général du ministère de la Santé, Hicham Najmi, pour débattre des voies et moyens à même de renforcer ce partenariat et de mettre en place des mécanismes permettant d'atteindre les objectifs fixés par les deux parties.
Au cours de cette réunion, il a été convenu de mettre les moyens techniques et les équipements médicaux des cliniques privées à la disposition des malades qui bénéficient du Ramed.
Selon l'ANCP, cette mesure permettra de surmonter le manque de moyens dans le secteur public surtout au niveau des ressources humaines, d'éviter le surpeuplement et les délais longs des prises de rendez-vous du fait de la pression quotidienne sur l'hôpital public et de l'insuffisance des équipements techniques.
Par B. T
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