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Santé 21 | Maroc | 27/06/2018
Lors de l’ASCO 2018, messe de la cancérologie mondiale, qui se tient chaque année aux USA, et qui réunit des milliers de cancérologues de tout le globe, des études récentes ont été présentées, selon lesquelles, certains patients frappés par un cancer du sein ou du poumon peuvent éviter la chimiothérapie et ses effets secondaires. Pour en savoir plus sur ces dernières données scientifiques en rapport avec la chimiothérapie des cancers, sante21, donne la parole à un cancérologue Marocain, confronté quotidiennement à la maladie cancéreuse, depuis plus de 30 ans, Dr Faouzi HABIB.
Dr Anwar CHERKAOUI : Durant ses vingt dernières années, la chimiothérapie (traitement des cancers par les médicaments) était considérée comme une arme efficace contre les cancers, mais au prix d’effets indésirables insupportables, Quoi de neuf après le dernier ASCO 2018 ?
Dr Faouzi HABIB : Des patients atteints d’un un cancer du sein ou du poumon pourraient éviter la chimiothérapie et ses terribles effets secondaires. C’est une donne qui se profile selon des études publiées et présentées à l’ASCO 2018, la messe de la cancérologie Mondiale, organisée une fois par an aux USA. Cette approche, si elle s’avère vérifiée et vérifiable, devraient bouleverser la façon dont les cancers sont et seront soignés. Pour le cancer du sein, l’étude conclut au fait que jusqu'à 70 % des femmes atteintes, peuvent éviter la chimiothérapie en fonction des résultats d'un test génétique existant, et se contenter des médicaments hormonaux habituellement prescrits après une opération chirurgicale pour retirer la tumeur maligne
Dr Anwar CHERKAOUI : Qu’en est-il du cancer du poumon ?
Dr Faouzi HABIB : Concernant les cancers du poumon, des études présentées également à la grande conférence annuelle sur le cancer à Chicago (ASCO 2018), annoncent une prochaine ère où les patients verront leur tumeur analysée génétiquement. Si certaines mutations sont détectées, un médicament ciblant spécifiquement la tumeur pourra être prescrit. Autrement, le patient pourra, dans la majorité des cas, recevoir un traitement d'un nouveau type qui est en plein essor, l'immunothérapie.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quel est le principal apport de ces nouvelles données présentées à l’ASCO 2018 ?
Dr Faouzi HABIB : Selon les résultats de ces études, la majorité des patients éviterait donc les nausées, perte de cheveux et autres soucis liés à la toxicité de la chimiothérapie. Et il faut dire que ces résultats ont interpellé beaucoup de participants à l’ASCO 2018 et de nombreux cancérologues à travers le monde. Car, en quelques mois, grâce à une succession d'essais cliniques, c'est tout le modèle de traitement du cancer du poumon qui a été bouleversé.
Dr Anwar CHERKAOUI : Plus spécifiquement, quoi de neuf pour le cancer du sein à l’ASCO 2018 ?
Dr Faouzi HABIB : Actuellement, de nombreuses femmes subissent la chimiothérapie après l'opération chirurgicale d'ablation de la tumeur, en plus de médicaments d'hormonothérapie, afin d'empêcher la récidive des cellules cancéreuses. Mais une étude internationale conduite auprès de 10 000 femmes a conclu que le niveau justifiant le recours à la chimiothérapie pouvait être relevé sans risque. Car, depuis des années, un test génétique réalisé sur la tumeur permettait de prédire la probabilité de récidive. Ce test donne un score, entre 0 et 100. Jusqu'à présent, la chimiothérapie était conseillée au-dessus de 25. En dessous de 10, elle ne l'était pas. Ce qui posait un dilemme aux femmes situées dans la zone grise, entre 11 et 25. L'étude a montré que pour ces femmes-là, après neuf ans de suivi, la chimiothérapie n'apportait rien. D’ailleurs, une coauteure de l'étude, Kathy Albain, cancérologue à l'hôpital Loyola Medicine de Chicago, a avancé le fait que ces résultats, auront un impact énorme sur les médecins et les patients, en sachant que rien qu’USA, on va faire reculer les thérapies toxiques et 65 000 femmes pourraient en profiter par an.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quoi de neuf pour le cancer du poumon à l’ASCO 2018 ?
Dr Faouzi HABIB : Pour le type le plus commun de cancer du poumon, c'est l'immunothérapie qui offre un espoir immense. À l’ASCO 2018, une étude a porté sur un produit qui se prend par voie intraveineuse, toutes les trois semaines, notamment contre les mélanomes et les cancers du poumon. Cette médication doit elle être prise seule ou en association avec d’autres produits ? Les chercheurs notent avec insistance que de nombreux essais restent à accomplir. Aucun ne s'avance à dire que la chimiothérapie disparaîtra pour tous les cancers. Mais l'optimisme était de mise. Une première conclusion sur ce débat, sort de la bouche du Dr John Heymach, cancérologue au centre MD Anderson au Texas : Nous sommes en train de quitter l'ère où la seule solution était la chimiothérapie.
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