Plus que quelques jours et l’enquête internationale « Prendre le diabète à cœur » sera bouclée. A en croire l’appel que vient de lancer la Société marocaine d’endocrinologie, diabétologie et nutrition (Smedian) aux patients diabétiques marocains de type 2, les conviant à participer activement à l’enquête qui se terminera à la fin du mois, il semble que les diabétiques de type 2 au Maroc n’auraient pas jusque-là contribué significativement à l’enquête lancée en septembre 2017 et dont l’objectif est d’améliorer l’efficacité de la prise en charge et de la lutte contre les maladies cardiovasculaires dans différents pays, dont le Maroc.

Réticents ou indifférents ? Les patients de diabète de type 2 au Maroc n’auraient apparemment pas assez contribué à l’enquête internationale initiée par la Fédération Internationale du Diabète (IDF) depuis septembre 2017, à en croire le communiqué de la Smedian qui nous est parvenu.

D’ailleurs, la société marocaine chargée de piloter la déclinaison de l’enquête au Royaume, dans son communiqué a déclaré d’emblée « cette enquête ne saurait être une réussite sans une bonne implication des patients diabétiques de type 2 ». Dans le cadre de l’enquête, la Smedian a mis le questionnaire à la disposition des patients via les médecins traitants et spécialistes (endocrinologues et diabétologues). Si les médecins spécialistes de la maladie semblent impliqués dans l’enquête, c’est au niveau des patients de la maladie que le bât blesse.

D’ailleurs, pour les inciter à s’activer pour les besoins de ce sondage international et à se rapprocher de leurs médecins traitants et cabinets spécialisés pour remplir les questionnaires, la Smedian déclare aux patients diabétiques que « la cause est motivante si l’on sait que le diabète est un épiphénomène qui n’épargne pas le Maroc ». En outre, la société savante alerte sur une véritable urgence sanitaire, en mettant en évidence le taux élevé de personnes atteintes de diabète au Maroc.

On apprend ainsi qu’au Royaume, environ 2 millions de personnes âgés de plus de 20 ans sont diabétiques, dont 50% ignorent être atteints de cette maladie. Ainsi, 625.000 personnes reçoivent des traitements pour le diabète dans des centres de santé, dont 15.000 enfants. « Les maladies cardiovasculaires deviennent une véritable urgence sanitaire » alerte le Dr. Hamdoun El Hassani, président de la Smedian. Si des efforts considérables ne sont pas entrepris pour contrecarrer l’avancée de la maladie, ce chiffre passera à 3 millions en 2030, soit 12% de la population, souligne la Smedian dans son communiqué.

En effet, l’enquête « Prendre le diabète à cœur » a été lancée par la Fédération Internationale du Diabète (IDF) en partenariat avec les laboratoires Novo Nordisk lors de la journée mondiale du cœur le 29 septembre 2017. Il s’agit de la première étude internationale en ligne sur les risques cardiovasculaires chez les personnes diabétiques de type 2. Elle s’inscrit dans le cadre des recommandations du rapport mondial de l’IDF sur le Diabète et les maladies cardiovasculaires publié en 2016 qui visent à réduire le fardeau de ces maladies aussi bien chez les patients que dans les communautés. Les résultats de cette étude aboutiront, pour chaque pays à un rapport spécifique qui sera une source d’information pour les actions de sensibilisation et de prévention des risques de ces maladies. Ils serviront de base d’informations dans l’élaboration de plans d’action plus ciblés pour sensibiliser l’opinion publique sur les risques des maladies cardiovasculaires chez les personnes diabétiques type 2.

D. Engolo