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Le matin | Maroc | 23/02/2007
La situation de la santé mentale au Maroc a toujours suscité des débats houleux. En effet, l'infrastructure d'accueil manque cruellement. L'offre de soins relative à ce domaine n'est pas à la hauteur des aspirations. En 1970, ils étaient seulement deux psychiatres au Maroc et l'on comptait 2.000 lits répartis sur tout le territoire national. Le pays compte actuellement près de 300 psychiatres exerçant dans les deux secteurs public et privé. La réalité est encore décevante quoique le ministre de la Santé se félicite des efforts déployés dans les domaines de la santé mentale et de la toxicomanie.
Il cite des efforts sur le plan juridique qui distingue le Maroc de la majorité
des pays arabes et africains et d'autres mesures mises en œuvre depuis
plusieurs années pour permettre au système de santé de
prendre en charge les personnes souffrant de troubles mentaux. “Les structures
de type asilaire qui faisaient l'essentiel de nos moyens d'accueil ont été
supprimées”.
A l'heure actuelle, le choix se porte sur des structures aux dimensions humaines.
Les responsables indiquent que désormais le souci est de renforcer le système de soins ambulatoires qui répond davantage aux besoins de ceux qui souffrent de troubles mentaux.
Mohamed Cheikh Biadillah est confiant dans l'avenir, affirmant que le gouvernement mobilisera tous les moyens pour poursuivre les réformes entreprises, notamment en ce qui concerne la restructuration et l'humanisation des structures adaptées à certaines populations vulnérables et mettra en œuvre une politique novatrice pour permettre une meilleure intégration des soins de santé mentale dans les soins de santé de base par la création de nouveaux services de psychiatrie au sein des hôpitaux généraux.
“Il en est de même de la création d'unités de prise
en charge d'enfants et d'adolescents en difficulté psychologique, ainsi
que de la création de structures pour la prise en charge des toxicomanes”.
Les objectifs de la nouvelle stratégie nationale en matière de
santé mentale sont, ainsi, nombreux. Il s'agit de mettre fin à
la psychiatrie asilaire, d'intégrer la santé mentale dans la pratique
quotidienne de la médecine, de combattre la stigmatisation, de combler
le déficit en matière de pédopsychiatrie et de prévention…
Les enjeux sont de taille pour mettre en œuvre des systèmes de santé mentale complets, englobant la promotion, la prévention, le traitement et réadaptation, les soins et la réinsertion sociale.
Résultats de l'enquête nationale
Les troubles mentaux ne sont pas l'apanage d'une tranche ou d'une catégorie déterminée de la population.
Ils touchent aussi bien les riches que les pauvres, les ruraux que les urbains.
Par contre, les jeunes ayant peu ou pas d'instruction et sans activité
professionnelle stable sont les plus touchés.
Ce sont les résultats d'une enquête réalisée en 2003
qui vient d'être présentée par le ministère de la
Santé.
L'enquête révèle que 48,9 % de la population enquêtée présente au moins un signe d'une mauvaise santé mentale, quel que soit le degré de gravité : du simple tic nerveux ou de l'insomnie passagère à des manifestations plus graves découlant d'un état d'anxiété plus profond ou d'une dépression.
La prévalence d'un trouble psychotique sur la vie entière est
de 5,6 %. S'agissant de la consommation des drogues, elle touche une tranche
de population de plus en plus jeune.
La consommation classique change du cannabis et des psychotropes au profit d'abus
d'alcool et de drogues dures injectables.
On trouve au premier rang l'héroïne et la cocaïne, notamment
dans les grandes villes. Aussi, cette situation se répercute-t-elle sur
la transmission du VIH SIDA.
L'enquête a permis une meilleure connaissance de la situation épidémiologique des troubles mentaux et des toxicomanies au Maroc. Les experts ont utilisé des instruments d'évaluation répondant aux normes internationales.
L'objectif est de déterminer les prévalences, l'ampleur des troubles mentaux et des toxicomanies au Maroc pour y apporter des solutions dans le court et moyen termes.
Jihane Gattioui
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