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Revue de presse

Les grandes innovations thérapeutiques

Albayane | Maroc | 15/02/2007

Parmi tous les types de cancer, les cancers de l¹intestin (côlon et rectum) apparaissent au Maroc comme la troisième cause de mortalité, derrière les cancers du poumon et de la vessie chez les hommes, du sein et du col de l¹utérus chez les femmes. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés. Afin de mieux comprendre cette maladie et de permettre aux uns et aux autres d¹identifier aisément ses symptômes et pour la prévenir, le professeur Errihani a répondu aux questions qui vous seront très utiles.

Il s¹avère qu¹une alimentation pauvre en fibres et fruits et légumes frais, mais riche en graisse animale et protéines, est liée à un risque accru de développer un cancer colorectal. De même on diagnostique plus de cancer colorectal chez les personnes obèses, âgées de plus de 50 ans et manquant d¹activité physique. Face à ce fléau, des avancées thérapeutiques sont porteuses d¹espoir.

Consciente des réels enjeux et des menaces que représentent les cancers mammaires et digestifs dans notre pays, la Fédération nationale des centres d¹oncologie privés a exposé les nouvelles perspectives thérapeutiques de ces deux types de cancers dans le cadre de la première réunion scientifique internationale du genre le 10 février dernier à Marrakech
A cette occasion, le professeur Hassan Errihani, chef de service d¹oncologie médicale à l¹Institut national d¹oncologie de Rabat, a animé la cession concernant les cancers digestifs.

Sachant que les cancers colorectaux (qui touchent le colon et le rectum) sont les plus fréquents des cancers digestifs, tous sexes confondus, et les plus redoutables car entre 40% à 45% des malades mourront de ce cancer. Il est donc important d¹informer les catégories susceptibles de développer un cancer de ce type ainsi que des méthodes qui aident à diagnostiquer la pathologie
Le professeur Errihani a insisté sur le fait qu¹il n¹existe aucun moyen vraiment efficace de prévenir ce type de cancer si ce n¹est d¹observer une hygiène de vie : alimentation saine, diversifiée, composée de plus de fibres et moins de viande rouge, et une activité physique sont de rigueur. L¹alcool et le tabac sont à proscrire. Bien entendu la guérison et les traitements adaptés dépendront de la détection précoce car ce type de cancer qui serait guérissable s¹il était précocement diagnostiqué et soigné.

Y a-t-il une prédisposition au cancer du colon et du rectum ?

«L¹incidence des cancers colorectaux augmente régulièrement avec l¹âge. Le risque à partir de 45 ans double à chaque décennie. Certains caractères transmis de manière héréditaire sont responsables d¹un risque accru de cancer colorectal. Il en va de même pour les personnes atteintes de maladie inflammatoire du tube digestif ».

Quels sont les symptômes d¹un cancer colorectal ?

«Ce type de cancer peut être pendant plusieurs mois asymptomatique mais peut être révélé par :

  • Des douleurs abdominales,
  • Présence de sang ou de glaires dans les selles
  • Des troubles du transit intestinal (diarrhée ou constipation)
  • Une anémie
  • Une altération de l¹état général
  • Une complication (occlusion intestinale ou perforation)»

Quelles sont les chances de guérison ?

Plus le diagnostic est précoce plus la tumeur est localisée, et plus les chances de guérison sont élevées. Si le cancer est détecté à un stade précoce le patient a 100% de chance de survivre au moins 5 ans. Ses chances de survie s¹effondrent à 25% quand le cancer est détecté tardivement. «Malheureusement plus de la moitié des patients ont déjà une tumeur avancée au moment du diagnostic. Aujourd¹hui, globalement 1 patient sur 2 peut être guéri. »

Qu¹en est- il des traitements médicamenteux ?

Le traitement des cancers colorectaux dépend du stade de la maladie : si la tumeur est localisée et détectée à temps sa simple ablation peut s¹avérer curative. Par contre si le cancer est à un stade avancé, associé à la chirurgie, un traitement par radiothérapie et chimiothérapie s¹impose dans le cas d¹une tumeur rectale et par chimiothérapie dans le cas d¹un cancer du colon. D¹ailleurs les progrès dans ces domaines notamment en chimiothérapie ont marqué une grande avancée thérapeutique ces dernières années. On notera l¹arrivée de molécules telles que l¹Irinotécan, l¹oxalipaltine ou encore la capécitabine qui est une chimiothérapie orale très confortable à utiliser par les patients. Il existe des thérapeutiques plus ciblées, comme par exemple l¹anti EGFR, qui s¹avèrent efficaces.

Plus récemment encore une nouvelle classe thérapeutique a vu le jour et a inauguré une nouvelle ère dans le traitement du cancer de part son originalité et son efficacité, il s¹agit des « anti-antigiogéniques ». Le 1er et le seul médicament de cette classe qui montre une réelle efficacité clinique dans les cancers colorectaux est le bevacizumab. Ce médicament inhibe la croissance des vaisseaux sanguins tumoraux conduisant à une asphyxie et une dégénérescence de la tumeur. Il permet d¹améliorer nettement et de façon significative la qualité de vie du patient. De plus, s¹il est pris à temps et de manière continue pendant environ au moins 10 à 12 mois, il offre un espoir pour le patient vers une vie prolongée et meilleure.

Si vous avez un conseil à donner à tout le monde au regard de cette pathologie quel sera-t-il ?

« Nous devons tout d¹abord être plus vigilant à notre hygiène de vie, être rigoureux en ce qui concerne notre alimentation, pratiquer de l¹exercice physique et surtout être très attentif au moindre dysfonctionnement de notre corps en consultant le plus rapidement possible. Il ne faut pas oublier qu¹un cancer diagnostiqué à temps est un cancer presque guéri.
Il est important que non seulement les catégories à risques mais aussi le grand public soient informés et sensibilisés sur les cancers colorectaux qui touchent un grand nombre de personnes. Car longtemps silencieux, non diagnostiqués à temps, ce sont des cancers fatals pour un trop grand nombre de patients.

Ouardighi Abdelaziz

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