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L'économiste | Maroc | 21/07/2017
Le groupe Pharma 5 complète son catalogue avec un nouveau générique à base de Tenofovir, pour la prise en charge de l’hépatite B. Demandée en février 2017, l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) du médicament n’a été obtenue qu’en juin. Le médicament sera commercialisé à l’automne à moins de 300 DH/boîte (environ 10 fois plus accessible que le princeps). En plus d’être plus coûteux (environ 3.000 DH/mois), le princeps n’est pas toujours disponible au Maroc.
Pour la prise en charge de l’hépatite C, Pharma 5 a jusqu’à présent proposé 2 génériques (un à base de Sofosbuvir et un à base de Daclatasvir).
Les traitements étaient administrés par association des 2 médicaments. Là aussi, le groupe annonce une innovation galénique (nouvelle forme, nouveau dispositif d’administration ou optimisé). Un comprimé regroupant les deux principes actifs (Sofosbuvir + Daclatasvir). Nom de code : Assos-Vir. L’innovation vise 2 objectifs principaux : renforcer l’observance thérapeutique (respect de la posologie, suivi des traitements…) et la baisse du coût de production, afin de rendre le médicament plus accessible. Mais le laboratoire pharmaceutique ne communique aucun prix. « La baisse sera significative pour la prise en charge des patients », précise la directrice générale de Pharma 5.
Sur la galénique, le laboratoire n’est pas à son premier coup d’essai. Il a déjà associé 4 principes actifs pour la mise au point d’un anti-tuberculeux (Rafampicin+ Isoniazid+ Pyrazinamide+ Ethambutol). Autre laboratoire positionné sur le traitement de l’hépatite C: Galénica. Il propose deux médicaments à base des mêmes molécules (Sofosbuvir et Daclatasvir). Le traitement se substitue à l’ancienne association (Ribavirine et Interféron) dont l’injection présente de nombreux effets secondaires indésirables tels que l’anémie ou encore la grippe. Un comprimé de chaque produit/jour pendant 3 à 6 mois (selon les cas) permet un taux de guérison proche de 98%, d’après les différentes études cliniques réalisées. « Nos médicaments sont environ 50 à 60 fois moins chers qu’en Europe », fait valoir son management.
A l’état actuel, les malades ne guérissent pas de l’hépatite B. La vaccination est la principale mesure de prévention. Le vaccin est efficace à 95% pour prévenir l’infection et ses conséquences chroniques. Le médicament permet de stopper la multiplication du virus, de prévenir sa progression vers la cirrhose, les complications associées, l’insuffisance hépatocellulaire terminale et le cancer hépatocellulaire.
Pour le traitement, deux cas de figure se présentent. Pour les malades infectés du virus du Sida (double peine), les médicaments sont disponibles en bi ou trithérapie, grâce aux actions du Fonds mondial de lutte contre le Sida. Pour les porteurs qui n’ont que l’hépatite B, les médicaments sont accessibles au prix fort à l’étranger via un système d’Autorisation Temporaire (ATU) assez complexe. Sinon, le patient peut se contenter d’autres médicaments disponibles, notamment à base de molécules d’Interferon, Entecavir. Cependant, l’Interferon résiste au génotype D, prédominant à environ 94% au Maroc. A peine 6% des porteurs sont de génotype A. Quant à l’Entecavir, son coût est assez élevé (environ 5.200 DH/mois en plus d’effets secondaires importants). Les hépatites sont des maladies lourdes, qui se traitent sur plusieurs années. Leur suivi est très coûteux pour les malades et famille de porteurs. Rien que pour l’hépatite C, le traitement coûte par malade et par an environ 147.000 DH, en plus de 16.000 DH relatifs au coût des bilans biologiques de diagnostic et de suivi. Le traitement dure de 6 mois à une année pour une prise en charge totale.
Pour le traitement de première ligne, la Société Marocaine des Maladies de l’Appareil Digestif (SMMAD) recommande les molécules Entecavir et Tenofovir en monothérapie. Le Tenofovir étant le traitement de référence contre l’hépatite B depuis environ 10 ans, sa duplication est d’une portée stratégique pour le Maroc. Toutefois, pour un traitement efficace, une couverture médicale s’impose. Cependant, la population bénéficiant d’une couverture médicale reste aujourd’hui limitée. Les bénéficiaires de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) sont estimés à 64% de la population. Pour ceux qui n’en bénéficient pas, le suivi de la maladie est un calvaire. Quant à ceux qui bénéficient d’une mutuelle, il faut mettre la main à la poche au-delà d’un plafond. En dehors de la couverture médicale assurée par les établissements de soins de santé primaires, accessible à tous, la proportion de la population couverte par un mécanisme de financement mutualisé reste limitée. Au total, selon des estimations optimistes, à peine 60% de la population marocaine bénéficierait actuellement de ces modes de couverture. Les travailleurs de l’informel, les employeurs et salariés du secteur agricole et travailleurs indépendants représentent le gros des populations non couvertes par une assurance maladie.
Dépistage de l’hépatite
Par Jean Modeste KOUAME
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