Selon les estimations de l’OMS, les cas de tuberculose étaient au nombre de 10,4 millions en 2015, dont 1,8 million en étaient morts. Au Maroc, un total de 31.542 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été notifiés et mis sous traitement en 2016, au niveau des structures du ministère de la Santé.

Le Maroc a célébré hier 24 mars à l’instar de tous les pays membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Célébrée pour la deuxième année consécutive sous le slogan « S’unir pour mettre fin à la tuberculose », cette journée est l’occasion de sensibiliser au fardeau que représente cette maladie et d’appeler tous les pays du monde à s’engager davantage tant au niveau politique que social pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable des Nations unies (ODD). Selon les estimations de l’OMS, les cas de tuberculose étaient au nombre de 10,4 millions en 2015, dont 1,8 million en étaient morts. Pour le Maroc, un total de 31.542 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été notifiés et mis sous traitement en 2016, au niveau des structures du ministère de la Santé, dans le cadre du Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT). « L’analyse de la situation épidémiologique de la tuberculose et de sa dynamique au Maroc confirme l’influence importante des déterminants socio-économiques sur l’incidence de cette maladie.

Étant intimement liée à la pauvreté, à la précarité, à la malnutrition, à l’habitat insalubre et à la promiscuité, la tuberculose est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations », indique le ministère de la Santé. Et d’ajouter : « De par son importance, le ministère de la Santé a inscrit la lutte antituberculeuse comme priorité et cela s’est traduit par l’augmentation significative du budget annuel alloué au PNLAT, qui est passé de 30 millions de DH en 2012 à 60 millions de DH en 2016, en plus de l’appui financier du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme chiffré à près de 85 millions de dirhams sur la période 2012-2017. Cela a permis de réaménager les Centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires, de les équiper en appareils numériques de radiologie et en technologie de pointe basée sur la biologie moléculaire, tout en assurant la gratuité de toutes les prestations sanitaires à tous les patients tuberculeux ».

Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2017, le ministère de la Santé, en collaboration avec la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, la Ligue Marocaine de Lutte Contre la Tuberculose (LMLCT) et d’autres partenaires, a choisi le thème « Régionalisation avancée : nouveau levier de lutte contre les déterminants socio-économiques de la tuberculose », dans l’objectif de renforcer la dynamique de partenariat déjà en marche et d’assurer une meilleure implication des collectivités territoriales. Le ministère a également profité de cette journée pour lancer la quatrième Campagne nationale de dépistage de la tuberculose, en partenariat avec la LMLCT, SOS Tuberculose et Maladies respiratoires, les autres ONG œuvrant dans la lutte contre la tuberculose et les départements ministériels concernés. Cette campagne, qui se déroulera du 27 mars au 28 avril 2017, vise à renforcer le diagnostic précoce de la tuberculose et assurer l’accès au traitement des groupes de population à haut risque.

Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose

La Stratégie mondiale pour mettre fin à la tuberculose vise à mettre un terme à l’épidémie mondiale de tuberculose en réduisant le nombre de décès de 95% et l’incidence de 90% entre 2015 et 2035 et en faisant en sorte que plus aucune famille ne supporte de coûts catastrophiques liés à la tuberculose. Cette stratégie, qui a été adoptée par l'Assemblée mondiale de la Santé en mai 2014, souligne la nécessité de faire participer les partenaires du secteur de la santé mais aussi la protection sociale, du travail, de l’immigration et de la justice. Elle invite également le Secrétariat de l’OMS à aider les États membres à adapter et à concrétiser la stratégie, notant qu’il est important de s’attaquer au problème de la tuberculose multi résistante et de favoriser la collaboration transfrontière. Il est également demandé à l’OMS de suivre la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie et d’en évaluer l’impact du point de vue des progrès accomplis par rapport aux jalons et aux cibles fixées pour 2035.

Hajjar El Haïti