Au cours des dernières décennies, on n’a cessé de vanter les avantages de l’allaitement maternel pour la santé des nourrissons. Cependant, la situation de la pratique de l’allaitement au sein est toujours préoccupante.

Le monde entier célèbre aujourd’hui 29 mars la onzième Journée internationale de l’allaitement, l’occasion de rappeler aux femmes les bienfaits de l'allaitement en termes de santé pour le nourrisson. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que l’allaitement maternel constitue la référence pour l’alimentation de nourrisson pendant les premiers mois de la vie et recommande l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois et de le poursuivre ensuite jusqu’à l’âge de 2 ans au moins, en l’associant à une alimentation de complément qui convient.

« Le colostrum, sécrétion lactée jaunâtre et épaisse produite à la fin de la grossesse, constitue l’aliment parfait pour le nouveau-né qui doit commencer à s’alimenter dès la première heure qui suit la naissance. Si chaque enfant prenait le colostrum, si on ne lui donnait que du lait maternel pendant les six premiers mois et si l’allaitement maternel était maintenu jusqu’à l’âge de deux ans, on sauverait près de 800.000 vies d’enfants chaque année », indique l’OMS.

Malheureusement, en dépit des efforts entrepris dans le domaine de la promotion de l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la situation de la pratique de l’allaitement reste assez préoccupante. Au niveau mondial, moins de 40% des nourrissons de moins de six mois sont allaités exclusivement au sein. Au niveau national, la situation est encore plus critique. D’après les derniers chiffres du ministère de la Santé, seuls 27,8% des enfants sont nourris exclusivement au sein pendant les six premiers mois de leur vie. Le ministère note, par ailleurs, que seuls 26,8% des mères allaitent leur enfant post-accouchement, le reste ayant directement recours à des substituts comme le biberon. « Ce désintérêt résiderait principalement dans le mode de vie des femmes qui a considérablement évolué ces dernières années. En périmètre urbain, beaucoup d’entre elles travaillent et préfèrent parfois avoir recours directement au biberon. D’autres pensent, à tort, que le lait maternel seul n’est pas suffisant pour l’alimentation du bébé, lui préférant les laits en poudre, riches en vitamines et en calcium. Pourtant, il existe un lien établi entre un allaitement prolongé et des résultats plus élevés aux tests de QI et la réussite scolaire pour l’enfant », affirme le ministère qui prépare actuellement une campagne nationale de sensibilisation à l’allaitement maternel qui aura lieu du 1er au 10 avril prochain.

Hajjar El Haïti