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L'Opinion | Maroc | 05/02/2017
Le diabète de type 1 de l'enfance, appelé parfois insulinodépendant ou diabète juvénil ou débutant, est le résultat d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, a affirmé la présidente de la Société Marocaine d'Endocrinologie Diabétologie et Nutrition (SMEDIAN), Farida Jannan.
Dans une interview à la MAP, à l'occasion de la Journée mondiale du diabète, cette spécialiste du diabète a expliqué que les études récentes révèlent que les facteurs déclenchant le diabète juvénil chez les enfants peuvent également constituer un déséquilibre du système immunitaire, ce qui peut déclencher les maladies auto-immunes.
Parmi les facteurs, figure aussi l'abandon de l'allaitement maternel, la sédentarité et la prise de poids excessive durant la première année de vie de l'enfant, a indiqué Mme. Jannan, par ailleurs, professeure spécialisée dans la médecine de l'enfant à la Faculté de médecine et pharmacie de Casablanca.
L'accouchement par césarienne peut aussi être l'un des facteurs car ce type d'accouchement empêche le nouveau-né d'avoir un contact initial avec la flore de la muqueuse de la filière pelvi-génitale de sa mère (microbiote vaginal), a fait remarquer la spécialiste, expliquant que ce premier contact a d'importantes répercussions sur la constitution de la flore intestinale initiale du nourrisson.
L'épidémie mondiale du diabète de l'enfance est partiellement due à l'augmentation du nombre d'accouchements par césariennes, a-t-elle insisté, soulignant qu'il y a évidemment bien d'autres facteurs de risques, mais celui-ci doit être considéré avec attention vu qu'il est l'un des facteurs dont la preuve est désormais établie.
Le mode de vie urbain, qui se caractérise par la pollution, offre toutes les conditions qui conduisent au déséquilibre du système immunitaire, a fait valoir la professeure, notant que les populations du monde rural sont moins exposées à ses risques en raison de l'environnement sain et l'absence des produits chimiques dans les aliments.
Elle a, en outre, relevé que le nombre d'enfants âgés de moins de 5 ans touchés par le diabète augmente chaque année par rapport aux autres catégories d'âges, mettant l'accent sur l'intérêt du diagnostic précoce chez l'enfant et le nourrisson pour éviter le coma et l'importance du suivi et de l'éducation thérapeutique pour gérer le quotidien.
Pour une défense efficace contre cette maladie, la spécialiste recommande l'allaitement maternel ainsi qu'une alimentation et des modes de vie sains, soulignant que les antibiotiques et l'alimentation riche en graisses saturées expose l'enfant à un risque accrue d'obésité et de diabète de type 1.
S'agissant de la formation des médecins et infirmières opérant dans la médecine de l'enfant au niveau national, elle a indiqué que le ministère de la Santé et l'association œuvrent ensemble pour la mise en place d'un programme visant à accompagner les médecins généralistes en matière de diabète de l'enfance, ajoutant que ce programme va cibler plusieurs villes, dont Fès, Casablanca et Rabat.
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