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L'Opinion | Maroc | 03/02/2007
Malgré le peu de progrès accomplis sur le plan clinique durant
la dernière décennie, l’inhibition spécifique du
facteur de croissance vasculaire (VEGF) avec le Bevacizumab est l’une
des nouvelles approches les plus prometteuses.
Les traitements inhibant l’angiogenèse tumorale (processus de vascularisation
de la tumeur) sont des traitements novateurs qui consistent à priver
la tumeur de l’irrigation sanguine dont elle a besoin pour croître
et disséminer des métastases (cellules cancéreuses qui
envahissent d’autres organes). Le premier médicament antiangiogénique,
appelé Bevacizumab, a été lancé en 2005 au niveau
mondial pour le traitement du cancer colorectal avancé, il est le seul
et le premier agent antiangiogénique à démontrer une amélioration
sans précédent de la survie et la qualité vie des patients
atteints de tumeurs les plus courantes : le cancer colorectal, le cancer du
sein et le cancer du poumon non à petites cellules.
Certaines formes de cancer du sein sont traitées avec succès, mais d’autres sont plus difficiles à combattre, c’est le cas des cancers métastatiques avec sur expression tumorale de HER2. C’est-à-dire, lorsque les cellules de la tumeur ont à leur surface de trop nombreuses protéines appelées HER2.
Pour ces cancers particuliers, le trastuzumab présente un mode d’action
spécifique. Cette protéine est notamment capable de bloquer les
fameux récepteurs HER2. Ce médicament a prouvé son utilité
dans le cadre de plusieurs études.
Concernant l’étude appelée HERA présentée
lors du Congrès de Tanger en avril 2007, il s’agit de la première
fois, dans l’histoire des essais cliniques adjuvants du cancer du sein,
qu’une nouvelle thérapie démontre, au travers de trois essais
randomisés, un impact profond et précoce sur le cours naturel
de la maladie : à savoir une réduction de 50% des rechutes tout
venant et plus particulièrement une réduction de moitié
des rechutes à distance du sein, réputées non-guérissables.
Le 14ème Congrès de la Société Marocaine de Cancérologie a été l’occasion d’acquérir une vision d’ensemble de la cancérologie au Maroc. Ce fût également l’occasion d’être informés des toutes dernières découvertes des chercheurs et des dernières actualités sur les cancers du sein et les cancers colorectaux.
Créée à Casablanca en 1992, la Société Marocaine de Cancérologie est une association scientifique qui réunit des cancérologues, des médecins et des cliniciens.
Ses missions principales consistent à informer les cancérologues
en particulier et les médecins et professionnels de la santé lors
de réunions régulières et de manifestations scientifiques
tel que ce 14ème Congrès national.
Elle a pour but aussi de former les cancérologues et le personnel des
services spécialisés en cancérologie, et promouvoir auprès
de ces scientifiques des techniques cliniques et les dernières thérapies
disponibles en matière de lutte contre les cancers.
Au Maroc, le nombre de personnes atteintes d’un cancer augmente régulièrement.
Selon les estimations du Centre International de Recherche sur le cancer l’incidence
actuelle se situerait entre 35 000 et 50 000 nouveaux cas par an.
En matière de thérapies, l’avenir est sans doute à
des thérapeutiques adaptées, non pas aux patients mais à
leur tumeur. Les caractéristiques biochimiques et génétiques
de chaque tumeur sont de mieux en mieux étudiées.
Entre huit et neuf pour cent des femmes développent un cancer du sein
pendant leur vie, ce qui en fait un des types de cancer les plus répandus
chez les femmes. C’est la première cause de mortalité chez
la femme.
Face à ce fléau, l’arsenal thérapeutique des praticiens
marocains est enrichi par de nouvelles molécules comme l’anti-HER2.
Le trastuzumab est actuellement indiqué en traitement chimiothérapique
de certaines formes avancées de cancer du sein, et seulement lorsque
les cellules de la tumeur sur-expriment un récepteur dit HER-2.
Une tumeur sur-exprimant Her2 peut augmenter et s’étendre très vite parce que Her2 favorise la croissance et la division des cellules cancéreuses. Cela concerne environ une femme sur cinq. On constate des niveaux élevés de HER2 dans une forme particulièrement agressive de la maladie qui réagit mal à la chimiothérapie.
L’étude HERA, est l’une des plus grandes études jamais réalisée sur des patientes atteintes de cancer du sein. L’inscription à l’essai a commencé en décembre 2001 et on a compté presque 5 100 patientes HER2 positives, dans 480 sites répartis dans 39 pays. HERA est un essai aléatoire qui évalue l’utilisation d’une chimiothérapie systémique adjuvante et d’une radiothérapie (si pertinente), suivie ou non, de l’administration du Trastuzumab aux trois semaines pendant 12 à 24 mois chez des femmes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif aux premiers stades.
L’étude HERA permettait l’emploi d’une vaste gamme
de régimes de chimiothérapie et les patientes dont les ganglions
lymphatiques étaient atteints ou non étaient admissibles à
l’étude.
Selon l’analyse intérimaire, on a atteint le premier objectif d’efficacité.
En effet, il a été démontré que dans les volets
de 12 et 24 mois, les patients qui ont reçu le trastuzumab ont affiché
une amélioration importante du taux de survie sans maladie (la durée
après la thérapie pendant laquelle on ne trouve pas de signes
de la maladie). Au suivi d’un an, on n’a pas encore atteint l’objectif
secondaire de survie globale, mais une amélioration du taux d’ensemble
de suivie est possible aussi, à mesure que les données progressent
dans le temps.
En conclusion, vu l’évolution qu’a connue la cancérologique ces dix dernières années, il a été très opportun de traiter des actualités thérapeutiques du cancer du sein en raison de sa grande fréquence dans notre pays et celle des cancers colorectaux vu leur augmentation régulière, et en raison du développement des techniques thérapeutiques aussi bien chirurgicales, radiothérapiques que médicales.
Hafid FASSI FIHRI
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