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Le matin | Maroc | 01/02/2007
Conscients que ces derniers constituent un maillon fort dans la chaîne de l'évolution du cancer, les professionnels de la santé ont décidé de mener la guerre auprès de cette tranche de la population.
Les habitudes s'acquièrent à un âge précoce et les enfants sont fortement influencés par l'environnement dans lequel ils évoluent. «C'est avec les enfants que la prévention prend tout son sens. Il est de notre devoir, en tant que parents et adultes, de leur montrer tous les dangers évitables. Le cancer en est un. La fameuse expression «mieux vaut prévenir que guérir» est applicable aussi au cancer», affirme à juste titre Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma, représentante spéciale de la campagne.
Aussi, à partir du 4 février, proclamé par l' UICC journée mondiale du cancer, des messages forts seront émis, et ce tout au long de l'année, selon un calendrier préétabli. Leur but est de permettre aux enfants et aux jeunes d'évoluer dans un environnement sans tabac, de les encourager à adopter un style de vie équilibrée de leur apprendre à se protéger du soleil et à se renseigner sur la vaccination contre les virus provoquant un cancer.
«L'objectif de cette campagne est de diminuer l'incidence du cancer en passant par l'éducation des enfants. Cette pathologie provoque 7 millions de décès. Il y a 25 millions de personnes qui vivent avec cette maladie et 11 millions de nouveaux cas qui se déclarent chaque année, tandis que 16 millions sont prévus pour l'an 2020. Au Maroc, la prise en charge du cancer est très coûteuse, les conditions sociales et psychologiques sont trop dures et les résultats thérapeutiques très limités en dépit des progrès réalisés. D'où la nécessité à recourir à la prévention, sachant que 43% des cancers sont évitables», déclare le Pr Fouzia Msefer Alaoui, membre au Conseil d'administration de l'association Lalla Salma de lutte contre le cancer.
Cette prévention est primordiale, d'autant plus qu'elle est simple. Toutefois, avant de mener une action dans les règles de l'art, il faut d'abord identifier les besoins de la population en matière de sensibilisation. Pour ce faire, les spécialistes ont mis en place des registres de cancer pour identifier les plus fréquents. «Les résultats montrent que le cancer le plus fréquent est celui du sein, suivi de celui du col de l'utérus. Le cancer des poumons arrive en troisième position, mais il est en train de gagner du terrain. D'autres ont tendance à augmenter, comme les cancers colorectaux, qui sont liés à l'alimentation», nous apprend le Pr Abdellatif Benider, chef du service oncologie au CHU Ibn Rochd.
Sensibiliser les tous petits aux méfaits du tabac est également jugé primordial par le Pr Mohamed Bartal, président de l'association AMAPES Stop Tabac. «Tout le monde sait que si les adultes ne fumaient pas, les enfants ne le feraient pas non plus. Il est donc essentiel de faire en sorte que l'environnement soit sans fumée. 30% des cancers sont dus au tabac».
Le PR H. Benchikhi, dermatologue, met l'accent sur la protection contre le soleil comme moyen de prévention des cancers cutanés. «Il existe un lien évident entre ces cancers (qui représentent 23,35% de l'ensemble des cancers) et l'exposition au soleil. On a tort de penser qu'ils ne tuent pas. Les enfants d'aujourd'hui font les cancers de demain. Il faut donc les protéger», recommande-t-elle. Quant au Pr Nabila Lahlou, elle met l'accent sur le rôle de l'éducation et de la sensibilisation dans le domaine de l'alimentation. «Il faut que des cours de nutrition soient donnés dans nos écoles.
Cela se fait dans les autres pays, pourquoi pas au Maroc? », se demande-t-elle.
Le plan d'action
Kenza Alaoui
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