Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Société marocaine des sciences médicales, présidée par le Pr Saïd Moutawakil, a organisé, le week-end dernier à Casablanca, le 45e Congrès maghrébin et le 33e Congrès national médical avec pour thème « La santé mentale au Maghreb ».

C’est le volet santé mentale chez l’enfant qui a retenu l’attention. Un thème développé par le docteur Mustapha Deniel, directeur exécutif de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE), que préside Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, partenaire de la Société Marocaine des Sciences Médicales (SMSM). Le Dr Deniel a entamé son allocution par une définition de la santé avant d’aborder le thème épineux de la santé mentale chez l’enfant et de l’adolescent. La « santé » est définie comme un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté. L’Organisation Mondiale de Santé (OMS) définit, également, la santé mentale : « Elle englobe la promotion de bien-être, la prévention des troubles mentaux et la réadaptation des personnes atteintes de ces troubles », résume-t-elle.

Les premiers stades de la vie constituent un moment particulièrement important pour promouvoir la santé mentale et prévenir les troubles mentaux chez l’adulte, qui se déclarent déjà à l’âge de 14 ans. « La cartographie de la maladie a changé de manière spectaculaire », déclare le directeur exécutif de l’ONDE. Un pourcentage situe les enfants et adolescents qui souffrent d’une pathologie mentale entre 10 et 20%. La dépression occupe, elle, une large place dans les maladies qui frappent les jeunes entre 15 et 19 ans, selon les données de l’OMS, tandis que 23% des pays membres de cette organisation n’ont pas de programme de santé mentale pour les enfants et les adolescents.

Pour la lutte contre ce fléau au Maroc, on a commencé par dresser l’état des lieux à travers des études, réunir les données au centre national d’écoute et de signalement, des rencontres, des discussions, des sondages, l'organisation de journées de sensibilisation au niveau des différentes régions du Maroc (établissements scolaires, maisons des étudiants, orphelinats, centres de réinsertion…), la signature de conventions avec les organismes spécialisés, le lancement d'actions de synergie entre les intervenants (départements concernés, institutions, ONG), la multiplication et le renforcement des actions des enfants parlementaires et des jeunes anciens du parlement de l’enfant en faveur des enfants et adolescents. Les objectifs de tout cela est de promouvoir les actions pour protéger l’enfant et l’adolescent, accompagner les enfants victimes de violence et d’exploitation, lutter contre les stigmatisations et discriminations des enfants en danger et à risques, repérer et accompagner les enfants et adolescents à risque psychosocial. L’ONDE a établi un plan en trois étapes avec 19 objectifs qu’il s’évertue à faire exécuter.

Mohamed Mellouk