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Le matin | Maroc | 14/11/2016
Une mauvaise alimentation peut porter préjudice à notre santé. Au Maroc, la situation nutritionnelle est paradoxale. En effet, on y observe aussi bien des enfants ayant un faible poids à la naissance ou sujets à des carences que des enfants en situation de surpoids, voire obèses.
L’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a publié les résultats de son rapport mondial sur la nutrition en 2016. Réalisé par un groupe d’experts indépendants, ce document révèle un manque de progrès dans la lutte contre la malnutrition, en particulier dans les pays de l'Afrique de l’Ouest, dont le Maroc. « Avec un taux de 33,1% chez les femmes en âge de procréer, le Maroc est hors course pour atteindre les objectifs de réduction de l'anémie qui peut entraîner la mort de la mère, celle du nouveau-né, des prématurités et de faibles poids à la naissance », précise le rapport. Cette région est aujourd'hui la seule où le nombre d’enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition chronique (retard de croissance) est en hausse (30%). Ils sont également 1,4 à 1,6 fois plus sensibles aux maladies, ce qui entraîne des effets sur leur santé à long terme, mais aussi sur leur capacité à travailler plus tard. Cependant, malnutrition ne rime pas qu’avec faible poids. En effet, le rapport note également que « 31% des adultes de la région sont en surpoids ou obèses ».
Au Maroc, des améliorations certaines ont été constatées. En effet, le ministère de la Santé a mis en place un ensemble d’interventions telles que la surveillance de la croissance, la promotion de l’allaitement maternel, la supplémentation en vitamines et en sels minéraux des enfants et des femmes durant et après la grossesse ainsi que la promotion de la consommation d’aliments fortifiés en micronutriments. De même, le ministère de la Santé a mis en place une stratégie nationale de la nutrition 2011-2019.
Cependant, une bonne nutrition de l’enfant passe aussi par une bonne nutrition de la mère, avant et pendant sa grossesse. Hélas, au Maroc, 5,9% des enfants nés à terme ont un faible poids à la naissance (moins de 2.500 grammes), révèle un document du ministère. De même, l'allaitement au sein pendant les 6 premiers mois est passé de 62% en 1992 à 15% en 2006 pour finalement s’établir à 27,8% en 2016. Aussi, 9% des enfants souffrent de malnutrition aiguë, conséquence d’une alimentation insuffisante, 18% sont atteints de malnutrition chronique qui révèle la qualité de l’environnement et du développement socioéconomique d’une population, et 10,2% présentent une insuffisance pondérale.
Par ailleurs, les enquêtes réalisées par le département ont montré que 31,6% des enfants âgés de 6 mois à 5 ans présentent une anémie par carence en fer, 40,9% des enfants de 6 à 72 mois souffrent d’une carence en vitamine A et 63% des enfants âgés de 6 à 12 ans ont une carence en iode, dont 22% présentent un goitre.
Enfin, 2,5% des enfants de moins de 2 ans présentent un rachitisme radiologique. Pourtant, les instances internationales sont unanimes : la correction des problèmes nutritionnels permet d’améliorer le quotient intellectuel de la population.
Paradoxalement, le rapport sur la nutrition en 2016 note que 10,7% des enfants de moins de 5 ans ont un surpoids (56,5% chez l’adulte) et 5,4% sont obèses (22,3% chez l’adulte), en rapport avec le changement du mode de vie. En effet, l'apport énergétique est passé de 2.202 kilocalories (kcal) en 1970 à 3.270 kcal en 2016. De même, la pratique de l’activité physique connaît une régression : seuls 50% des jeunes en pratiquent une, selon le ministère.
Priscilla Maingre
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