La communauté internationale célébrera le jeudi 28 courant la Journée mondiale contre l'hépatite. Une maladie qui fait de nombreuses victimes à travers le monde et au Maroc où elle affecte plus de 3 millions de personnes. L’occasion pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de tirer la sonnette d’alarme sur les risques hépatiques et d’exhorter les pays à renforcer les tests de dépistage et l'accès aux traitements pour les 400 millions d'individus dans le monde infectés par l'hépatite B ou C.

Il faut dire que la situation demeure préoccupante. Selon l’agence onusienne, le nombre de personnes atteintes de l'hépatite B ou C dans le monde est plus de 10 fois supérieure à celui des personnes infectées par le VIH.

« Dans le monde, 400 millions de personnes sont infectées par les virus de l’hépatite B ou C, soit 10 fois plus que le nombre de celles qui vivent avec le VIH. On estime que 1,45 million en sont mortes en 2013, contre moins d’un million en 1990 », a précisé récemment l’organisation.

Plus grave encore, seulement une personne atteinte de l'hépatite virale sur 20 a conscience de l'être et seulement 1 sur 100 reçoit un traitement.
« Il est temps de mobiliser une réponse globale contre l'hépatite qui soit d'une ampleur comparable à celle générée pour lutter contre d'autres maladies transmissibles, telles que le VIH/sida et la tuberculose », a estimé la directrice générale de l'OMS, Dr Margaret Chan.

Face à l’ampleur du fléau, « nous devons agir tout de suite pour mettre un terme aux décès évitables dus à l’hépatite », a relevé, pour sa part, le Dr Gottfried Hirnschall, directeur à l’OMS du département VIH/sida et du Programme mondial de lutte contre l’hépatite. Pour cela, estime ce dernier, « il faut développer rapidement l’accès aux services et aux médicaments pour ceux qui en ont besoin ».

Il est à rappeler que 194 gouvernements ont adopté la première Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale en mai dernier, lors de l’Assemblée mondiale de la santé. A cette occasion, les participants avaient convenu des premières cibles mondiales, parmi lesquelles parvenir à traiter 8 millions de personnes contre l’hépatite B ou C d’ici à 2020, a indiqué l’OMS dans un communiqué.

« A plus long terme, la stratégie vise à diminuer de 90% le nombre des nouvelles infections et de 65% le nombre des décès dus à l’hépatite virale d’ici à 2030 par rapport aux chiffres de 2016 », a souligné l’agence.

Notons qu’il existe un vaccin et un traitement efficaces pour l’hépatite B. En revanche, pour l’hépatite C, il n’existe pas de vaccin, mais ces dernières années, des progrès spectaculaires ont été accomplis dans le traitement de la maladie, a assuré l’OMS, soulignant l'importance de renforcer les mesures de sécurité en matière de transfusion du sang, y compris en se dotant d'un dépistage systématique de qualité.

Dans le registre de la prévention, l'OMS insiste sur « l'adoption de pratiques d'injection sécurisées, de services de réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables, mais aussi de pratiques sexuelles plus sûres, y compris via la réduction du nombre de partenaires et l'utilisation de préservatifs ».

Il est à souligner que le second Sommet mondial sur l’hépatite se tiendra à Sao Paulo (Brésil) du 29 au 31 mars 2017.

Alain Bouithy