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L'économiste | Maroc | 08/06/2016
Peut-on jeûner en étant diabétique ? La réponse n’est pas tranchée, car les risques associés au jeûne sont élevés malgré une stricte surveillance. Dans tous les cas, il faut absolument consulter son médecin. Entretien avec le Pr. Jamal Belkhadir, endocrinologue et président de la Ligue marocaine de lutte contre le diabète.
L’Economiste : Une personne diabétique peut-elle observer le jeûne du Ramadan ?
Jamal Belkhadir : La décision médicale d’autoriser le jeûne du Ramadan demeure personnalisée et tient compte de l’état de santé du patient, de son âge, du type de traitement médicamenteux, de la qualité de l’équilibre du diabète, de la qualité du suivi et de l’absence de complications.
Dans le cas du diabète de type 1, qui nécessite le recours à l’insuline, dès le diagnostic de la maladie, les diabétiques ne doivent pas jeûner. Cependant, si le patient insiste malgré l’avis médical, il faut instaurer une auto-surveillance glycémique pluriquotidienne qui permettra de dissuader aisément le diabétique de jeûner.
Dans le cas du diabète de type 2, il est fortement déconseillé au patient de jeûner notamment devant la présence de complications diabétiques rénales, oculaires, neurologiques, cardiaques ou devant une maladie du foie. Les personnes mal équilibrées, âgées ou qui viennent de subir une intervention chirurgicale sont également dispensées du jeûne.
Quel régime alimentaire pour les patients qui tiennent absolument à jeûner ?
Pour les diabétiques jeûneurs, il faut veiller à organiser les prises alimentaires autour de 3 repas « en heures décalées » et éviter de grignoter continuellement tout au long de la nuit. Ce qui correspond à un petit déjeuner pris très tôt, un déjeuner à la rupture du jeûne et un dîner dans la nuit.
Il importe d’équilibrer les différents repas en veillant à apporter des aliments des principaux groupes féculents, fruits et légumes, viande, poisson ou œufs, produits laitiers. De même, il faut penser aux soupes, plats et tagines permettant de manger un peu plus de légumes. Ne pas négliger les salades variées.
Quant aux sucres lents, pain, semoule, orge, vermicelles, ils doivent être consommés avec modération. Le mode de cuisson doit être diversifié mais doit éviter les fritures et l’utilisation des graisses d’origine animale. L’hydratation doit être suffisante et régulière sur cette période (eau, thé, café…).
La surveillance glycémique doit être accrue durant cette période ! Il est vivement conseillé de consulter son médecin avant le Ramadan pour faire le point sur l’équilibre de son diabète. Et dans tous les cas, il faut connaître ses limites et ne pas hésiter à rompre le jeûne en cas de besoin, voire consulter un médecin ou les urgences.
Comment organiser la prise de médicaments ?
Les médicaments dont l’action consiste à augmenter la sensibilité à l’insuline sont associés à un risque nettement plus faible d’hypoglycémie que les composés qui agissent en augmentant la sécrétion d’insuline. Toutefois, la répartition des doses doit être modifiée. Les deux tiers de la dose quotidienne totale doivent être pris immédiatement avant le repas du soir et le dernier tiers avant le repas du matin.
On estime que les sulfonylurées (médicaments oraux pour le diabète type 2) ne sont pas adaptés aux périodes de jeûne en raison du risque inhérent d’hypoglycémie, ils doivent être utilisés avec précaution. Les nouveaux sulfonylurées se sont avérés efficaces et sont associés à un risque d’hypoglycémie plus faible. Les doses quotidiennes sont maintenues, voire réduites du tiers selon les cas et prises au moment du la rupture du jeûne.
Les inhibiteurs de la DPP4 qui entraînent très peu d’hypoglycémie sont mieux adapté au jeûne du Ramadan et sont pris selon les cas soit en une seule prise au Ftour, soit en deux au Ftour et au Shour.
Tilila EL GHOUARI
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