Arrivé à terme, le plan stratégique national de lutte antituberculeuse connaîtra une refonte pour une reconduction à l'horizon 2021. La préparation de la nouvelle stratégie devra débuter en juin prochain pour une livraison fin 2016.

Le Maroc lancera une nouvelle stratégie de lutte antituberculeuse. Après celle couvrant la période 2011-2015 et le plan d’accélération de la réduction de l’incidence (2013-2016), cette nouvelle stratégie devra s’étaler de 2017 à 2021. « Le nouveau plan stratégique national (PSN) doit consolider les acquis des 2 derniers plans, tenir compte des difficultés rencontrées pour l’atteinte des objectifs escomptés et des nouvelles opportunités, ainsi que des orientations de la stratégie mondiale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’après 2015 », souligne la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies, relevant du ministère de la Santé.

À l’instar des autres PSN, la préparation de ce dernier, qui devrait débuter en juin, sera conduite à travers un processus « participatif » impliquant l’ensemble des acteurs (départements ministériels, ONG, universités, secteur privé, secteur militaire, partenaires internationaux...), ce qui garantira un « solide ancrage aux résultats attendus et la mise en œuvre des moyens et de l’appui nécessaire à leur atteinte », précise le ministère de la Santé. Ce processus sera d’ailleurs appuyé par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour une livraison finale de la stratégie fin 2016.

Par ailleurs, il faut rappeler que l’année 2016 signe le passage des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) aux nouveaux Objectifs de développement durable (ODD). Ces derniers visent, entre autres, à mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. « Le Maroc, pays où la tuberculose persiste comme un problème de santé publique, a adopté la stratégie mondiale de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2035. Celle-ci a pour but de promouvoir l’action dans trois domaines principaux, à savoir les soins et les mesures préventives intégrés centrés sur le patient, les politiques audacieuses des systèmes de soutien et une intensification de la recherche et de l’innovation », précise le ministère de la Santé. La stratégie fixe des objectifs ambitieux comme la réduction de 95% des décès causés par la tuberculose et une réduction de 90% des cas de tuberculose d’ici 2035. À souligner que l’incidence de la tuberculose a considérablement régressé ces dernières années au Maroc. Elle est passée de 107 cas pour 100.000 habitants en 2000 à 89 cas pour 100.000 habitants en 2015, soit une réduction de 17%, avait révélé récemment le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi.

« Cette réduction a pu être réalisée grâce aux efforts du ministère de la Santé qui a consenti des ressources supplémentaires dans sa lutte contre la tuberculose. De 30 millions de dirhams en 2012, le budget réservé à cette lutte est ainsi passé à 65 millions en 2015 », avait affirmé M. El Ouardi. Aussi, le ministre a précisé que son département a déployé 60 centres spécialisés dans la lutte antituberculeuse, munis d’équipements de pointe, notamment les appareils de radiologie numérique et les microscopes à fluorescence.

30.000 nouveaux cas chaque année

Trente mille cas de tuberculose sont détectés chaque année au Maroc. La maladie est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations. Elle est également liée à l’habitat insalubre, la densité élevée des populations, la promiscuité, la malnutrition, la précarité et la pauvreté.

Mohamed Amine Hafidi