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Le matin | Maroc | 23/01/2007
Virale ou microbienne En gros, une angine peut avoir soit une origine virale, soit microbienne. La première forme est la plus fréquente et elle est plutôt bénigne. En d'autres termes, l'angine virale guérira toute seule et, aussi bien, avec ou sans traitement antibiotique.
En général, une bonne dose de repos associée aux médicaments habituels de la fièvre devrait suffire.
La légitimité de ce traitement léger est toute simple, car si les antibiotiques sont connus pour être efficaces contre les bactéries, en revanche, ils n'ont aucune action sur les virus. De ce fait, une consommation abusive d'antibiotiques est de nature à faire beaucoup plus de mal que de bien.
Et c'est sur ce point précis qu'il faut s'arrêter dans le cas d'une angine d'origine microbienne. En effet, lorsqu'il s'agit d'angine bactérienne, un traitement à base d'antibiotiques s'impose, justement, afin d'éviter les complications citées précédemment. Parallèlement, si les poussées d'angine se font très fréquentes chez l'enfant, le médecin pourrait envisager une ablation des amygdales, lorsque celles-ci sont trop endommagées.
Mais auparavant, il faut bien cerner les symptômes d'une angine et ne pas la prendre à la légère. Cela peut commencer par des picotements au fond de la gorge, une gêne à la déglutition, de sorte que l'enfant n'arrive plus à avaler autre chose que du liquide.
Les maux de tête viennent parfois s'ajouter au reste, tout comme des frissons et des montées de fièvre. Un contrôle au toucher de la région douloureuse du cou révèle une augmentation de volume.
Autant de symptômes qui imposent une consultation dans les plus brefs
délais, au lieu de procéder par automédication et exposer
ainsi l'enfant, soit à un bombardement
inutile en antibiotiques en cas d'angine virale, soit aux risques liés
à l'angine microbienne.
Atchoum !
Les rhumes sont également à traiter avec beaucoup d'attention car, généralement, ils ont la fâcheuse manie de dégénérer en angine ou en otite.
Lorsque la fièvre est très élevée ou persiste plus
de deux jours, et si des douleurs ou gênes sont localisées au niveau
des oreilles ou de la gorge, mieux vaut consulter un médecin sans tarder.
Ce dernier examinera l'enfant et décidera si un traitement antibiotique
est justifié ou, a contrario, si un simple
traitement d'angine bénigne peut suffire.
Négligence à haut risque !
Les complications liées à une vulgaire angine sont très fréquentes, du fait que l'automédication revêt l'aspect d'un sport national chez nous.
En effet, le rhumatisme articulaire aigu est une complication possible et grave d'une angine à streptocoques. Elle peut entraîner, à moyen et long terme, une maladie des valves cardiaques avec un risque vital.
Le cas de Yasser et Rokia est édifiant à ce propos. Le premier était âgé de 10 ans quand il a eu une angine. Ses parents se rendent chez le pharmacien du coin et reviennent avec un sirop à la fraise.
L'enfant prend avec beaucoup de plaisir son breuvage et au bout de quelques jours, plus d'angine ! Quelques semaines plus tard, Yasser rechute de façon brutale : poussées de fièvre, délires et abattement général.
Le médecin de famille évoque une sorte de rhumatisme, mais préfère
orienter son jeune patient chez un pédiatre.
Ce dernier n'arrive pas à y voir plus clair et renvoie la balle à
un cardiologue, qui sera aussi «inopérant» que son confrère.
L'enfant n'arrivait plus marcher, jusqu'à perdre complètement
l'usage de ses jambes.
Son père l'emmène alors à Casablanca chez un médecin qu'on lui a conseillé. Le verdict tombe aussitôt : rhumatisme articulaire aigu, à cause de l'angine microbienne qui nécessitait un traitement antibiotique. Des mois de traitement à base de corticoïde seront nécessaires pour le tirer d'affaire.
Rokia, quant à elle, se retrouvera avec une complication cardiaque qui
ne fera son apparition qu'une fois âgée et enceinte.
Son verdict était plus dramatique : deux valves cardiaques endommagées,
nécessitant une intervention à cœur ouvert avec, à
la clé, une facture hospitalière de plus de 230.000 dirhams.
Abdelhakim Hamdane
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