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Revue de presse

La polyarthrite rhumatoïde au Maroc : Un Problème majeur de santé publique

L'Opinion | Maroc | 20/01/2007

La polyarthrite rhumatoïde (PR), maladie rhumatismale qui s’attaque aux articulations, constitue un véritable problème de santé, tant par la proportion croissante des personnes concernées que par ses répercussions sur la qualité de vie des patients. Sans parler du dégât socioéconomique qu’elle représente. Elle peut apparaître à n’importe quel âge, mais on l’observe surtout entre 40 et 60 ans.

La prédominance féminine est nettement marquée : 4 femmes pour un homme. Sa prévalence est classiquement estimée à 1% de la population adulte. Cette prévalence varie d’une région du globe à l’autre. Au Maroc, selon les estimations, 0,5 à 1% de la population serait concernée.

Trop souvent, le grand public assimile les rhumatismes à une seule affection concernant uniquement les personnes âgées. Pourtant, ce terme recouvre de nombreuses maladies (arthrose, spondylarthrite ankylosante, psoriasis arthritique…), dont certaines formes peuvent concerner les enfants. La polyarthrite rhumatoïde est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires.
De cause inconnue, Cette maladie systémique du tissu conjonctif se caractérise par un phénomène inflammatoire qui atteint les articulations entraînant un gonflement (oedème) à l’origine de vives douleurs, en particulier la nuit. Les mains et les pieds sont généralement les articulations les plus touchées.

La maladie évolue par poussées successives, chacune causant des destructions articulaires plus ou moins importantes mais dont l’accumulation entraîne des déformations très handicapantes. Pour les malades, des actes quotidiens (se lever, se raser, boutonner une chemise…) se transforment en véritable calvaire. Douleur, fatigue, handicap peuvent ainsi considérablement altérer la qualité de vie, physique mais également mentale. A coté de ces dégâts qu’elle entraîne, elle est aussi responsable de grandes pertes économiques tant pour le malade que pour son entourage et la société. A ceux-ci s’ajoutent les conséquences néfastes de ce rhumatisme inflammatoire chronique (RIC), sur le vécu journalier et la place du patient polyarthritique dans la société.

Les maladies chroniques causent en général, un préjudice important à la situation du malade, de son entourage et aussi à l’Etat. La PR constitue un véritable problème de santé mondiale, en raison des dépenses économiques dont elle est responsable.
Les études réalisées sur les coûts directs de la PR sont multiples. Malgré les différences entre les résultats, elles sont toutes unanimes sur l’énorme préjudice que la PR fait atteindre à l’économie de l’Etat et à la situation financière du patient : aux Etats-Unis par exemple sur 1063 patients suivis pendant 12 ans le Coût direct est de 6000 dollars / patient/an soit (48.000 dh/ patient/an), en France, sur une Etude réalisée dans 7 villes Française, ce coût est de 3590 Euro / patient/an soit (39.500 dh/ patient/an) En Afrique et au Maghreb en particulier, des études de ce genre sont inexistantes. Des ébauches de travaux similaires commencent à voir le jour.

Une étude tunisienne a essayé de faire une évaluation économique de l’hospitalisation dans un service tunisien de rhumatologie. Ce travail prospectif étalé sur 6 mois et portant sur 20 cas incidents de PR a révélé que le coût moyen de la prise en charge d’une PR en milieu tunisien au cours d’une hospitalisation est de 323 DT (dinars tunisiens) soit 2500 DH.
Au Maroc, l’impact socioéconomique de la PR sur la vie des patients et sur l’économie sanitaire de l’Etat n’a jamais fait l’objet d’études à grande échelle.

Nous avons pu observer, cependant, une étude sur le retentissement socioéconomique de la PR au Maroc à propos de 100 cas, celle-ci a fait l’objet d’une thèse de Doctorat en médecine. L’étude a porté sur 100 patients suivis pour une PR. La sélection a été faite au hasard. L’échantillon a intégré des patients suivis à l’Hôpital El Ayachi de Salé, spécialisé dans les maladies rhumatismales, et d’autres dans des structures privées. Sur le plan social, Les résultats de cette étude montrent que six femmes (10 % des sujets mariés) ont divorcé à cause de la maladie alors que 66% des sujets rapportent avoir des problème sexuels, 8 % voient leurs maris convoler en secondes noces. Au travail 65 % des malades ont cessé leur activités professionnelle dans les 3 premières années de la maladie et que 19 % des enfants des patient ont arrêté leurs scolarisation. Les patients se plainent aussi des difficultés journalières : 84 % pour les taches journalières et 46 % pour les activités de loisirs.

Sur le plan financier, L’étude montre les énormes difficultés financières engendrées par la PR. En effet, 90% des patients estiment que leur maladie chronique leur cause des problèmes financiers. La mauvaise observance du traitement rapporté dans 61 cas, est exclusivement due à des difficultés financières. Celles-ci sont dues d’une part, à l’élévation des coûts des soins contrastant avec la faiblesse des conditions socioéconomiques de la population, notamment la pauvreté, et d’autre part à la multitude des problèmes du secteur de la santé publique, principale source de soins surtout pour les couches sociales les plus défavorisées, à la précarité du système de sécurité sanitaire marocain, au manque de mesures efficaces entreprises par l’Etat ou par des organismes non gouvernementales, pour aider cette catégorie de patients aux conditions socioéconomiques défavorisées.

L’étude rapporte aussi que les patients sont souvent épaulés par des membres proches ou lointains de leur famille, bénéficiant ainsi d’un soutien socio psychologique et/ou financier, mais ce soutien reste insuffisant puisque la PR a besoin d’une prise en charge non seulement coûteuse, mais aussi durable toute la vie.

Il est donc temps d’envisager dans notre pays des solution urgentes et pratique pour faire face aux graves problèmes socioéconomique causées par la PR. pour y parvenir, il faudrait évidemment remédier aux difficultés dont souffrent le secteur social au Maroc, le secteur de la santé et celui de la sécurité social. Une mobilisation et une sensibilité des responsables à tous les niveaux, pour une intégration dans leurs plans d’action, des schémas d’aides sociales et financières pour cette catégorie de malades chronique devraient être des actions prioritaires. La création d’association par les malades serait aussi d’une utilité externe pour ces malades. Elle passe par la nécessité de l’alphabétisation.

Dans l’attente de solution concrètes à l’instar de ce qui existe en occident, les praticiens devons garder à l’esprit que la prise en charge d’un patient souffrant de PR ne doit pas se limiter à l’examiner et à lui prescrire des ordonnances de bilans et de traitement . Elle doit tenir compte de son environnement socioprofessionnel et psychologique. Le praticien doit évaluer chez chaque patient, le degré du retentissement de la maladie sur sa situation financière, son vécu sociale et psychologique. Il pourra aussi lui proposer dans la mesure du possible, des solutions simples pouvant alléger ses nombreux problèmes conclue l’étude.

La polyarthrite rhumatoïde : De la rémission à la guérison ?

Il n’existe pas de moyen de guérir de la polyarthrite rhumatoïde. Mais les médecins disposent aujourd’hui de médicaments capables de stopper son évolution. La qualité de la prise en charge repose aujourd’hui sur un diagnostic et un traitement précoce précise les rhumatologues.
Du 10 au 15 novembre 2006, les rhumatologues du monde entier se sont donnés rendez-vous aux Congrès du Collège américain de rhumatologie (ACR 2006) à Washington. Lors de ce congrès international, ils ont fait le point sur les dernières avancées face à la polyarthrite rhumatoïde, le plus courant des rhumatismes inflammatoires : On doit aujourd’hui privilégier un diagnostic précoce afin de pouvoir mettre en place un traitement efficace chez le patient avant la destruction des articulations. Une surveillance étroite durant les premiers mois permet de réviser le traitement si nécessaire. En quelques années, la prise en charge est passée d’un soulagement de la douleur, à la prévention des déformations et aujourd’hui à la rémission des patients. Pour les patients chez qui les premières biothérapies (les anti-TNF alpha) restaient inefficaces, de nouvelles biothérapies arrivent aujourd’hui. Elles agissent sur d’autres molécules de l’inflammation (les lymphocytes B pour le rituximab (Mabthera®), les lymphocytes T pour l’abatacept (Orencia®)…) et offrent ainsi de nouvelles armes thérapeutiques pour permettre aux patients de mieux vivre avec leur maladie déclarent les rhumatologues.

Mais ne peut-on demain envisager la disparition complète de la polyarthrite rhumatoïde ? Quelques études osent aujourd’hui avancer cette hypothèse. Ainsi, un traitement précoce par méthotrexate et biothérapie semble prévenir la chronicité de la maladie chez plus de la moitié des patients à deux ans. D’autres études devront confirmer si cette stratégie de frapper fort le plus tôt possible permet de stopper la maladie et de guérir certains patients. Il restera ensuite à déterminer des critères permettant de savoir ceux qui pourraient bénéficier d’un allègement ou d’un arrêt du traitement. Affaire à suivre…

PR. Cherkaoui najib

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