La Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca a accueilli, récemment, le premier Congrès arabe sur la prédisposition génétique aux infections et inflammations, communément appelées les Déficits Immunitaires Primitifs (DIP). Cette manifestation, organisée sous la présidence d'honneur du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a été l’occasion de traiter d’un groupe de 300 maladies héréditaires qui sont responsables d'infections répétées qui entravent le développement de l'enfant et menacent sa vie.

« Au Maroc, on estime les cas atteints des DIP à plus de 18.000 patients alors que seulement 600 cas sont enregistrés et suivis. Ces maladies sont également caractérisées par le coût très élevé de leur prise en charge puisque dans le tiers des cas, ils nécessitent une greffe de moelle osseuse qui coûte entre 2 et 5 millions de DH à l'étranger. Dans les deux tiers des cas, les patients ont besoin de perfusions mensuelles et à vie, intraveineuses ou sous cutanées, d'immunoglobulines humaines, extraites du plasma humain qui coûte entre 2.500 et 10.000 DH/mois », indiquent les organisateurs du congrès dans un communiqué.

Et d’ajouter : « Au Maroc, il y a un seul centre national de référence à l'hôpital Abderrahim Harouchi à Casablanca qui va être réaménagé pour être à la hauteur des normes internationales et permettre la greffe de moelle osseuse spécifique de ces malades. On notera que les médecins de ce centre ont la compétence pour faire cette greffe et ont été à l'origine de la toute première allogreffe humaine de moelle osseuse au Royaume ». Ce congrès a été l’occasion pour les experts arabes des DIP pour demander aux ministres arabes de la Santé de renforcer la sensibilisation de la population à ces maladies et de créer des centres de références pour les soins spécialisés que nécessitent ces patients.

Pour les doyens des Facultés de médecine et les ministres de l'Enseignement supérieur du monde arabe, un appel a été lancé par les experts arabes pour le renforcement de l'enseignement de ces maladies et l'encouragement de la recherche en immunologie et en génétique afin de mieux connaitre les causes de ces maladies dans le monde arabe. Parallèlement à la réunion des médecins et des chercheurs, les infirmiers du monde arabe ont organisé des workshops de soins par les immunoglobulines alors que les associations de malades de différents pays arabes ont discuté des difficultés rencontrées dans les soins et la nécessité d'une éducation thérapeutique adaptée à leur spécificité culturelle commune.