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Le matin | Maroc | 15/01/2007
Selon le directeur général, le professeur Charif Chefchaouni Al Mountassir, d'ici à 2010, « nous perdrons encore 136 infirmiers atteints par la limite d'âge ». Le nombre de postes budgétaires créés annuellement étant de 50, cette situation de pénurie est faite donc pour durer encore plusieurs années.
« N'oublions pas que compte tenu du développement sans cesse croissant des activités et de l'évolution des technologies médicales, le besoin est encore plus important que ces chiffres le laisseraient penser. Il faut donc gérer la crise d'une manière ou d'une autre ! », insiste-t-il.
Le même responsable tient à préciser qu'il n'y a pas de solutions à court terme pour cette problématique et ce, non seulement pour le CHU Ibn Sina mais pour tous les hôpitaux du Royaume. En effet, le manque de personnel paramédical se fait sentir partout mais avec une acuité variable selon le mode d'activité et les contraintes spécifiques aux différentes spécialités médicales.
Outre le manque d'infirmiers qui risque de compromettre les plans de modernisation de l'établissement, un autre chantier majeur attend la nouvelle équipe dirigeante. Il s'agit de la mise à niveau et surtout de l'humanisation des services des urgences qui ont souvent fait l'objet de critiques aussi acerbes que fondées.
M. Chefchaouni souligne à cet égard que les services des urgences ont fait l'objet de gros investissements en réaménagement et en matériel plusieurs fois au cours des vingt dernières années, sachant que certains d'entre eux consomment plus de 40 % des ressources de fonctionnement affectées à certains hôpitaux du centre.
Mais d'ores et déjà, plusieurs actions ont été entreprises courant 2006 et seront consolidées en 2007. Elles concernent d'abord la séparation des flux entre vraies et fausses urgences (consultations sans caractère d'urgence médicale mais ressenties comme telles par le patient ou sa famille) afin que les cas graves ne souffrent pas d'une mauvaise utilisation des urgences par la population et que leur soit réservé l'essentiel des moyens humains et matériels. « Malgré toute sa bonne volonté, sa compétence et sa disponibilité, le médecin interne de garde ne peut accueillir avec la même diligence, amabilité et efficacité les 120 malades qui se succèdent pendant sa garde de 12 heures (cas de l'hôpital Avicenne).
Moins de patients reçus signifient plus de temps et d'énergie pour ceux qui en ont réellement besoin. ». Le professeur Chefchaouni estime qu'il est souhaitable d'affecter le personnel paramédical jeune aux urgences afin d'assurer la relève des aînés professionnels parfois usés prématurément par des années de travail stressant.
Côté infrastructure, il sera procédé, selon le même responsable, au renouvellement d'une partie des équipements dans tous les services des urgences et à la construction d'un nouveau bâtiment des urgences à l'hôpital Ibn Sina grâce au soutien du ministère de la Santé.
Sur un plan plus global, la création de nouveaux hôpitaux dotés de services des urgences, à Salé, Témara et Rabat, ainsi que la mise en place progressive du SAMU de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs sont de nature à alléger la pression exercée sur les urgences d'Ibn Sina et, partant, à humaniser l'accueil et la prise en charge des patients.
Détérioration du climat social
De temps à autre, des mouvements de grève paralysent cet établissement hospitalier. Le professeur Charif Chefchaouni El Mountassir explique cela par l'existence de conflits ou revendications à la fois propres au CHU et d'ordre national. « Du fait de la disparité de statuts du personnel (autonome ou relevant du budget général de l'Etat), nos patients souffrent donc doublement en cas de détérioration du climat social.
Si les conflits de cette nature relèvent parfois de l'incompréhension
ou de l'absence d'empathie entre les partenaires sociaux et l'administration,
ils sont facilement évitables par une politique de concertation sincère
des partenaires. »
Le même responsable tient à souligner tout de même que certains
problèmes sont d'ordre structurel et par conséquent la solution
ne se trouve pas au sein du CHU.
« Dans ces cas, il n'y a que peu de choses à faire localement si ce n'est de faire en sorte que le service minimum au patient soit assuré. Je suis cependant convaincu que le dialogue permet de régler bien des conflits ou du moins de limiter le nombre et la fréquence des grèves. »
Abdelwahed Rmiche
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