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L'Opinion | Maroc | 08/10/2015
Trois chercheurs, un Irlandais travaillant aux États-Unis, un Japonais et une Chinoise, ont reçu, lundi 5 octobre205, le prix Nobel de Médecine 2015, pour avoir développé des médicaments contre des maladies d'origine parasitaire. Ces trois chercheurs ont trouvé des remèdes efficaces contre les maladies tropicales longtemps négligées et transmises par des parasites, qui présentent d'importantes résistances aux traitements existants. Un professeur Marocain de Parasitologie, Pr Lyagoubi Mohammed, Chef de Service de Parasitologie au Centre Hospitalier Ibn Sina (CHIS) / Rabat commente cet évènement médicale d'une grande importance sanitaire pour les pays du Sud.
L'Opinion : Le prix Nobel de Médecine 2015 a été attribué à des recherches liées aux maladies parasitaires, quel est votre commentaire ?
Pr Mohammed LYAGOUBI : Le prix Nobel de médecine récompense cette année des chercheurs qui ont œuvré pour la lutte contre les maladies parasitaires, dont les plus dangereux sont le paludisme et les filarioses (des vers qui se développent sous la peau ou dans les vaisseaux lymphatiques). Ces maladies parasitaires touchent surtout les pays pauvres du sud. Les pays riches du nord qui hébergent la recherche médicale sont indemnes de ces fléaux qui occasionnent plusieurs millions des morts par an.
L'Opinion : Quels sont les principaux apports des recherches qui viennent d'être récompensées d'un prix Nobel ?
Pr Mohammed LYAGOUBI : William Campbell, Satoshi Omura ont découvert l'ivermectine (médicament actif sur les filarioses) qui a permis de protéger des millions de personnes contre les principales complications des filarioses, à savoir la cécité des rivières ou des lymphangites chroniques monstrueuses (dilatation exagérée des vaisseaux lymphatiques).
Par ailleurs, cette même molécule est aussi très active sur beaucoup de parasites tant chez l'animal que chez l'homme (autres filarioses, l'anguillulose, les gales ...).
L'Opinion : Qu'en est-il de la recherche en matière de paludisme, ce fléau des pays pauvres ?
Pr Mohammed LYAGOUBI : Mme Youyou Tu, la troisième nobélisée, est une chinoise qui a permis à la pharmacopée moderne de s'enrichir d'un antipaludique (artémésine), en l'isolant il y a une quinzaine d'année d'une plante utilisée depuis plusieurs siècles dans la médecine traditionnelle chinoise. Ce traitement a permis de sauver plusieurs millions de vies au moment où les résistances du paludisme aux autres thérapeutiques existantes étaient alarmantes.
Cette récompense honore l'institution Nobel, car c’est la première fois qu'elle récompense les chercheurs qui travaillent sur les problèmes de la santé publique, qui a reconnu le mérite aux chercheurs qui participent à la lutte contre les fléaux de santé publique dans les pays de la ceinture tropicale et équatoriale. Ces peuples exposés constituent plus de la moitié de la population mondiale.
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