Le projet du service sanitaire national s’inscrit dans le cadre d’une stratégie globale et intégrée, fondée sur trois axes avec des idées à débattre, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi. Ce projet du gouvernement fait partie d’une stratégie globale qui vise à résoudre le problème du manque aigu des ressources humaines, en faisant intervenir trois leviers, à savoir l’augmentation des postes budgétaires allouées au ministère de la Santé, l’amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux publics situés dans des zones éloignées et dans les établissements de santé situés dans les zones rurales, en mettant en place des équipements biomédicaux, et la répartition équitable des ressources humaines sur toutes les régions du Royaume, en particulier dans les zones rurales, a expliqué M. El Ouardi lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du projet du service sanitaire national, les priorités du secteur de la santé et le plan d’action du ministère pour l’année 2016.

Le renforcement des ressources humaines avec 8400 professionnels de santé, la réduction de 20 pc des disparités entre les régions et les provinces, la création des opportunités d’emploi au profil des médecins et infirmiers, l’acquisition de l’expérience professionnelle pratique par les personnes concernées et le remplacement des postes vacants en raison des départs à la retraite, sont les résultats les plus importants attendus du service sanitaire national, a-t-il relevé.

Ce service permettra de faire aboutir le système d’assistance médicale et d’ouvrir tous les établissements de santé fermés dans les zones rurales et éloignées, a-t-il souligné.

Le service sanitaire national donne aux médecins concernés le droit au même salaire que leurs homologues du secteur public, le droit à l’assurance médicale, et la possibilité de participer aux concours de recrutement dans les secteurs privé et public et aux concours de spécialité, outre le calcul de l’ancienneté dans le service en vue de l’avancement et de la retraite.

M. El Ouardi a affirmé que le projet du service sanitaire national ne sera présenté en vue de son adoption qu’après avoir trouvé un terrain d’entente avec les parties concernées, soulignant que le projet contient plusieurs idées à débattre.

Il a soutenu que son département a fait montre de « sérieux dans ce débat, au moment où l’autre partie a opté pour l’escalade et la poursuite de la grève ».

Le ministre a rappelé que le Maroc est classé parmi 57 pays souffrant d’un manque aigu de ressources humaines dans le secteur de la santé, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), précisant que le pays dispose d’une moyenne de 1,51 professionnel de santé pour chaque 1000 habitants, un taux bien au deçà de la moyenne recommandée par l’OMS, qui est de 2,5/1000.

Côté qualité, M. El Ouardi a fait état d’une répartition inéquitable des ressources humaines entre les milieux rural et urbain, puisque 45% des médecins sont concentrés dans l’axe Rabat-Casablanca, tandis que 24% seulement opèrent dans le monde rural, ajoutant que 48% des médecins et 24% des infirmiers du ministère de la Santé partiront à la retraite à l’horizon 2024.

LNT avec Map