Une des nouveautés de la réforme. Pour le dentaire, la durée de formation passera de 5 à 6 ans. Les changements ne concernent pas les anciens étudiants. Pour Pr Mohamed Adnaoui, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, ces réformes sont une étape nécessaire pour la survie des universités en cette période de mondialisation et de concurrence :

L’Economiste : Quels sont les principaux axes de cette réforme qui sera mise en place à partir de cette rentrée ?

Pr Mohamed Adnaoui : Pour la filière médecine, cette réforme porte sur plusieurs axes, à commencer par le profil de médecin généraliste. Ainsi, la durée de 7 ans est maintenue tout en révisant les modalités de deux dernières années de stages qui doivent être axés sur l'acquisition de compétences spécifiques à l'exercice de la médecine de famille. Et le consensus a été fait sur l'optimisation des modalités actuelles de formation en adoptant un système LMD hybride, par un enseignement semestriel, modulaire et transférable, avec capitalisation des acquis et création des passerelles.

Et pour le résidanat ?

Le cursus sera révisé pour permettre une réduction de la durée de spécialisation et permettre par la même occasion d'introduire la spécialité de médecine de famille au sein de notre pays.
De gros changements touchent aussi la médecine dentaire et la pharmacie ;
Pour la médecine dentaire, la durée de formation passera de 5 à 6 ans comme cela sera le cas pour la pharmacie. La raison en est simple : jusqu'à présent, les pharmaciens et les médecins dentistes qui obtiennent leurs diplômes passent 1 à 2 années de stages post-doctorat avant de s'installer. La 6 ème année sera donc consacrée exclusivement aux stages pratiques, ce qui permet aux nouveaux lauréats d'être opérationnels dès leurs soutenances de thèses. A noter que l'accès aux trois facultés (médecine, dentaire et pharmacie) est régulé via un concours ouvert aux bacheliers après une sélection sur dossier. Pour la filière pharmacie, il faut préciser qu'elle comportera chaque année un concours pour les bacheliers (80%) en fin juillet et un concours pour les étudiants DEUG ;

Cette réforme concernera-t-elle aussi les facultés de médecine non publiques ?

Pour les facultés dépendantes des universités créées par les Fondations, leur accréditation par le ministère de l'Enseignement Supérieur a été faite sur un descriptif de formation. Il est très probable que le Cahier des normes pédagogiques national, récemment adopté, sera appliqué de la même façon au niveau de ces nouvelles facultés ;

Pas de rétroactivité pour les anciens étudiants ?

Pour les étudiants inscrits pour la rentrée universitaire 2015-2016 en 2,3,4,5,6 et 7 èmes années, ils continueront le cursus selon l'ancien régime des études médicales, pharmaceutiques et médecine dentaire, donc pas de rétroactivité. Cependant, les services juridiques du ministère étudient actuellement les dispositions transitoires de cette réforme, notamment pour l'internat et le résidanat.