Pas de changement pour les conditions d'accès et la durée des études Cursus comprenant au minimum 89 modules d'un volume horaire de 4.500 heures.

Des passerelles donnant la possibilité vers des métiers professionnels et la recherche

Enfin, les études de médecine intègrent le système LMD (licence, master, doctorat) à partir de cette rentrée universitaire. Une réforme pédagogique qui a été déjà mise en place depuis 2003 en intégrant progressivement l'ensemble des diplômes universitaires à l'exception des diplômes spécifiques aux facultés de médecine et de pharmacie et aux facultés de médecine dentaire. Un travail de réflexion a été lancé depuis 2005 par des commissions impliquant les instances et les acteurs concernés. Ce travail a permis de sortir avec une note de synthèse de la nouvelle réforme des études médicales, pharmaceutiques et médecine dentaire (REMPO), validée par les doyens, les universités et les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, indique le Pr Mohamed Adnaoui, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et également coordinateur du réseau des doyens.

Cette réforme sera appliquée pour les nouveaux étudiants, pour les 3 filières : médecine, pharmacie et médecine dentaire. Il s'agit d'une réforme globale qui « inclut en plus des aspects pédagogiques et organisationnels, les déficits des effectifs en professionnels de la santé et la prise en considération du profil du médecin, pharmacien et médecin dentiste, dont aura besoin le pays au cours des deux prochaines décades », rappelle Adnaoui.
Pour la filière médecine, pas de changement au niveau des conditions d'accès et la durée de la formation pour l'obtention du diplôme de docteur en médecine. En revanche, des nouveautés concernent le contenu des programmes et le déroulement du cursus ainsi que le système d'évaluation. Ainsi, le cursus sera composé de 14 semestres et chaque semestre comprend 6 à 7 modules avec un volume horaire minimum de 50 heures par module et un volume horaire global semestriel de 400 heures maximum d'enseignement et d'évaluation.

La formation sera répartie en trois blocs comprenant au minimum 89 modules. Le premier bloc porte sur des modules majeurs reflétant le caractère scientifique disciplinaire du diplôme. Le volume horaire de ce bloc de modules représente 94,1 % du volume horaire global de la formation. Ces modules sont au nombre de 84. Les deux autres blocs contiennent des modules complémentaires et d'ouverture. Le cursus sera marqué par l'introduction de nouvelles disciplines se rapportant au domaine de la santé : économie, droit, communication, éthique, environnement….

Le volume horaire global de la formation est au minimum de 4.500 heures d'enseignement et d'évaluation.

A l'issue de la septième année du cursus de formation, l'étudiant subit un examen national d'habilitation destiné à évaluer les compétences acquises. Seuls les étudiants ayant validé toutes les années du cursus de formation peuvent se présenter à cet examen. Une thèse est préparée en fin d'études et fait l'objet d'une soutenance. La note du diplôme correspond à la moyenne pondérée des notes de toutes les années de formation (60%), de l'examen national d'habilitation (25%) et de la thèse (15%).
Selon Adnaoui, le système de passerelles figure parmi les avantages de la réforme LMD donnant la possibilité aux étudiants de s'orienter vers des formations professionnelles ou vers la carrière de chercheur dans le domaine de la santé. Ces passerelles sont ainsi rendues possibles à 3 niveaux : fin de S4, fin de S6 et fin de S10.

Mais pour réussir cette réforme, il faut des mesures d'accompagnement portant notamment sur les ressources humaines et les équipements hospitaliers, signale un professeur de médecine au CHU de Rabat. Pour ce dernier, « globalement la réforme est bien réfléchie, mais rien n'a été prévu pour l'amélioration des équipements et des infrastructures hospitaliers dans les différents CHU du pays ». Il tient à rappeler que la médecine est un métier qui nécessite en plus des bancs de la faculté des lieux d'apprentissage pour une longue durée au sein d'une grande population de patients de pathologies diversifiées. Pour le manque d'enseignants, le problème ne sera pas posé pour assurer les TD dans les facultés publiques, rassure le professeur de CHU Rabat. Mais, des difficultés pour l'encadrement des stages pour certaines spécialités pourront se poser. Un dilemme que connaîtront aussi les facultés privées dont la capacité litière des hôpitaux associés reste insuffisante pour le moment. « Notre université a signé une convention-cadre avec les deux facultés privées et celle de l'UIR pour la mise en place des filières de médecine dans ces établissements et contribuer à l'encadrement de leurs étudiants », rassure Amzazi Saaïd, président de l'université Mohammed V de Rabat.

Modules de pharmacie et dentaire

La formation au diplôme de docteur en pharmacie s'étale sur 6 années d'études comprenant au total 75 modules, stages compris. Un stage d'initiation en pharmacie d'officine est obligatoire après le 4ème semestre et un autre d'initiation en pharmacie hospitalière après le 8ème semestre. Une thèse est préparée en fin d'études et fait l'objet d'une soutenance. Chaque semestre comprend 6 à 7 modules. Le volume horaire global de la formation est de 4.800 heures au maximum d'enseignement et d'évaluation. Pour la filière dentaire, la formation s'étale sur 12 semestres avec 80 modules en total. Le volume horaire global de la formation est de 6.918 heures au minimum d'enseignement et d'évaluation. Le cursus de formation du doctorat en médecine dentaire comprend des stages obligatoires, majeurs, complémentaires et d'ouverture.

Noureddine EL AISSI