Le ministre de la Santé, Le Pr El Housseine Louardi, était l’invité, mercredi soir, de l’Espace cadres du PPS à Casablanca, devant lequel il a animé une conférence sous le thème : « le système national de santé, attentes et réalisations », organisé dans le cadre des activités du PPS durant le mois sacré du Ramadan. Une occasion pour le ministre et membre du Bureau politique du PPS de faire le bilan de plus de trois années d’action à la tête du département de la Santé. Trois années particulièrement riches en réalisations (Ramed, baisse des prix des médicaments, fermeture de Bouya Omar), même si un long chemin reste à parcourir, a reconnu le ministre.

Abordant la question du RAMED, le ministre de la Santé s’est enorgueilli du fait que l’effectif des bénéficiaires du régime d’assistance médicale atteint aujourd’hui les 8,7 millions de bénéficiaires, soit 28% de la population totale du Maroc. Son taux de réalisation a atteint les 100% puisque 8,5 millions de bénéficiaires constituaient l’objectif de départ. Il a permis de fournir des prestations sanitaires identiques à celles prodiguées aux bénéficiaires de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Cet important effort qui vise à aller vers la garantie de l’accès de tous aux soins s’est accompagné par une nouvelle politique sanitaire, celle qui consiste à rendre les médicaments accessibles pour tous. En effet, le ministre de la santé a rappelé que la baisse des prix de quelque 2000 médicaments a été rendue possible grâce aux différents acteurs de la filière qui ont mis l’intérêt du citoyen au-dessus de certains intérêts étroits. A cette occasion, le ministre a réitéré la bonne nouvelle pour les 625.000 malades atteints d’hépatite C que compte officiellement le Maroc, et qui vont pouvoir être traités par un nouveau médicament assurant un traitement plus efficace de l’hépatite C, un médicament qui sera produit par le Maroc et qui coûtera 3.000 dirhams, au lieu de… 800.000 DH précédemment. Mieux, ce nouveau médicament sera entièrement remboursable par les organismes de couverture médicale.

Relatant l’épisode de Bouya Omar qui vient de défrayer une chronique tout à son honneur, le Pr Louardi a rappelé qu’il a visité ce mausolée 5 fois et qu’il a eu largement le temps de constater ce que la raison ne peut en aucun cas accepter. Ce qu’aucun médecin ne pourra jamais cautionner. Ce que la folie humaine peut parfois engendrer comme drame : des citoyens enfermés, enchainés dans des taudis, survivant dans des conditions affreuses, pires que l’esclavagisme de l’ère de la traite négrière. Il a ainsi affirmé, solennellement, devant une assistance reconnaissante pour sa courageuse décision qui a débouché sur l’opération « El Karama » : « J’ai pris la décision de fermer ce mausolée, de libérer de leur chaînes ces malades, de les hospitaliser dans des structures adaptées et surtout de veiller au respect et à la dignité de chaque malade mental qui a droit à une prise en charge médicale. Et si c’était à refaire, je le referai, même si cette démarche a été pour nous harassante, contraignante, et exigeant des moyens humains et matériels très importants ». A la fin de son intervention, le ministre a répondu à toutes les questions de l’assistance. La séance de débat n’a été rompue qu’à l’approche du Shour, heure indispensable pour quitter les lieux.

A.O