Mais, tout est contrôlé. Nous avons trouvé un seul médicament contrefait à Fès. La contrefaçon et la contrebande existent aussi à Souk El Fellah à Oujda. La consolidation des efforts de plusieurs départements ministériels est de mise pour lutter contre la contrebande. ”

Mohamed Cheikh Biadillah exprime sa fierté du bon niveau de l'industrie pharmaceutique marocaine. En effet, la qualité de l'industrie des médicaments au Maroc est reconnue par l'Organisation mondiale de la Santé. Elle est classée dans la région européenne. 70% des besoins du marché national sont assurés au niveau local.

Pour garantir les normes internationales, une inspection spéciale du ministère de la Santé se charge de contrôler les établissements d'industrialisation et de distribution des médicaments en prenant des échantillons afin de les analyser dans le laboratoire national du contrôle des médicaments. Objectif : assurer les bonnes pratiques de fabrication. Toutefois, le prix des médicaments demeure encore élevé au Maroc par rapport au pouvoir d'achat des Marocains. Nombreux sont ceux qui n'ont pas accès aux soins pharmaceutiques malgré leur grave maladie. Quelques-uns d'entre eux recourent, ainsi, aux herboristes voire aux médicaments de contrefaçon ou de contrebande. Il s'agit là d'un véritable problème.

Le ministère de la Santé reconnaît cette donnée. Aussi a-t-il procédé à une batterie de mesures pour améliorer l'accès aux médicaments, au profit des citoyens. Pour faire diminuer les dépenses de santé, la meilleure solution est l'industrie des médicaments génériques. C'est un facteur essentiel pour la garantie d'un bon approvisionnement du marché. D'ailleurs, les dispositions de l'assurance maladie obligatoire imposent aux assurés l'utilisation des génériques car les remboursements ne se font que sur cette base. Les médicaments génériques sont fabriqués au Maroc par certains laboratoires.

Ils sont commercialisés sous leur dénomination commune internationale (DCI) pour permettre au pharmacien de s'y retrouver. Selon les spécialistes, la qualité du générique n'a rien à envier au médicament princeps (le premier médicament) dans la mesure où c'est le même principe actif qui existe dans les deux produits. Mais, il est à signaler que les intérêts des laboratoires ne coïncident pas forcément avec ceux du consommateur.

D'où l'importance du contrôle étatique. Recourir au générique n'est pas l'unique solution. Le département de Mohamed Cheikh Biadillah “ œuvre à faire diminuer le prix des médicaments en baissant les impôts douaniers et parfois en attribuant une exemption totale. ”
Un observatoire national pour l'approvisionnement en médicaments et produits pharmaceutiques a été créé.

Une base de données sur tous les médicaments commercialisés au Maroc a également vu le jour.
Le code des médicaments et de la pharmacie qui a été récemment adopté par le Parlement constitue un cadre juridique pour la garantie de la qualité des médicaments, de la sélection des matières premières à la commercialisation, en passant par la fabrication. Il assure des mécanismes efficaces de contrôle.

En effet, ce code impose au pharmacien d'être constamment présent non seulement dans l'officine, mais aussi dans les différentes étapes : la production, la distribution et la commercialisation.

Danger des médicaments contrefaits

L'OMS explique que le développement de la contrefaçon est dû en particulier à la pauvreté des populations. La contrefaçon des médicaments est une véritable industrie. Elle se développe dans les pays riches. Mais c'est le tiers-monde qui en subit les ravages sanitaires. Selon les spécialistes, un médicament contrefait est dangereux pour la santé de l'être humain. Dans le meilleur des cas, il entraîne un échec thérapeutique ou pire encore, l'apparition de résistances. Mais, il peut conduire aussi à la mort. En effet, les produits contrefaits ne contiennent pas de principe actif ou ils en contiennent moins qu'un produit fabriqué selon les normes internationales. Le risque se présente, à titre d'exemple, dans une maladie infectieuse.

Jihane Gattioui