Le ministère de la Santé vient de lancer un appel à consultation pour conduire une revue globale de la prise en charge des infections sexuellement transmissibles au Maroc. L’objectif est de diagnostiquer les principaux dysfonctionnements et faire ressortir les axes d’amélioration.

Le ministère de la Santé va procéder, avec l’Appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), à une revue de la stratégie de lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Ceci afin de faire le diagnostic des principaux dysfonctionnements et de faire ressortir les principaux axes d’amélioration de la prise en charge des IST au Maroc. Pour cela, le ministère de la Santé vient de lancer récemment un appel à consultation pour confier cette tâche à un consultant. Ce dernier devra travailler en étroite collaboration avec le comité de suivi constitué du Programme national de lutte contre les IST/Sida, l’UNFPA et l’ONUSIDA, afin d’élaborer un rapport final de la revue incluant les recommandations. Les offres des consultants doivent être soumises avant le 22 juin 2015. En effet, malgré les avancées du Maroc sur ce volet, notamment à travers l’adoption de l’approche syndromique de prise en charge des IST en 1998 et sa généralisation en 2000, plusieurs obstacles restent à relever.

« Malgré les avancées du Maroc dans ce domaine, l’incidence des IST reste élevée avec plus de 400.000 nouveaux cas d’IST enregistrés chaque année et plusieurs obstacles persistent. Ceux-ci concernent notamment le diagnostic et la prise en charge des IST asymptomatiques et la généralisation du programme du dépistage de la syphilis chez les femmes enceintes pour l’élimination de la syphilis congénitale et de la transmission du VIH de la mère à l’enfant », souligne l’UNFPA. Ce dernier préconise qu’il faut redoubler d’efforts en ce qui concerne la couverture des adolescents et des populations clés et vulnérables par des interventions préventives ciblées et curatives adaptées ainsi que le suivi et l’évaluation des activités de lutte contre les IST. De même, il faudra assurer une disponibilité des ressources humaines et financières afin de garantir la qualité et la pérennité de la prise en charge des IST. Si le ministère de la Santé compte redoubler d’efforts dans ce domaine, la société civile se penche également dessus. En témoigne l’atelier régional tenu fin mai à Tunis.

Organisée autour du thème du dépistage de l'infection à VIH, la rencontre a connu la participation d’une trentaine d'associatifs de la région, des représentants des agences des Nations unies et des responsables institutionnels. À cette occasion, Yamina Chakkar, directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, a rappelé que la sous-région possédait de nombreux atouts et expériences dans le domaine du dépistage qui méritent d'être partagés et capitalisés pour aboutir à la concrétisation des objectifs de l'ONUSIDA dont le but est de mettre fin
à l'épidémie à l'horizon 2030.

Mohamed Amine Hafidi