Younès Belayachi, le commissaire du Salon nous a déclaré qu'«Officine Expo est devenu le rendez-vous des pharmaciens d'officine et que c'est aussi la grande vitrine du savoir-faire de l'industrie pharmaceutique, cosmétique et diététique.»
Et d'ajouter : «Notre ambition est également de faire d'Officine Expo un lieu de rendez-vous maghrébin, subsaharien et celui du pourtour méditerranéen avec pour principal objectif la promotion de la formation continue des pharmaciens. En quelque sorte, notre souhait est de faire de cet événement une sorte de Pharmagora (le Salon parisien incontournable de la profession pharmaceutique) du Maroc».

«Générique / princeps : le bon équilibre pour le pharmacien»

Ce thème a été débattu lors de la 3e édition de Officine-Expo, les 17 et 18 février 2006 à Casablanca. Le sujet résume bien la problématique du secteur pharmaceutique. En effet, ce secteur vital dans l'économie du pays ne peut être livré aux lois du marché sans les mesures d'accompagnement nécessaires pour sauvegarder la santé du citoyen. Selon les conférenciers, ce secteur, qu'il soit industriel, grossiste ou officinal va connaître de très grands bouleversements dans les mois à venir pour les raisons suivantes :

• La conjoncture nationale va connaître des bouleversements notables avec la promulgation prochaine du nouveau code de la pharmacie et des médicaments et la mise en place de l'Assurance Maladie Obligatoire dans notre pays.
• La conjoncture internationale et les effets de la mondialisation ne seront pas sans influences non plus sur le secteur pharmaceutique marocain car les accords de libre-échange et la suppression des frontières vont non seulement lui ouvrir de nouvelles perspectives mais lui imposer de nouveaux défis à relever. Dans ce contexte, le Maroc, dont la consommation de médicaments par tête d'habitant est des plus faibles, doit trouver non pas un équilibre, mais plusieurs équilibres tout au long de la chaîne du médicament.

A titre d'exemple, ajoutent-ils, les industriels doivent trouver un juste équilibre entre des prix des médicaments qui sont tirés vers le bas par le ministère de la Santé pour faciliter l'accès aux soins à la population et leurs coûts de production qui ne cessent d'augmenter. Autre point important, le grossiste qui supporte de plein fouet la crise financière des officinaux doit pouvoir équilibrer et assainir sa trésorerie afin de pouvoir continuer à jouer son rôle, celui d'assurer la disponibilité du médicament, même dans les coins les plus reculés du Royaume.
De même que le ministère de la Santé Publique devra lui aussi trouver un équilibre judicieux entre les encouragements qu'il accorde au développement des génériques au Maroc et les garanties qu'il doit apporter aux multinationales qui ont permis d'avoir, jusqu'à ce jour, une certaine autonomie d'approvisionnement pour un produit aussi stratégique que le médicament.
Cet équilibre passe par la détermination des besoins des pharmaciens en médicaments pour soigner des pathologies locales qui doivent être adaptés tout aussi à la production pour couvrir ces mêmes besoins.
Et de conclure, le pharmacien d'officine doit être aidé et surtout entendu afin qu'il puisse, à son tour, trouver le juste équilibre entre la valeur de son stock officinal pour assurer un service de qualité à ses malades et son chiffre d'affaires minimum pour assurer son financement.
«Quelle politique de prix au Maroc» en ce qui concerne la parapharmacie, ainsi que «L'éducation et l'information du patient, les enjeux sur la santé et sur l'économie», sont deux autres thèmes ayant capté l'intérêt des professionnels de l'officine. Les organisateurs d'Officine-Expo avaient convié à ce débat des représentants de l'industrie pharmaceutique nationale, des grossistes, des officinaux et du ministère de la Santé. Alain Djiane, Directeur Général des laboratoires Sandoz et spécialiste des génériques en France a présenté pour sa part l'expérience française. Malgré un débat animé et fort intéressant, les participants ont déploré la défection des représentants de l'AMIP (Association Marocaine de l`Industrie Pharmaceutique Casablanca), des Multinationales et des principaux responsables de la Direction du Médicament.

M.B.