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Revue de presse

La douleur chronique, une maladie à part entière

La nouvelle T | Maroc | 30/04/2015

Alors que la douleur chronique représente une bonne partie des consultations, notamment dans les spécialités de rhumatologie, traumatologie, neurologie... sa prise en charge demeure en deçà des espérances des patients, car souvent limitée à la médication. Pour autant, il existe aujourd’hui d’autres alternatives, que ce soit dans le public ou le privé, qui proposent un éventail de techniques à même de compléter l’offre de la médecine conventionnelle. La douleur chronique est une maladie à part entière, qui requiert une prise en charge multidisciplinaire. Le Docteur Mouna Louhamane, médecin de la douleur, nous éclaire sur le sujet.

La Nouvelle Tribune : Pour de nombreuses personnes, la douleur n’est pas une pathologie en soi, mais le résultat d’une maladie ou un état de santé. Or, quand elle est prolongée dans le temps, elle devient un véritable problème de santé et de société. Alors, quand parle-t-on de la douleur comme maladie ?

Dr Mouna Louhamane : On parle de douleur chronique, quand elle dure plus de trois mois. Elle peut survenir suite à un traumatisme, une infection ou une chirurgie. Elle peut aussi ne pas avoir d’explication précise. On la considère comme une maladie à part entière, parce qu’elle peut persister même lorsque l’on traite la cause, et qu’en principe, il n’y a plus de raisons pour que le patient continue d’avoir mal. C’est le cas de la douleur du membre fantôme, suite à une amputation chez les diabétiques, par exemple. Ou encore, le cas de l’herpès zoster, où l’herpès est traité, qu’organiquement il n’y a plus de problème, mais que le patient continue à avoir mal. C’est la névralgie post-herpétique. Cela veut dire que certains vont continuer avoir des douleurs même si on a supprimé la cause de cette douleur. Car il y a eu des modifications au niveau du cerveau dues aux phénomènes de modulation de la douleur, qui fait que cette douleur demeure même quand on a traité les raisons. D’où la nécessité d’une approche multidisciplinaire, qui permet de prendre en charge de manière coordonnée, les différentes composantes de la douleur chronique : physique, émotionnelles, morale et comportementale. Il y a bien évidemment la thérapeutique, mais à elle seule, elle présente certaines limites.

Le corps médical est-il conscient de cela ?

Bien sûr, mais à des degrés différents. Les unités de douleur telles qu’elles sont structurées, que ce soit en Algérie, en Tunisie, ou en Europe, comprennent le volet technique, avec un traitement pharmacologique de la douleur et gestes d’anesthésie (pour l’administration de la morphine en cas de besoin), mais il y a également le volet psychothérapeutique. C’est-à-dire tout ce qui est lié à la réponse psycho-affective face à la douleur, comme l’anticipation négative, l’angoisse, l’appréhension, l’anxiété... Encore un exemple, un stress chronique ou une anxiété qui se prolonge finit par avoir des conséquences sur l’équilibre physiologique de l’organisme.

Il faut savoir qu’un examen clinique soigneux et une exploration approfondie permettent d’identifier la plupart des syndromes de la douleur chronique, qu’il faut clairement distinguer d’une douleur aigue. Suite à cela, le patient se voit proposer un protocole de prise en charge, composé de la médication ainsi que d’autres modes de traitement de douleur (psychothérapie, hypnose, relaxation médicale...). On parle alors de médecine complémentaire, où l’on essaie d’aborder la douleur de différentes manières pour soulager le patient.

Quelles sont les principales causes de consultation ou les maladies, liées à la douleur ?

Nous avons un tableau très varié. Mais on peut dire que les lombalgies chroniques, les céphalées chroniques, les douleurs musculo-squelettiques, les neuropathies diabétiques, et les algies-faciales sont parmi les maladies plus fréquentes. Par ailleurs, les spécialités liées traditionnellement à la douleur sont l’anesthésie-réanimation, la rhumatologie et la cancérologie. Néanmoins, la douleur psychosomatique, qui est plus complexe à définir parce que souvent il n’y a pas de cause organique évidente, fait également partie des motifs de consultation. Les syndromes de la fibromyalgie, de la fatigue chronique ou de l’intestin irritable, amènent souvent le médecin de la douleur à explorer le volet psychique ou psychologique du patient.

Vous avez travaillé pendant longtemps en France et en Espagne sur la douleur chronique, avant de rejoindre le service du Pr. Ouafae Mkinsi au CHU Ibn Rochd, pour créer une entité dédiée à la douleur. Parlez-nous de cette unité, et qu’en est-il des autres régions du Maroc ?

En effet, l’unité d’évaluation et de traitement de la douleur est le fruit d’une volonté des rhumatologues en général et du Pr Mkinsi en particulier. Un des objectifs de l’unité est de proposer une consultation spécialisée pour optimiser le traitement du syndrome douloureux chronique des patients de rhumatologie.

On ne se limite donc pas uniquement à la thérapeutique mais on y propose également d’autres alternatives : relaxation médicale, psychothérapie de la douleur, hypno-analgésie. On peut orienter le patient vers des consultations spécialisée (psychiatrie, neurologie, anesthésie, gynécologie...) pour une évaluation de la maladie de départ.

Il s’agit d’un mode fonctionnement pluridisciplinaire, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays, tout en tenant compte des particularités culturelles et de la structure d’accueil (CHU). Par la suite, nous comptons élargir les services de la structure à l’ensemble des services du CHU à travers la mise en place d’une consultation inter-service.

Par rapport aux autres régions, je suis optimiste. Il y a déjà une unité de traitement de la douleur qui a été créé à l’INO (Institut National d’Oncologie) à Rabat, et une unité de la douleur et des soins palliatifs en Oncologie au CHU Ibn Rochd, par exemple. Mais on est encore au tout début du chemin.

Que faut-il pour faire évoluer les choses ?

Il y a surtout un besoin d’information, qui doit être relayée entre les professionnels de la santé. La formation est également fondamentale ; aujourd’hui, il y a très peu d’algologues. Il faut impérativement mettre en place une stratégie pour développer la médecine de la douleur au Maroc, en impliquant et motivant tous les acteurs du secteur.

Compte tenu des moyens et outils dont nous disposons aujourd’hui, il est éthiquement obligatoire d’améliorer la prise en charge de la douleur, que ce soit dans les grandes villes ou les régions reculées. Disposer aujourd’hui d’une connexion internet permettrait aux praticiens de bénéficier d’une formation online et par conséquent de prendre en charge la plupart des patients douloureux chroniques.

On peut envisager plus tard la mise en place d’une consultation à distance avec un médecin algologue hospitalier. C’est un modèle qui a déjà fait ses preuves dans d’autres pays. Cela permettra aussi d’alléger l’affluence sur les services de soins.

Qu’en est-il du coût ?

C’est 100 Dhs par consultation à l’Unité de la Douleur, à l’hôpital, et 400 Dhs pour ma consultation en secteur libéral. La première consultation dure 1h30, durant laquelle un bilan détaillé est réalisé. Une fois que la cause de la douleur est déterminée, que tous les problèmes organiques sont pris en charge, on met en place un protocole de traitement individuel. La prise en charge correcte de la douleur chronique implique le suivi d’un parcours de soins où le patient est évalué par son médecin de famille puis par le spécialiste de sa maladie de base (par exemple un rhumatologue pour une lombalgie) et enfin par le médecin de la douleur. Pour résumer, le médecin algologue propose un projet thérapeutique en parallèle avec la prise en charge du spécialiste pour assurer une meilleure gestion de la maladie du patient.

Entretien réalisé par Leila Ouazry

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