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Revue de presse

50% de Marocains présentent un trouble mental

Albayane | Maroc | 10/02/2015

La santé mentale a toujours posé un problème concernant sa prise en charge, elle a toujours été considérée comme le parent pauvre du secteur de la santé. Très peu de choses ont pu être réalisées dans ce domaine, même si tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Santé ont été très sensibles à cette réalité, très pénalisante et choquante pour nombre de nos concitoyens qui présentent des pathologies mentales, souvent peu ou pas prise correctement en charge. Pour cerner les différentes facettes de ce problème de santé publique, le professeur Houcine Louardi à été l’invité de l’émission « Moubacharaten Maakoum » de 2M, du mercredi 4 Février 2015. Rappel des grands moments de cette émission.

La sante mentale est un véritable problème de sante publique. Au Maroc, une personne sur quatre est touchée par la dépression. Un Marocain sur deux présente au moins un signe relevant d'une mauvaise santé mentale, allant du simple tic nerveux à l'état d'anxiété ou à la dépression. C'est ce qui ressort d'une étude relative à la santé mentale. Les résultats de l'enquête qui a été menée auprès de 6.000 personnes âgées de 15 ans ou plus ont révélé que 48,9% de la population enquêtée a connu au moins un trouble mineur psychique au cours de sa vie (insomnie, angoisse, tic nerveux, dépression et autres).

La prévalence est de 26,5% pour les troubles dépressifs. Ce trouble est plus fréquent chez les femmes (34,3%) que chez les hommes (20,4%). Il est également plus fréquent en milieu urbain (31,2%) qu'en milieu rural (21,8%). On note une prévalence de 9,3% pour le trouble d'anxiété et de 5,6% pour les troubles de type psychotique (schizophrénie, troubles délirants).

Des chiffres qui interpellent

Les troubles mentaux peuvent toucher toutes les catégories de notre population, donc nous sommes tous concernés et il n'est pas rare qu'un jour ou l'autre on puisse souffrir ou présenter un trouble mental. Concernant les chiffres de cette enquête, il ressort que 48,9% des personnes interrogées présentent des signes de troubles mentaux allant du simple trouble obsessionnel à des pathologies plus graves comme les psychoses. La prévalence des troubles mentaux au sein de notre population est estimée entre 5 à 6%, Ces troubles mentaux sont répartis comme suit : il y a les troubles mentaux sévères, 2% de Marocains, soit 600.000 individus qui en souffrent, dont 1% est atteint de schizophrénie et 1% de trouble bipolaire ou maniaco-dépressif, et 26,6% souffrent de dépression, pratiquement le quart de la population.

A côté, il y a toutes les attitudes anormales, telles les comportements suicidaires qui sont de plus en plus nombreux, surtout parmi les jeunes et dont la principale cause est souvent la dépression. Mais il faut aussi savoir que certaines substances nocives peuvent induire des effets néfastes sur la santé des jeunes qui dans bien des cas présentent des addictions à de nombreuses drogues. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que de dire que la toxicomanie mine notre jeunesse, en plus de l'abus d'alcool. Le nombre des débits de boissons alcoolisées et de bars est ahurissant, sans oublier les psychotropes, l'héroïne, la cocaïne, le karkoubi, le kif, le diluant et autres poisons qui font en sorte de consolider les souffrances et les pressions que les jeunes sont en train de supporter.

Une offre de soins en deçà des besoins

Au niveau de l'offre de soins, le nombre des psychiatres avoisine les 350, soit un praticien pour 100.000 habitants, au moment où nos besoins en praticiens sont estimés a 3.000, le nombre de lits est insuffisant et ne dépasse pas les 2.000 unités. Si on prend l'exemple d'une grande ville comme Casablanca qui compte presque 6 millions d'habitants, il y a près de 240 lits pour des milliers de malades, alors que les normes préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce cas précis sont de 600 lits Il ne faut pas aussi se leurrer, on ne pourra jamais prétendre avec ces moyens à des soins pour tous les malades mentaux et encore moins à des soins de qualité.

La pratique de la médecine nécessite des femmes et des hommes dotés des moyens suffisants, mais avec autant de carences en matière de personnels et d'infrastructures, il est difficile d'imaginer une prise en charge sérieuse des malades mentaux au Maroc, du moins pour le moment. En attendant, nombreux sont les citoyens qui, faute de ne pas pouvoir bénéficier d'une prise en charge digne de ce nom, s'en remettent aux charlatans (les fkih) ou le maraboutisme (Bouya Omar) qui font recette grâce à l'incrédulité et l'ignorance des familles et des malades qui n'hésitent pas à se faire exorciser et gaspiller en même temps un argent fou sans résultat. Et quand cette médecine parallèle échoue, on dira que le mal qui l'habite est plus fort et qu'il faudra aller voir ailleurs...

Tous les espoirs sont permis

Une lueur d'espoir commence à pointer grâce à la nouvelle stratégie décidée par le ministre de la Santé, le professeur Louardi, qui compte bien remédier aux lacunes grâce notamment au renforcement de l'offre de soins psychiatriques avec la création de plusieurs hôpitaux psychiatriques régionaux. C’est notamment le cas pour les villes de Kenitra et Agadir, mais aussi El Jadida, Khouribga, Khénifra…

L’ouverture de nouveaux centres d'addictologie à Oujda, Tétouan, Tanger, Agadir, Kenitra.

Les choses s'annoncent sous de meilleurs auspices et il est permis de penser que dans les années à venir, le Maroc pourra rattraper le retard que nous avons cumulé dans la prise en charge de la maladie mentale.

D’autre projets visant à renforcer la capacité litière de la santé mentale, sont en cours de réalisation et verront très bientôt le jour. A ce sujet il est utile de rappeler que le ministre de la Santé, le professeur Houcine Louardi est très sensible à cette problématique et que de ce fait la santé mentale est inscrite sur son agenda entant que priorité des priorités du ministère de la santé.

Parmi les actions destinées à améliorer et a développer le niveau de la sante mentale au Maroc, il y a lieu de rappeler l'augmentation de la capacité d'hébergement des hôpitaux psychiatriques qui est aujourd'hui de près de 2200 lits. Pour remédier à cette insuffisance criarde, le ministère de la Santé entend apporter des solutions immédiates mais progressives grâce à la mise en service de 800 nouveaux lits afin d'atteindre une capacité litière de 3.000 lits à l'échelle nationale avant la fin de 2016. Autre handicap qui représente un obstacle non négligeable en ce qui concerne la santé mentale au Maroc, c'est celui des ressources humaines (médecins psychiatres, infirmiers spécialises en psychiatrie). Là aussi, le ministre de la Santé n'entend pas rester les bras croises.

Pour le professeur Louardi, la solution au manque de personnel passe par la formation initiale et la formation continue des professionnels dans le domaine de la santé mentale, à raison d'une promotion de 30 psychiatres et 185 infirmiers spécialisés en psychiatrie par an. Louardi a également prévu la création de quatre sections universitaires de psychiatrie pour les enfants et les adolescents afin de former 10 psychiatres par an.

Sur le plan législatif, le ministre de la Santé a procède à l'examen et à la modification du dahir qui date du mois d’avrils 1959 relatif à la prévention et au traitement des maladies mentales conformément aux conventions internationales dans le domaine des droits de l'Homme des personnes atteintes de maladies mentales.

Une affaire de tous

Nous devons changer notre perception en ce qui concerne la sante mentale, un enjeu majeur de société qui concerne l'ensemble des citoyens et pas uniquement les professionnels de la psychiatrie. Toute action visant à préserver ou à restaurer une bonne santé bénéficie à l'ensemble des individus tant les conséquences des troubles mentaux sur la collectivité sont importantes. Il nous faut absolument changer de regard. La santé mentale doit être perçue comme une richesse individuelle mais aussi collective qui concerne autant les personnes atteintes de troubles psychiques que celles en bonne sante. Il s'agit aussi de se dire que personne n'est a l'abri de la maladie mentale.

En conclusion, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, avec le nouveau gouvernement, les choses changent en ce qui concerne la santé mentale. Le ministre de la Santé, le professeur Louardi, entend remédier à toutes les lacunes. Il a pris sur lui de procéder au développement des infrastructures psychiatriques, à renforcer les services en ressources humaines (médecins-infirmiers, à doter les établissements psychiatriques en médicaments, des actions qui visent a redorer le blason de santé mentale au Maroc sans oublier bien entendu le regard que porte notre société sur les malades atteints de troubles psychiques.

Ouardirhi Abdelaziz

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