A l’occasion du 20ème anniversaire de l’inauguration du Centre d’Oncologie Al Azhar de Rabat, les docteurs Abdelhak Ouhajjou et Faouzi Habib, fondateurs du centre, ont invité le samedi 10 janvier 2015 leurs confrères en oncologie, urologie, gynécologie, radiologie... à une réunion scientifique internationale qui s’est tenue au Centre de congrès de Skhirat.

D’éminentes personnalités de la cancérologie marocaine et des représentants des instituts Curie de Paris et Sainte Catherine d’Avignon, avec lesquels le Centre d’Oncologie Al Azhar entretient des relations médicales et scientifiques depuis sa création, étaient présents. L’occasion pour ces professionnels d’échanger leur expertise sur les nouveautés de la prise en charge du cancer. En marge de cette activité scientifique, une journée porte ouverte a été organisé au sein du centre d’oncologie Al Azhar à Rabat, dans la matinée du samedi 10 janvier.

Auparavant, le Dr Faouzi Habib avait donné une conférence de presse le vendredi 9 janvier au sein du centre Al Azhar, sur l’évolution du traitement du cancer au Maroc durant les deux dernières décennies. Pour le praticien, le Maroc a fait un pas géant dans la prise en charge de la maladie. Au début des années 90, il y avait très peu de spécialistes du cancer au Maroc, très peu de centres dédiés à ces pathologies, et très peu de moyens techniques. Mais on peut se réjouir aujourd’hui d’avoir effectué d’énormes avancées. Arrivée des premiers oncologues, des premiers équipements, formation des équipes paramédicales, baisse du coût de la prise en charge, le tout conjugué à l’avènement de l’association Lalla Salma, sont autant de facteurs qui ont contribué à une avancée honorable de la cancérologie au Maroc. «Les patients marocains se soignent aujourd’hui, avec les mêmes protocoles et les mêmes équipements qu’outremer », a déclaré le Dr Habib.

Dans ce même sens, le fondateur du centre Al Azhar avance que les campagnes de sensibilisation organisées par l’association Lalla Salma commencent à porter leur fruit. « Les femmes n’arrivent plus en consultation à un stade avancé, ce qui permet de meilleurs résultats des traitements. C’est particulièrement le cas pour le cancer du sein, où l’on est passé de tumeurs de 8 cm, à 4 cm. Ce qui réduit les cas d’ablation du sein au minimum, avec un taux de rémission de 60% au lieu de 30 ou 40% auparavant. Idem pour le col de l’utérus, ou la prostate, pour lesquels, on est passé de 20% à 80% de taux de réussite des soins. En revanche, le cancer du poumon ne présente pas de résultats encourageant ». La cigarette serait, selon, le Dr Habib, l’une des causes de cette « forme de résistance ».

En 20 ans, on est passé de deux centres de prise en charge du cancer à 20 (Hoceima, Oujda, Fès, Agadir, Meknès… et bientôt Tanger).

Mais toutes ces avancées ne sauraient être efficaces, si le diagnostic ne se fait pas à temps. Le cancer n’est plus une fatalité, on peut désormais le vaincre, mais le diagnostic tardif, en revanche, peut tuer.

« Cette journée porte ouverte est organisée dans le but de sensibiliser et d’informer le public, les médias, professionnels de la santé sur l’importance du diagnostic précoce dans le traitement et la guérison des maladies cancéreuse », a déclaré le Dr. Habib Faouzi.

Autre point fort de cette journée, une intervention chirurgicale a été effectuée durant cette matinée au bloc opératoire d’El Azhar : un cas clinique de la chirurgie du sein et de la technique du ganglion sentinelle. « Une technique novatrice qui permet d’éviter le curage axillaire (ablation des ganglions) quand il est inutile, en évaluant le statut du premier relais ganglionnaire, ainsi que toutes les complications qui y sont liées ».

Enfin, cet événement a été clôturé par une soirée de gala en présence de M. André Azoulay, conseiller du Roi, et de nombreuses personnalités du monde médical, sportif et artistique, dont Mr Aziz Bouderbala et Mr Rachid El Ouali.

Plusieurs médecins marocains et étrangers ont été honorés à cette occasion, pour leur contribution au développement de la qualité des soins contre le cancer, leur expertise et leur disponibilité pour le patient marocain.

Leila Ouazry

Le Centre Al Azhar, 20 ans de progrès

Le centre oncologie Al Azhar de Rabat a également suivi cette évolution. Alors qu’il avait débuté avec un seul appareil et un effectif de 10 personnes, aujourd’hui le centre est doté des machines les plus évolués dans le traitement du cancer et compte une centaine de personnes en ressources humaines. « Le Centre Al Azhar est une fierté », dixit le Dr Habib. Lequel précise que son centre est accrédité au niveau international. « Classé actuellement parmi les 1ers centres de l’Afrique du Nord, il égale désormais les centres européens et américains. », explique l’oncologue.

En effet, le centre vient de se doter de deux accélérateurs de pointe pour le traitement des cancers notamment du sein, poumons, de la prostate … Auparavant, il avait fait l’acquisition d’un PET SCAN, un outil qui permet d’évaluer, avec précision, l’étendue des cellules cancéreuses. Ce qui permet de gagner un temps précieux et parfois éviter des interventions multiples. Enfin, le centre est également doté d’un institut du sein disposant d’un plateau technique de haut niveau vient de voir le jour en janvier 2014.

Pour un meilleur rendu, le centre a également axé son processus de qualité des soins, sur la qualité des ressources humaines. Les équipes de physiciens, radiologues, infirmiers, techniciens... sont formées en continu grâce aux partenariats du centre avec les instituts Sainte Catherine d’Avignon et Curie de Paris.