El Houssaine Louardi persiste sur sa politique en matière de médicament. Le ministre de la Santé agit ainsi sur son principal levier : le prix. Cet indicateur représente un des axes de la stratégie de la santé publique 2011-2016. Pas moins de 98 produits, utilisés pour l’essentiel dans le traitement des maladies chroniques, sont concernés par la dernière vague de baisses de prix. Pour le moment, la liste complète n’a pas encore été publiée mais le département de la Santé précise « que la décision se base sur les travaux des quatre commissions en charge du dossier ».

L’objectif est de traduire sur le terrain le droit constitutionnel d’accès aux soins de santé mais aussi d’alléger les dépenses de l’assurance maladie. Ceci, bien que le mécanisme tiers-payant reste limité aux fonctionnaires et retraités de la fonction publique. C’est donc une bouffée d’oxygène pour la Cnops dont l’impact permettrait de réduire l’énorme facture en médicaments de maladies chroniques. La révision à la baisse, effective à partir du 1er janvier, touche la majeure partie des spécialités utilisées dans le traitement des maladies cardiovasculaires, le diabète, l’asthme, certaines pathologies neurologiques, des affections inflammatoires, de l’appareil digestif, quelques types de cancers et l’hypertrophie bénigne de la prostate. En somme, des produits dont le coût est trop onéreux, compte tenu du traitement longue durée que nécessitent les maladies chroniques (voir échantillon ci-contre).

Et les baisses sont plus ou moins prononcées. Elles vont jusqu’à 60% pour les médicaments anti-hypertension et 37,8% pour la spécialité utilisée dans la prévention des complications osseuse des cancers. Selon la réglementation, tout nouveau produit pharmaceutique mis sur le marché marocain sera désormais vendu au prix aligné sur celui des pays retenus par le benchmark : France, Espagne, Portugal, Belgique, Arabie saoudite et Turquie. Le décret n°2-13-852 du 25 octobre 2013 stipule que le « prix public de vente d’un médicament est calculé à partir du coût de fabrication hors taxe auquel s’ajoutent les marges bénéficiaires ainsi que la TVA lorsqu’elle existe ».

A. G.