Il y a un mois, on célébrait la journée mondiale du diabète. A cette occasion, les principaux résultats de l’étude International Diabetes Management Practices Study (IDMPS) ont été rendus publics. Il s’agit d’une vaste étude lancée depuis 2005, en vue d’évaluer l’évolution du diabète et sa prise en charge. Parrainée par Sanofi, l’étude IDMPS a depuis son lancement permis d’analyser plus de 65000 personnes souffrant de diabète, grâce à 5.000 médecins à travers le monde. Il s’agit d’une étude observationnelle internationale et multicentrique comprenant cinq vagues successives étalées sur 5 ans. Elle a pour visée de décrire les pratiques de prise en charge de la population diabétique en Afrique, Asie, Europe Centrale et Orientale, Amérique Latine et Moyen-Orient.

Mais aussi d’évaluer les progrès cliniques, l’observance et l’atteinte des objectifs thérapeutiques, ainsi que le taux d’hospitalisation et d’absentéisme. L’objectif, in fine, est de sensibiliser la population sur les dangers des complications liées au diabète et l’intérêt de la prise en charge et de l’assiduité des patients aussi bien en respectant les prescriptions thérapeutiques et le régime alimentaire.

Au Maroc, cette étude révèle que le contrôle glycémique chez les patients diabétiques est insuffisant. « Dans notre enquête, seuls 25% des patients marocains ayant participé à l’étude avait un niveau d’HbA1c inférieur à 7%, contre 40% pour l’ensemble des pays ayant participé à cette enquête.»

Il est à rappeler que la mesure de l’HbA1c reflète le taux moyen de glucose dans le sang au cours des 3 derniers mois. « On considère que l’équilibre glycémique du patient est atteint lorsque l’HbA1c est inferieur 7%», a déclaré le Professeur Ahmed Farouqui, Chef du Service d’Endocrinologie et Diabétologie à l’Hôpital Ibn Rochd de Casablanca, et coordonnateur de l’étude IDMPS au Maroc.

Menée en 2012, la vague 5 d’IDMPS a inclus 738 patients marocains, présentant un âge moyen de 51 ans et diabétiques depuis 10 ans. Près de 60% des patients étaient obèses et 42% présentaient une hypertension artérielle.

Les résultats d’IDMPS ont également confirmés un retard au diagnostic, à la fois dans l’initialisation du traitement oral que par insuline. Ce retard à l’initialisation a généré des complications et une augmentation du coût de la prise en charge de la pathologie.

Ainsi, la sensibilisation, l’information, en vue du dépistage précoce, d’une prise en charge convenable et durable, demeurent impératifs, au même titre que la prévention.

Il est à rappeler que la prévalence du diabète va crescendo. La Fédération Internationale du Diabète (International Diabetes Federation, IDF) estimait que la population des patients diabétiques était de l’ordre de 382* millions de personnes, et prévoit, d’ici à 2035, une augmentation dans tous les pays pour atteindre 592* millions de personnes. Le Maroc n’échappe pas à la règle, et le diabète y touche près de 3 millions de personnes. Augmentation de l’espérance de vie, sédentarité, alimentation déséquilibrée… sont les principaux facteurs derrière cette incidence.

LO