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L'Opinion | Maroc | 14/11/2014
Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité dans le monde et au Maroc. Or, beaucoup d'entre elles peuvent bénéficier d'une prévention efficace car la maladie cardiaque n'est pas toujours une fatalité, tient à préciser Pr Saadia Abir-Khalil, présidente de la Société Marocaine de Cardiologie (SMC), association qui œuvre dans le domaine de la formation continue et de la prévention des maladies cardiovasculaires.
L'hypertension artérielle (HTA) est évitable dans bon nombre de cas en respectant des mesures hygiéno-diététiques simples. Plus elles sont adoptées dès le jeune âge et plus elles sont efficaces. Il est d'ailleurs question aujourd'hui de prévention primordiale. Le rôle des médecins cardiologues au sein de la société Marocaine de cardiologie, est donc de promouvoir ces actions de conseil et de dépistage, et cela par l'organisation de campagnes de dépistage à travers le Royaume, en particulier des dépistages cliniques qui ciblent l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies lipidiques.
Car, il faut savoir que l'hypertension artérielle est une maladie bien souvent silencieuse à l'origine de complications irréversibles. Lorsque les signes apparaissent, les complications sont déjà installées ce qui complique la prise en charge. Le diagnostic précoce, qui consiste à mesurer la tension artérielle, est donc essentiel. Le diabète, quant à lui, est l'un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, tout comme les maladies lipidiques. Avec les techniques disponibles aujourd'hui, ces dépistages sont faciles à réaliser, même en milieu rural.
Pour Pr Saadia Abir, qui a exercé plus de 25 ans au sein du CHU Ibn Sina de Rabat, la prévention primaire s'adresse aux personnes qui ne sont pas malades. Les mesures préventives sont destinées à éviter l'apparition de la maladie. La prévention primordiale, de plus en plus adoptée par les Américains, va plus loin puisqu'elle consiste à mettre en place des moyens de prévention dès le plus jeune âge. Elle cible les grands déterminants de la santé plutôt que les facteurs de risque.
Pour le Maroc présente beaucoup de similitudes avec les autres pays du Maghreb que sont l'Algérie et la Tunisie. Plus qu'une particularité marocaine, il serait plus juste d'évoquer des particularités propres au Maghreb. En 2000, nous avons réalisé une grande étude au Maroc avec la collaboration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a révélé que l'hypertension artérielle (HTA) était plus fréquente chez la femme que chez l'homme et, curieusement, plus fréquente en milieu rural. Or, il est communément admis que l'HTA se rencontre plus souvent chez l'homme que chez la femme et inhabituellement en milieu rural. Cinq ans plus tard, l'Algérie a publié des résultats similaires aux nôtres qui ont été confirmés par la Tunisie. Nous ne sommes pas en mesure d'expliquer scientifiquement ces résultats, mais le ministère de la Santé -par le biais d'une commission- est en train d'élaborer le protocole d'une nouvelle enquête, en collaboration avec l'OMS, qui nous permettra (ou non) de confirmer ces premiers résultats et qui nous donnera des éléments d'analyse supplémentaires.
Par ailleurs, Pr Abir-Khalil, attire l'attention sur la progression des cardiopathies ischémiques dans les pays en développement. Elles ne sont plus l'apanage des pays riches comme cela nous était enseigné à l'époque. Les projections de l'OMS portent à 130 % la progression attendue de l'infarctus du myocarde en Afrique contre 30 % dans les pays développés. Aujourd'hui, 80 % du fardeau des maladies cardiovasculaires se trouve en Afrique. Les pays occidentaux ont fait beaucoup de progrès grâce à la prévention, ce qui n'est pas le cas chez nous, alors que nous assistons à une explosion des facteurs de risque tels que le diabète, l'HTA, le tabagisme, la sédentarité, le stress, l'obésité... De plus en plus de jeunes sont concernés dans les pays africains alors qu'ils sont en plein rendement. Les AVC sont à l'origine d'importants handicaps qui coûtent chers aux Etats et toutes les études prouvent que traiter l'HTA est un bon exemple d'économie.
Anwar CHERKAOUI
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