Le virus Ebola ne cesse de progresser et de gagner du terrain, de contaminer toujours plus de personnes entrainant dans son sillage des centaines de morts. En Afrique de l'ouest les morts se comptent par milliers. Lors d’une conférence de presse tenue le 12 septembre 2014 au siège de l’OMS à Genève, Mme Margaret Chan a annoncé le nouveau bilan qui fait état de 4.784 cas, et plus de 2.400 morts.

Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du Nord de l'actuelle République démocratique du Congo, (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité varie entre 25 et 90% chez l'homme

Bien que n'ayant jamais enregistré de cas de virus Ebola depuis sa première apparition en 1976, le Maroc veille à l'application d'une série de mesures préventives pour protéger le pays de ce virus qui se propage rapidement.

Le nombre de cas de maladie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest et plus particulièrement en Sierra Leone, au Liberia, mais aussi en Guinée, pays frontalier du Sénégal, devient de plus en plus inquiétant, de plus en plus dramatique.

Le virus Ebola fait trembler le monde, à ce jour aucun traitement ou vaccin n’a pu être trouvé et les scientifiques du monde entier restent impuissants face a ce virus qui ne cesse de se propager surtout en Afrique de l’Ouest.

Plusieurs pays Africains sont touchés, des milliers d'individus sont contaminés (4.724 ) et plus de 2500 morts sont enregistrés. Le Sénégal qui est très proche est lui aussi concerné par Ebola. La propagation du virus Ebola à travers ces différents pays démontre que cette affection suit le rythme des déplacements, des entrées et sorties des voyageurs.

Avec les moyens de transports plus ou moins rapides comme l’avion, les trains, les bateaux ou les voitures, il ne faut que quelques heures au virus Ebola pour faire le tour de plusieurs pays.

Selon les déclarations de l’OMS, la flambée épidémique de la maladie continue d’évoluer de façon alarmante. Ainsi, au 7 septembre 2014, un cumul de 4390 cas dont 2266 décès (létalité de 51%) ont été rapportés à l’OMS. Au niveau des trois pays les plus affectés (Guinée, Liberia et Sierra Léone), 48% des cas et 51% des décès ont été enregistrés en l’espace de 21 jours (entre le 17 août et le 6 septembre 2014). Ce qui témoigne de la rapidité avec laquelle l’épidémie évolue.

L’OMS ne cache pas ses craintes face a cette montée en puissance de ce virus contre lequel aucun traitement ou vaccin efficaces n’ont pu voir le jour malgré la grande mobilisation des scientifiques à l’échelon mondial.

Prise de conscience collective

Le Maroc, conscient de la gravité de la situation, des risques et dangers que représente le virus Ebola pour l’ensemble du continent africain, ne se contente pas de regarder en spectateur passif cette dramatique réalité dont pâtissent plusieurs pays africains avec lesquelles nous entretenons des relations. Notre pays suit quotidiennement les orientations et alertes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant l'évolution du virus.

A cet égard, le ministre de la Santé, le Pr El Houssaine Louardi et le Ministre de l’intérieur Mohamed Hassad, ont présidé le lundi 15 septembre 2014, au siège du ministère de la Santé, la réunion de lancement du plan national de la riposte au risque épidémique de la maladie à virus Ebola, et ce en présence de Charki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, de Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et du sport, du Général de Corps d’Armée Hosni Benslimane, du directeur général de la Sûreté nationale, Bouchaib Rmail, des représentants des différents départements ministériels et du représentant de l’OMS à Rabat.

Durant cette réunion, le Professeur Maaroufi Abderrahmane, directeur de la Direction de l’Epidémiologie et de lutte contre les maladies a présenté le Plan national de riposte au risque Ebola. Par la suite, le représentant de l’OMS, Yves Souteyrand, a présenté la situation de l’Ebola dans le monde et dans la région EMRO.

Par ailleurs, dans son allocution, le ministre de l’Intérieur a précisé que tous les moyens seront mis à disposition pour endiguer tout risque Ebola et faire face à toute éventualité.

Un dispositif national de veille

Depuis l’annonce par l’OMS de cette flambée épidémique, au mois de mars 2014, un dispositif national de veille et de préparation à la riposte contre cette maladie mortelle a été mis en place au Maroc par le ministère de la Santé en collaboration avec ses partenaires nationaux et en coordination avec l’OMS. Ce dispositif a pour objet de prévenir le risque d’introduction et de propagation de la maladie dans notre pays. Il s’articule autour des quatre axes d’intervention suivants :

Mesures visant la prévention de l’introduction du virus dans le territoire national

Contrôle sanitaire aux points de sortie des pays touchés (Aéroports, ports, frontières terrestres) conformément aux exigences de l’OMS. Toute personne présentant des symptômes suspects de la maladie à virus Ebola et/ou ayant été en contact direct ou indirect avec un malade est interdite de quitter le pays. Surveillance de l’état de santé des passagers par l’équipage de la RAM avant l’accès à bord au niveau du pays d’origine

Mesures de veille visant la détection précoce des cas suspects

Surveillance de l’état de santé des passagers à bord par les membres de l’équipage. Pour cela, les mesures suivantes ont été mises en place : mise en place de procédure de gestion d’un cas suspect à bord et de désinfection des aéronefs ; formation et sensibilisation des membres de l’équipage de la RAM ; équipement des aéronefs de kits de protection individuelle et de thermomètres de mesures de la température à distance (thermomètres infrarouges) ; distribution d’un questionnaire à bord pour à la fois avoir des informations sur le statut sanitaire des passagers et recueillir leurs coordonnées pour leur suivi au Maroc ; élévation du niveau de veille et de vigilance sanitaires au niveau différents points d’entrée nationaux avec un accent particulier pour l’Aéroport Mohamed V de Casablanca (qui accueille quotidiennement des vols en provenance des pays touchés) ainsi qu’au niveau du point d’entrée terrestre de Guergarate (province d’Aousserd à la frontière avec la Mauritanie) : Contrôle systématique de la température par caméra thermique ; Observation visuelle de l’état de santé général des voyageurs ; Aménagement d’unités pour l’isolement et l’évaluation médicale des cas suspects ; Mise en place d’ambulances pour le transport sécurisé des cas suspects ; Renforcement des services de contrôle sanitaire aux frontières en ressources humaines et en équipements de protection ; Information et sensibilisation des passagers avec distribution de dépliant en langue française et en langue anglaise ; Recueil des informations sur les coordonnées (adresse, téléphone, etc.) des passagers en provenance des pays touchés en vue du suivi de leur état de santé pendant leur séjour au Maroc , Surveillance active de l’état de santé des voyageurs en provenance des pays touchés durant une période de 21 jours (période d’incubation de la maladie) ; Sensibilisation et information des professionnels de soins (public et privé) pour être en mesure de détecter à temps d’éventuels cas suspects.

Instauration d’un dispositif de prise en charge et de diagnostic

Mise en place de moyens pour le transport sécurisé des cas suspects, à savoir des ambulances du Ministère de la Santé et de la protection civile ;

Aménagement et préparation des unités d’isolement et de prise en charge des cas suspects au niveau des centres hospitaliers régionaux (CHR) en mettant l’accent sur le CHR Moulay Youssef de Casablanca qui est considéré centre référant pour la prise en charge des cas suspects ainsi que le CHR Hassan II de Dakhla ;

Formation et préparation des équipes de soins des unités hospitalières d’isolement et de prise en charge ;

Préparation du laboratoire de virologie de l’Institut Pasteur de Casablanca pour analyse des prélèvements par la technique de PCR (Polymerase Chain Reaction) ayant une spécificité et sensibilité de 100% avec un délai d’obtention du résultat de 3 à 4 heures.

Communication et sensibilisation sur le risque

Information de l’opinion publique sur la situation épidémiologique de la maladie et sur le dispositif national de veille et de préparation ; Conseils aux voyageurs à destination ou en provenance des pays touchés ;

Mise en place d’une page web dédiée à la maladie à virus Ebola au niveau du site web du Ministère de la Santé : www.sante.gov.ma ;

Mise en place au niveau de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies (DELM) d’un numéro de téléphonique économique (0801004747) pour répondre aux questionnements des voyageurs, de la population et des professionnels sur tout ce qui a trait à la maladie et au dispositif national de veille et de préparation à la riposte.